Il a un sourire aussi large que la plage de Long Beach en Californie d'où il est originaire. Mike Te'O est du genre positif, quoiqu'il arrive. Et même si les USA n'ont jamais pu remporter une seule victoire à la Coupe du Monde de Rugby 2019, Mike retiendra qu'à un moment donné ils ont quand même monté pour la première fois à la 12e place du classement mondial World Rugby.

« Ça a toujours été mon rêve de jouer à une Coupe du Monde de Rugby et là c'était ma toute première », raconte-t-il. « Je me souviens de 2011 où j'ai regardé la victoire des All Blacks à la TV et c'est là que je me suis dit qu'un jour j'aimerais y être, comme eux. Et c'est ce qui s'est produit huit ans plus tard !

« Ça n'a pas été facile d'y arriver et vu mon parcours, il a fallu que j'ai sacrément confiance en moi et en Dieu pour y parvenir. Et même si on a perdu tous nos matches, nous en avons profité à fond. J'ai pu jouer contre l'Angleterre, j'ai même changé mon maillot avec Anthony Watson. C'était tellement cool. J'ai marqué une paire d'essais contre le Tonga et c'était peut-être mon meilleur moment. »

Plus fort, plus rapide, plus en forme

Après s'être remis d'une blessure qui l'avait handicapé un an et demi avant, Mike Te'O a savouré chaque moment de son expérience au Japon.

« Ça m'a pris neuf mois pour me remettre », se souvient-il. « Et une fois que j'ai été remis en selle, j'étais plus fort, plus rapide, en meilleure condition physique comme jamais avant. Et là je me suis pété le pied un mois et demi avant la Coupe du Monde. J'ai subi une opération et j'ai dû me remettre très, très vite sinon j'aurais jamais pu jouer. Jusqu'au dernier moment j'étais incertain, mais je me suis accroché. Je n'avais plus couru depuis ma blessure mais j'ai pu rester compétitif. »

Sélectionné pour la première fois avec les Eagles en 2016 en tant que demi d'ouverture, Mike Te'O est passé par la filière jeune américaine, participant au World Rugby U20 Trophy en 2012 à Salt Lake City comme... talonneur !

Il a marqué un essai cinq minutes après son entrée en jeu comme remplaçant contre le Chili pour son premier match avec les U20, puis a marqué un doublé alors qu'il était titulaire contre la Russie.

En finale contre le Japon – victoire 37-33 – il a commencé comme... flanker. L'année suivante au Championnat du Monde des Moins de 20 ans en France, il a été positionné au centre. Son repositionnement final à l'arrière, Mike Te'O le doit à son passage au Sevens, après avoir participé à neuf tournois du HSBC World Rugby Sevens Series entre 2012 et 2013.

« Une fois que j'ai intégré l'équipe de rugby à 7, je me suis dit que je ne voulais plus revenir talonneur. Je voulais jouer avec les arrières. J'ai fait un essai à l'aile et j'ai fini arrière où c'était super. »

Il laisse passer sa chance d'aller aux JO

A 26 ans, Mike Te'O a pour l'instant marqué 16 essais dans sa carrière internationale et a encore pleinement d'occasions devant lui pour monter ce total dans les années à venir. Il est pour l'instant le quatrième meilleur marqueur d'essais.

Parmi ses modèles figurent ses compatriotes Carlin Isles et Perry Baker. « Ils en sont à plus de 200 essais chacun au Sevens ! Je suis sûr que même eux ne croyaient pas qu'ils pourraient y arriver lorsqu'ils ont commencé ! », rigole-t-il. « Je les connais tous les deux depuis 2012. Ce sont deux des meilleurs joueurs de rugby à 7 au monde et en plus ce sont des super types en dehors du terrain. »

Pour l'heure, Mike Te'O est sur un contrat à durée déterminée au London Scottish où Carlin Isles s'est jadis entraîné.

Il a rejoint le club anglais il y a deux semaines après avoir manqué sa chance de figurer dans la Team USA pour les Jeux olympiques de Tokyo 2020. Et même avec tous les matches reportés en raison de la pandémie de Covid-19, il n'aura plus l'occasion de jouer un match avec eux avant un moment.

« J'avais un choix à faire entre le rêve olympique et faire autre chose et comme j'ai toujours eu envie de jouer au Royaume-Uni ou en Europe... », admet-il. « Mike Friday, l'entraîneur, et moi avions passé un accord que si une opportunité se présentait avant mars, je la prendrais et dans le cas contraire je ferais les JO. Et littéralement une semaine avant mars, l'opportunité de ce stage ici s'est présentée. C'est sûr que j'aurais adoré y aller, mais ce n'est pas la fin du monde non plus... »

Photos: Mike Lee/KLC Fotos