La Fidjienne Jennifer Khalik espère inspirer plus de compatriotes à suivre ses pas après être devenue la première formatrice médicale fidjienne à dispenser un cours de niveau 2 sur les soins immédiats au rugby (ICR). Elle avait été repérée il y a un an par la responsable des formations médicales à World Rugby, Isabel Grondin, ainsi que par le responsable des formations de Oceania Rugby, Talemo Waqa.

Employée par la fédération fidjienne de rugby, Jennifer Khalik a dispensé son premier cours sur les soins immédiats au rugby dans le nord du pays au mois de mars, devenant ainsi la toute première résidente des Îles du Pacifique et kiné à remplir cette mission. Une mise en place qui a été accélérée du fait de la pandémie de Covid-19.

« Ça m'a fait très plaisir, surtout d'être la première Fidjienne ; c'était un grand moment », raconte Jennifer. « J'ai toujours suivi les cours avec assiduité avec d'autres d'Australie ou de Nouvelle-Zélande à mes côtés, mais c'est la première fois que j'étais toute seule. Ça me donne encore plus de confiance. »

Les soins immédiats, c'est quoi ?

"Ces professionnels ont non seulement besoin d'être préparés pour les jours de matches/d'événements, mais également sur les sites d'entraînement et les terrains."

Lors des événements sportifs de haut niveau très exposés, on note souvent la présence de nombreux membres du corps médical, notamment des médecins et des ambulanciers, chargés de prodiguer des soins immédiats en cas de besoin. Or, le plus souvent, en dehors de ces événements de haut niveau, peu de personnel ayant une formation adéquate et doté d'un équipement approprié est disponible pour dispenser les soins immédiats aux sportifs. Le temps nécessaire aux équipes de secours pour arriver sur les lieux peut être considérable, notamment dans des lieux reculés, à l'accès limité, alors qu'une blessure ou une affection médicale mettant la vie des sportifs en danger nécessite une intervention rapide.

La nécessité pour les médecins, les kinésithérapeutes et les autres professionnels s'occupant des sportifs et des équipes de posséder chacun les compétences et le matériel requis pour pouvoir prodiguer des soins immédiats au bord du terrain, de la piste, de la piscine, etc., est évidente. Ces professionnels ont non seulement besoin d'être préparés pour les jours de matches/d'événements, mais également sur les sites d'entraînement et les terrains où un grand nombre de blessures ou de problèmes médicaux peuvent survenir.

Un sérieux gain de confiance

Talemo Waqa est confiant dans le fait que Jennifer Khalik peut servir d'exemple à d'autres femmes de la zone Pacifique et à ses consœurs kiné pour devenir, comme elle, formatrices en soins immédiats au rugby.

« Je ne pensais pas que j'y arriverais, mais j'ai pu réussir grâce à l'aide d'Isabel, de Talemo et de Warren (MacDonald, formateur médical à World Rugby, ndlr). Et si je peux le faire, d'autres le peuvent aussi. La première fois c'était impressionnant car c'est complètement différent du boulot que je fais. Mais j'ai gagné en confiance. »

Le parcours de Jennifer a en réalité commencé il y a quatre ans lorsque Talemo Waqa l'a embauché pour être kiné à Fidji Rugby. Et déjà à ce moment-là il comptait bien la former aux soins immédiats.

Le fait d'avoir des formateurs dans le domaine médical dans les Îles du Pacifique présente un immense avantage puisqu'il évite aux gens d'être obligés de se déplacer en Australie ou en Nouvelle-Zélande.

Former autant de personnes que possible

Après avoir suivi ses premiers cours en 2016 à Tonga, Jennifer a poursuivi sa formation à Londres où son travail a été remarqué. A son retour, Waqa ne l'a pas lâché d'une semelle pour qu'elle continue.

« Pour l'instant, mon objectif est de former autant de monde que possible aux soins immédiats aux Fidji, surtout au niveau amateur », assure-t-elle. « Beaucoup de personnes ont déjà été formées pour le niveau élite, mais maintenant l'idée est de toucher le niveau amateur aussi pour que le niveau de service apporté soit aussi bon que possible à tous les niveaux.

« Sans compter que cela bénéficie aux joueurs aussi ! Je pense que Fiji Rugby y croit vraiment et qu'il serait bon que les autres fédérations du Pacifique suivent la même voie. »

Photo : Fiji Rugby