En début de semaine, Greig Laidlaw a fait une annonce surprenante : il va rejoindre les NTT Shining Arcs pour les deux prochaines années. Retiré de la scène internationale après la Coupe du Monde de Rugby 2019, il a décidé de s'offrir un dernier défi : une expérience au Japon.

« C'est une superbe opportunité que de vivre une expérience avec une culture rugby si différente », confie le demi de mêlée. « Des opportunités comme celle-là, vous n'en avez qu'une ou deux dans votre carrière, pas plus. Et je me suis dit que si je ne la saisissais pas, j'allais le regretter. »

Inspiré par la culture rugby japonaise

A 34 ans, Greig Laidlaw, qui jouait jusqu'alors avec Clermont dans le Top 14 depuis 2017, s'est rendu compte combien il avait été marqué par son séjour prolongé pour la Coupe du Monde de Rugby au Japon et combien il souhaitait vivre là-bas, du moins durant un temps.

« Ça m'a donné assez de confiance pour sauter le pas et pour signer », explique l'ancien sociétaire des British & Irish Lions. « Les gens sont vraiment pleins de ressources et très respectueux, ce qui a conduit à me mettre en confiance, même si c'est un pays différent. Le voyage et l'installation, tout est bien organisé, ce qui rend les choses plus faciles. »

Pour lui, ce déplacement de longue durée pourrait d'ailleurs être sa dernière expérience professionnelle. « On ne sait pas de quoi demain sera fait et je ne rajeunis pas non plus », sourit-il. « J'ai signé un contrat de deux ans au Japon pour y rester et jouer. » Ce papa de deux enfants emmène toute sa famille avec lui.

Ultime défi

Le style de rugby basé sur la vitesse que pratique le Japon a offert quelques grands moments dans les récentes Coupes du Monde de Rugby. Pour Greig Laidlaw, c'est un nouveau défi, lui qui a plus longtemps été habitué à la rudesse du Top 14.

« C'est vrai que ça va être différent », rigole-t-il. « Ils pratiquent un style de rugby qui se rapproche plus de ce que l'on voit en Super Rugby. Peut-être que le niveau n'est pas le même encore, mais ça ne cesse de monter et c'est, pour moi, un super défi.

« J'ai joué en France les trois dernières saisons et en Premiership avant ça, donc c'est sûr que ça n'aura rien à voir, ça sera plus rapide, avec plus de courses, moins de défis physiques... Mais ça sera tout aussi excitant. Je crois que ça va très bien m'aller, même même si ça va me mettre en difficulté, notamment sur ma condition physique, ce qui est d'ailleurs très bien. »

L'attirance des joueurs étrangers

Ce rugby d'attaque du Japon – qui a permis de battre l’Écosse 28-21 – a été un vrai régal pour les fans durant la Coupe du Monde de Rugby 2019. Le Japon a battu l’Écosse pas uniquement au tableau d'affichage mais aussi sur les mètres parcourus, les ballons portés et les franchissements, soit la marque de fabrique qui en a fait l'une des équipes les plus excitantes à suivre pendant le tournoi mondial.

Laidlaw, qui a été le capitaine de l’Écosse à 39 reprises, n'est pas le seul joueur étranger à être attiré par le Japon depuis la Coupe du Monde de Rugby 2019. La star des All Blacks Beauden Barrett a signé pour le club de Tokyo des Suntory Sungoliath tandis que le deuxième-ligne de l'Angleterre George Kruis et le centre du pays de Galles Hadleigh Parkes ont également annoncé leur arrivée chez les Panasonic Wild Knights.

Laidlaw observe que le Japon signe des joueurs qui pratiquent un style de jeu plus rapide que le pays essaie d'atteindre sur un plan national et international. « Ils ont tout pour réussir », reconnaît Greig. « Je pense qu'ils sont bien placés et ça va être intéressant de voir comment ils évoluent dans les deux ans à venir. »

Le Japon gravit les échelons rapidement au classement mondial et compte sur ces nouvelles recrues de l'étranger pour doper leurs franchises nationales afin de mieux soutenir l'enthousiasme derrière les Brave Blossoms en vue de la Coupe du Monde de Rugby 2023 en France.