En tant que fils d'un chirurgien, l'international de l'Italie Maxime Mbanda a été élevé dans un milieu qui sauve les gens. C'est ainsi qu'alors que son pays traverse les heures les plus sombres de son histoire récente, il n'a pas hésité une seconde à se porter volontaire et batailler contre la pandémie de Covid-19.

Dans une interview d'une rare intensité disponible dans le dernier podcast de World Rugy avec Sean Maloney, Maxime Mbanda évoque son rôle d'ambulancier à Parme et comment il est venu à s'enrôler.

« J'étais avec l'équipe d'Italie et on préparait le match des Six Nations contre l'Angleterre lorsqu'ils nous ont dit que le match n'aurait pas lieu et qu'ils nous renvoyaient chez nous », raconte le troisième-ligne. « Du coup, j'avais du temps devant moi et je me suis demandé comment je pouvais aider autour de moi, même si je n'avais aucune spécificité médicale dans mon cursus.

« J'ai recherché sur Internet et je suis tombé sur un article qui parlait de la collaboration de la Ville de Parme avec la Croix Jaune. Ils parlaient de livraison de nourriture et de médicaments aux personnes âgées qui ne pouvaient pas sortir de leur domicile. J'ai fait ça le premier jour et le deuxième la Croix Jaune m'a demandé si je pouvais assurer le transport de patients atteints du coronavirus entre deux hôpitaux. »

Voir la mort dans le regard

Maxime Mbanda décrit ses 17 heures de travail par jour, ses hauts, ses bas, l'espoir qu'il décèle dans les regards ou au contraire la désolation.

« La plupart des patients sont intubés, mais ils transmettent toutes leurs émotions par le seul regard », raconte Mbanda. « J'essaie juste de remplacer temporairement leurs proches qui devraient se trouver dans l'ambulance avec eux, mais qui ne peuvent évidemment pas y être.

« J'essaie de les réconforter du mieux que je peux, je leur tiens la main parce que c'est ce que j'aimerais faire si ma mère ou ma tante étaient dans la même situation. »

Parmi ses 20 sélections avec les Azzurri, Maxime Mbanda en compte quelques-unes pendant la Coupe du Monde de Rugby 2019 au Japon. C'était il y a moins de six mois ; une éternité aujourd'hui.

« Je reconnais avoir eu peur le premier jour face à cet ennemi invisible. Le pire dans mon boulot est que chaque fois que je touche un patient je dois me désinfecter les gants juste après pour me protéger et ne pas être contaminé à mon tour. On doit rester concentré sur ce que l'on fait, faire attention à ce qu'on touche, où on met les mains.

« Parce qu'à la fin de la journée on rentre à la maison et on n'a pas envie de contaminer les siens. Comme dans un match de rugby, je pense à l'objectif. Dans le cas présent, marquer un essai, c'est sauver une personne ou autant de personnes que possible. Mais j'espère que la fin de ce match arrivera le plus tôt possible. »

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