Mamuka Gorgodze est officiellement retraité. Pour la deuxième fois. Mais cette fois semble être la bonne suite au SOS lancé par une blessure survenue au Japon lors de la dernière Coupe du Monde de Rugby. Quoiqu'il en soit, il l'aura bien mérité, son repos.

Le deuxième ou troisième-ligne met donc un terme à une carrière de 16 années sur la scène internationale, entre 2003 et 2019, représentant son pays à 75 occasions et notamment lors de quatre Coupes du Monde de Rugby. Il aurait aimé partir d'une autre manière, mais la pandémie de Covid-19 a perturbé ses plans.

Son surnom de « Gorgodzilla »

« Bien sûr que ça me rend triste parce que ce n'est pas la fin que j'imaginais », confie le grand gaillard de 35 ans à World Rugby. « Mais peu importe après tout. J'ai déjà reçu beaucoup de témoignages de sympathie et d'applaudissements tout au long de ma carrière et je ressens encore aujourd'hui toute l'affection que l'on m'a témoigné. »

Il ne serait pas simple de ne retenir qu'un seul moment fort d'une si longue carrière. Mais il en est peut-être un, lors de la victoire 17-10 de la Géorgie sur le Tonga à la Coupe du Monde de Rugby 2015 au cours de laquelle il a gagné son surnom de « Gorgodzilla ». Un rock face aux attaques tongiennes au Kingsholm Stadium à Gloucester le 19 septembre 2015.

C'était la première fois que la Géorgie battait une nation mieux placée qu'elle au classement mondial World Rugby, qui plus est à une Coupe du Monde de Rugby qui les avait placé vers un éventuel quart de finale.

« Même si la Géorgie avait déjà eu d'autres victoires en Coupe du Monde, nous n'avions jamais gagné contre une équipe aussi puissante que le Tonga en Coupe du Monde avant », raconte Mamuka. « Je suis un joueur parmi d'autres dans une équipe, pas un loup solitaire. Et mes plus fortes émotions sont associées à ce match-là parce que c'est toute l'équipe qui a obtenu la victoire ce jour-là. On croyait à la victoire et c'est cette confiance qui nous a fait gagner. »

Le plus grand honneur

Si Gorgodze cite cette victoire sur le Tonga comme l'un des moments forts de sa carrière, un autre match est à souligner : la finale de Top 14 perdue avec Toulon face au Racing 92 au Camp Nou de Barcelone en 2016 (29-21).

Il faut aussi se rappeler cette joie qu'il a éprouvée sous l’œil des caméras lorsqu'il a été sacré Homme du Match face aux All Blacks à la RWC 2015. « On jouait contre les All Blacks au Millennium Stadium et on a perdu avec 30 points d'écart (43-10, ndlr). Être l'Homme du Match de cette rencontre a été un immense honneur pour moi. »

L'ancien homme fort de Montpellier (2005-2014) aurait des tonnes de choses à raconter sur son histoire et son amour avec le rugby. « Tout ce qui touche au rugby, même les entraînements exténuants, ça m'a donné du plaisir... Même l'adrénaline qui monte en même temps que la pression avant le coup d'envoi d'un match, chaque moment, chaque seconde passée sur un terrain... Et, bien sûr, ce sentiment qui vous envahit au coup de sifflet final après une victoire... »

Il est temps désormais pour Mamuka de rentrer en Géorgie, une fois que les restrictions de déplacement seront levées en France, pour envisager une suite à donner à sa carrière.

En tant qu'exemple pour les futures générations de Lelos, il aura un rôle à jouer et des conseils à donner. « Tout le monde devrait faire le maximum pour son pays », insiste-t-il. « Chaque joueur ressent peut-être la même chose que moi pour son pays. Il n'y a rien de mieux et je ne dirais jamais que je suis meilleur qu'un autre... »