Il faisait un temps épouvantable ce 20 octobre 1991 à Lille. Et pour le Canada, ce quart de finale contre les All Blacks est entré dans l'histoire de la Coupe du Monde de Rugby.

Cet exploit peut être revu lors de la rediffusion de ce match sur les plate-formes numériques de World Rugby dimanche 24 mai dès 19h BST (20h, heure française) sur la page officielle Facebook de la Rugby World Cup ainsi que sur la chaîne YouTube de World Rugby.

Grâce à un pack solide et au demi d'ouverture Gareth Rees, le Canada avait réussi à passer la phase de poule. C'était une première dans l'histoire de la RWC mais aussi une dernière à ce jour. Pour se qualifier en quarts, les Canucks avaient battu les Fidji (13-3) et la Roumanie (19-11) avant de finir d'un cheveu derrière la France (19-13).

De son côté, la Nouvelle-Zélande, comme à son habitude, avait dominé sa poule, battant l'Angleterre (18-12), les États-Unis (46-6) puis l'Italie (31-21).

Contre le Canada en quart de finale, les All Blacks avaient débuté pieds au plancher, menant 21-3 à la pause sous la pluie battante suite à des essais de l'arrière John Timu, du centre Bernie McCahill et de Zinzan Brooke. John Kirwan a plongé à la 55e minute pour le quatrième essai de son équipe. A ce moment-là, bien malin était celui qui pensait que le match n'était pas plié. C'est alors que le Canada s'est remis les idées en place et a commencé à remonter au score.

Premier acte à l'heure de jeu avec un premier essai de Chris Tynan. Mais John Timu a répondu quinze minutes plus tard montant le score à 29-7. Mais le dernier mot, c'est Al Charron qui l'a eu, sur le gong, avec son essai transformé par Gareth Rees pour sceller le score à 29-13. Une défaite, certes, mais avec les honneurs, ce qui a fait la fierté de tout un peuple.

En face, on broyait du noir dans le vestiaire pour s'être ainsi fait avoir. « On n'a pas si bien joué que ça lors du quart contre le Canada », a confié après coup le talonneur des All Blacks, Sean Fitzpatrick. « Je me souviens que lorsqu'on est rentré au vestiaire quelqu'un m'a dit que l'Australie venait de battre l'Irlande à la dernière minute (19-18, par un essai de Lynagh, ndlr).

« Deux mois plus tôt, les Wallabies nous avait surpris à Sydney et ils étaient sans doute sur une bonne lancée. Ils s'étaient beaucoup amélioré et pas nous. »

Les craintes de Fitzpatrick se sont révélées exactes une semaine plus tard lorsque l'Australie a battu la Nouvelle-Zélande 16-6 à Dublin. Le 2 novembre de cette année-là, les Wallabies étaient sacrés champions du monde en battant l'Angleterre en finale, 12-6.