Connu pour être un vrai « moulin à paroles » sur le terrain, George Gregan ne dédaigne pas l'exercice de l'interview, sans parler nécessairement à tort et à travers.

Dans le dernier épisode du World Rugby Podcast, l'ancien capitaine et demi de mêlée des Wallabies évoque sa carrière exceptionnelle, partage ses souvenirs très personnels de la victoire à la Coupe du Monde de Rugby 1999 et évoque sa passion pour le golf.

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En 1984, alors qu'il n'est âgé que de 11 ans, il regarde le rugby à la télévision et est comme hypnotisé par les victoires des Wallabies avec Alan Jones. « C'est à ce moment-là que je me suis dit que ce serait super de représenter un jour son pays », dit-il. Et c'est ce qu'il a fait : 139 fois entre 1994 et 2007. Une longévité record.

Suivre son instinct

Bien sûr, parmi les images qui restent de lui, il y a ce plaquage sur l'ailier des All Blacks Jeff Wilson en match de la Bledisloe Cup dont tout le monde se souvient. « Ce stade (le Sydney Football Stadium, ndlr) a été rasé, mais à ce moment-là, il pouvait contenir 42 000 spectateurs. J'ai peut-être parlé de ce plaquage à 80 000 personnes et elles m'ont toutes dit qu'elles étaient là au moment du plaquage ! », rigole-t-il aujourd'hui.

En revanche, Gregan et l'Australie n'ont pas pu arrêter Jonah Lomu six ans plus tard à Sydney, dans un match qui reste, pour la légende des Brumbies, comme l'un des plus mémorables de sa carrière, malgré la défaite (39-35).

« Le truc avec les matches des All Blacks, c'est qu'ils étaient toujours fast and furious », se rappelle-t-il. « David Wilson, Jason Little, David Campese... Ils m'ont tous dit de suivre mon instinct et c'est le meilleur conseil que j'ai jamais reçu parce que je n'avais plus à penser. »

Comme en tournée à la RWC 1999

Malgré tout, remporter la Coupe du Monde a été, évidemment, le meilleur moment de sa carrière de joueur. Sa passe à Owen Finegan à la 86e minute a permis de battre la France en finale 35-12 le 6 novembre 1999 à Cardiff.

« Pendant le premier mois, pour la phase de poule, on était installé en Irlande, dans un vieux manoir de Port Marnock, à 25-30 miles de Dublin », raconte Gregan. « J'avais l'impression qu'on était en tournée. On se marrait bien et on était détendus, même si on savait qu'on avait un job à faire.

« Je crois que ce qui faisait la force de ce groupe, c'était sa capacité à basculer en mode compétition rapidement, à se recentrer chaque fois qu'il le fallait. Nous étions des compétiteurs nés. Et une fois qu'on a joué notre match contre l'Irlande à Dublin (victoire 23-3 en poule, ndlr), notre premier vrai gros match, je pense que c'est là qu'on a commencé à se dire qu'on avait une chance d'y arriver. »

C'est en 2013 que George Gregan est entré au World Rugby Hall of Fame. « Je ne m'y attendais pas et c'était incroyable d'en faire partie. Lorsque vous jouez, vous profitez du moment présent. Mais lorsque qu'on vous fait cet honneur, ça vous donne un aperçu global de votre carrière. C'est une expérience de modestie. » Et qui a imposé le silence à George Gregan. Pour la première fois.

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