Parmi les joueurs et joueuses de rugby ayant une formation médicale, beaucoup ont répondu présents pour tenter d'apporter une aide essentielle dans les hôpitaux aux victimes de la pandémie de Covid-19 qui fait des ravages dans le monde entier.

C'est le cas par exemple des internationales irlandaises Claire Molloy et Claire McLaughlin, diplômée de médecine à la Queen's University de Belfast. Alors qu'elle devait jouer contre la France dans le Tournoi des Six Nations le 15 mars, ce même jour, elle tentait, à son niveau, de se battre contre ce qui n'était encore considéré comme une épidémie.

"C'est quand on est au pied du mur que l'on apprécie encore plus ce que l'on fait les uns pour les autres. Tout comme sur un terrain de rugby."

Claire McLaughlin

« Je pense que les gens prennent la situation plus au sérieux aujourd'hui, mais il y en a certainement beaucoup qui ne comprennent pas à quel point cela pourrait devenir mauvais », explique Claire McLaughlin. « Tout le monde a le potentiel de ralentir la propagation du virus - ce que chacun de nous choisit de faire aujourd'hui aura un impact sur le nombre de lits disponibles en unité de soins intensifs dans les hôpitaux au cours des prochaines semaines. C'est quand on est au pied du mur que l'on apprécie encore plus ce que l'on fait les uns pour les autres. Tout comme sur un terrain de rugby. »

Plaquer le Covid-19

En France, Camille Boudaud ou encore Agathe Sochat se sont vite mobilisées dans un même élan, mettant leurs crampons de côté pour faire œuvre de solidarité. C'est le cas aussi de Gaëlle Hermet, la capitaine du XV de France et du Stade Toulousain. La troisième-ligne travaille en effet dans un Ehpad de Haute-Garonne, à Cadours et, en ces temps difficiles, elle s'est dit que sa place se devait d'être au côté des personnes en fin de vie, plus que sur un terrain de rugby.

« Tout le monde a conscience de ce qui se passe, on en parle tous. Il faut respecter toutes les consignes données par le gouvernement. On essaie de prendre soin de tout le monde, c'est l'objectif », a-t-elle expliqué au micro de France Bleu Occitanie.

« On a envie de donner un coup demain, aider un maximum en fonction des besoins et des demandes. Comme on n'a plus de rugby, l'objectif c'est d'aider au maximum pour ce qu'il se passe à l'heure actuelle. Nous sommes plusieurs internationales dans ce cas. On communique entre nous pour savoir comment ça évolue ailleurs. C'est au jour le jour. Le rugby ce n'est plus trop la priorité. Il faut prendre soin de ses proches. Que tout le monde soit bien, que tout le monde se protège. Après on pourra revenir sur le sportif. »

Affronter la crise ensemble

"Je pense que cette crise si on l’affronte ça doit être tous ensemble, que ce soit dans le rugby ou dans la vie de tous les jours."

Gaëlle Hermet

L'ergothérapeute de profession respecte bien sûr les consignes de confinement comme le gouvernement l'a décrété, dans son appartement excentré de Toulouse. Mais dès qu'elle le peut, elle part prêter main-forte aux équipes débordées à la maison de retraite où elle est rattachée.

« Nous prenons beaucoup de précautions et il y a énormément de recommandations pour protéger nos aînés et les personnes qui occupent les lieux de vie », a-t-elle expliqué à France TV Sports. « Nous essayons de mettre des choses en place, de garder du lien et de continuer d’échanger avec les résidents. Nous parlons avec eux de ce qu’il est en train de se passer, je pense qu’il est important de poser des mots sur la situation actuelle. »

Comme tous les personnels soignants confrontés à la réalité dramatique et tragique du Covid-19, son seul message à destination de tous est : restez chez vous ! « Nous l’entendons beaucoup, mais peut-être pas assez », répète-t-elle. « Je pense que cette crise si on l’affronte ça doit être tous ensemble, que ce soit dans le rugby ou dans la vie de tous les jours. La solidarité est hyper importante ! Il faut se battre contre ça, il faut garder la tête haute et surtout respecter les recommandations qui sont données par le gouvernement et les soignants. »