Alors que les 12 nouvelles recrues et leur staff sont rassemblés pour le lancement de la Maple Leaf Acamy à la fin du mois d'août au QG de Rugby Canada à Langford, il bruisse déjà dans la pièce une certaine effervescence à l'idée de former la prochaine génération de joueuses vedettes.

Mais c'est aussi une journée particulière pour Kristy Martin Hale, la coordinatrice du programme de haute performance féminin à Rugby Canada. Car toutes les personnes réunies dans la salle de réunion ce jour-là sont toutes des filles et des femmes. Pas seulement les jeunes talents, mais aussi tout l'encadrement qui va les porter aux Jeux Olympiques de Paris 2024 et au-delà.

« C'est déjà la 12e année que je suis impliquée à tous les niveaux du rugby féminin national et international, mais c'est la première fois que je me retrouve dans une réunion comme ça avec que des filles. Ça montre le progrès incroyable que nous avions réalisé », confie Kristy Martin Hale.

« C'était un moment très émouvant pour toutes les sportives de 18 à 22 ans qui étaient là, de s'asseoir et de voir que votre spécialiste est une femme, que votre diététicienne est une femme, que votre kiné est une femme, que votre manager est une femme et que votre entraîneure est une femme. On a ainsi pu leur montrer toute la gamme d'activités qu'elles pouvaient embrasser dans notre sport, au-delà du jeu. »

Un progrès mondial

Kristy constate que ce phénomène n'est heureusement pas limité à Rugby Canada, mais qu'il est également visible dans le monde entier.

« En 2021, je me suis rendue une conférence sur la haute performance féminine qu'organisait World Rugby à Londres. Il y avait des managers et des directeurs du rugby féminin, mais nous n'étions qu'un quart de femmes », se souvient-elle.

« Et puis, en juillet dernier, j'ai assisté à une rencontre similaire, à San Diego, où cette fois les trois-quarts des participants étaient des femmes. De voir cette évolution en l'espace de huit ans pendant lesquels les femmes ont pris en main des rôles de dirigeantes et de cadres est vraiment très encourageant. »

L'entraîneure principale de la Maple Leaf Academy, Kelly Russel, faisait partie de l'équipe du Canada cochée par Kristy Martin Hale à la Coupe du Monde de Rugby 2010.

« Il y a en fait une douzaine de filles de 2010 qui sont devenues entraîneures aussi à l'université ou sont toujours impliquées au niveau national », remarque Kristy. « Kelly est la sportive canadienne la plus récompensée et elle a tout de suite passé le cap d'être dans l'encadrement. Il y a Maria Gallo aussi, qui était vice-capitaine en 2010 et qui est désormais entraîneure-adjointe du programme féminin à XV. Elle vient de se voir attribuer un stage auprès de l'entraîneur par World Rugby. »

Sources d'inspiration

Les joueuses de la Maple Leaf Academy s'entraînent pendant cinq jours par semaine au QG de Rugby Canada. Elles puisent ainsi dans les sources d'inspiration qui les entourent, parmi les joueuses à XV et à 7 bien sûr, mais aussi dans l'administration.

« L'autre truc super cette année, qui est différent des autres années, est que les Maple Leaf s'entraînent au côté de l'équipe nationale féminine de sevens », note Kristy. « Par le passé, elles étaient séparées mais cette année nous avons changé d'approche. Les Maple Leaf s'entraînent à un bout du terrain alors que les Olympiennes sont du côté opposé en même temps. Ainsi, il y a plus de chance qu'elles se côtoient. Les filles qui veulent en faire partie sont là. Ce sont des filles géniales qui font des trucs géniaux. »

Le temps a passé et tellement de progrès a été réalisé pour donner les mêmes opportunités aux filles et aux garçons depuis que la coordinatrice, âgée de 42 ans aujourd'hui, jouait lorsqu'elle était à l'université.

« A mon époque, je n'ai jamais été entraînée par une femme ; il n'y en avait pas beaucoup dans l'encadrement. Mais avoir 18 ans aujourd'hui au début de son parcours est assez excitant ! »

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