World Rugby a annoncé un nouveau plan innovant sur 10 ans qui déterminera le nom des hôtes des Coupes du Monde de Rugby 2025, 2027, 2029 et 2031 au cours du même processus de sélection.

Conçue en partie en réaction à la pandémie de COVID-19 et en réponse à l'incertitude qu'elle a provoquée dans le monde du sport, la nouvelle approche - une première en son genre pour World Rugby – facilitera le partage des connaissances, optimisera le temps de préparation, apportera des garanties et définira l'impact global de la Coupe du Monde de Rugby pour les hôtes, les partenaires commerciaux, les diffuseurs et les fans.

En proposant une vision claire à dix ans à toutes les parties prenantes, cette nouvelle approche permettra aussi à World Rugby et aux fédérations hôtes de développer un héritage solide né de la Coupe du Monde de Rugby via un partenariat commercial sur mesure qui permettra de développer aussi bien le nombre de joueurs que le nombre de fans de manière significative et pérenne, en emmenant le rugby au sein de nouveaux territoires.

« Nous savons que les Coupes du Monde de Rugby, hommes et femmes, représentent une part importante du développement du rugby et séduisent de nouveaux publics dans le monde entier », a déclaré Alan Gilpin, directeur d'exploitation et patron de la Coupe du Monde de Rugby à World Rugby. « C'est pour cette raison que nous avons pris la décision dès à présent non seulement de rassembler plusieurs tournois, mais aussi d'optimiser l’organisation des Coupes du Monde de Rugby hommes et femmes en suivant un seul et unique processus.

« Concentrer quatre Coupes du Monde de Rugby en un seul processus nous donne en effet une organisation d’événements majeurs sur plus de dix ans qui doit nous permettre de construire nos stratégies de croissance aussi bien sur l'audience que sur les opportunités commerciales autour de ces échéances. Nous mettons ainsi toutes les chances de notre côté pour obtenir les meilleurs résultats possibles pour le rugby.

« Cette approche est idéale à la fois pour les pays et pour le rugby dans son ensemble car elle met en valeur une proposition nécessitant un faible investissement mais suscitant d'importantes retombées pour les gouvernements qui préfèrent naturellement soutenir un événement populaire, plein de sens et à fort rendement. »

La stratégie sur dix ans constitue certes une approche nouvelle, mais le concept d'attribuer plusieurs Coupes du Monde de Rugby simultanément a déjà fait ses preuves, comme le rappelle le directeur général de World Rugby, Brett Gosper.

« La dernière fois que nous avons fait cela, c'était pour attribuer de manière simultanée la Coupe du Monde de Rugby 2015 à l'Angleterre et l'édition 2019 au Japon. Ainsi, les gens ont été rassurés de voir la Coupe du Monde organisée dans un marché connu comme l'est celui de l'Angleterre, mais aussi ont fait preuve de plus d'audace et de courage en allant dans des régions moins réputées pour leur rugby pour au contraire le faire fructifier dans d'autres territoires. Et ce risque, comme on l'a vu par la suite, en a vraiment valu la peine.

« Mais si nous n’avions pas eu ce double système d'attribution, il n'est pas sûr que nous soyons allés au Japon. »

Toujours explorer de nouveaux terrains

La Coupe du Monde de Rugby 2019 au Japon a été la RWC la plus réussie sur le plan économique, générant des retombées de l'ordre de 4,8 milliards d'euros. Outre l'impact financier du tournoi, Japon 2019 a également stimulé la popularité du rugby dans le pays et sur tout le continent, attirant 2,25 millions de nouveaux participants en Asie, dont 1,18 million rien qu'au Japon. Le tournoi a également séduit une audience nationale de plus de 54 millions de téléspectateurs - la plus importante jamais enregistrée pour la diffusion d'un match de rugby.

La dernière Coupe du Monde de Rugby femmes en Irlande en 2017 a également battu des records en termes de fréquentation, de diffusion (en France, au Royaume-Uni et aux USA notamment) et d'engagement sur les réseaux sociaux (45 millions de vues sur les plate-formes officielles du tournoi, la meilleure performance numérique de World Rugby en 2017 et le plus gros événement depuis la Coupe du Monde de Rugby 2015 à cette époque). Avec des matches de poule qui se sont joués à guichets fermés et la finale qui a attiré 17 115 spectateurs, le tournoi a enregistré une participation totale record de 45 412 spectateurs.

Ce processus de double attribution souligne également l'objectif de World Rugby de positionner ses tournois majeurs féminins et masculins comme une opportunité à faible coût et fort retour sur investissement pour les pays hôtes.

Trois étapes lanceront ce plan à dix ans avec une phase de dialogue, une phase de candidature officielle et une phase d'évaluation qui seront échelonnées entre février 2021 et mai 2022.

Bien que le processus ne sera officiellement lancé qu'au début de l'année 2021, on peut d'ores et déjà noter qu'il existe un fort intérêt pour l'organisation des prochaines Coupes du Monde de Rugby comme en ont témoigné publiquement et récemment l'Australie, la Russie et les États-Unis. Cette annonce devrait susciter d'autres candidatures.

Mettre au point des offres sur mesure au côté de World Rugby

Afin d'accompagner les candidats, World Rugby est en train d'élaborer un rapport d’impact complet sur l’accueil de ses compétitions phares. Ce document apportera de précieux conseils pour convertir les opportunités liées à l’organisation d’une Coupe du Monde de Rugby et maximiser la pratique sportive, les retombées sociales, commerciales, économiques et diplomatiques ainsi que l’exposition offerte par l'accueil des plus grands tournois de rugby.

« Je pense que c’est une opportunité formidable pour les pays hôtes car, encore une fois, nous allons leur montrer tout ce que signifie être hôte au cours d'un seul processus. Cela va également permettre aux pays qui souhaitent accueillir les futures Coupes du Monde de Rugby, hommes et femmes, de jeter un œil à tout ce que cela signifie et de se forger leur propre opinion sur les avantages qu’ils ont à en tirer », insiste Alan Gilpin.

« Nous partagerons évidemment beaucoup des bonnes pistes que nous verrons passer et nous leur permettrons de choisir celles qui leur conviennent le mieux afin de satisfaire leur stratégie pour leurs villes hôtes, leurs gouvernements et leurs ambitions touristiques. Nous souhaitons vraiment travailler avec eux afin de mettre sur pied des candidatures solides qui, espérons-le, seront vraiment compétitives. »