Il n'y a pas que les joueuses et les entraîneurs qui se focalisent sur la Coupe du Monde de Rugby 2021. L'arbitre Amber McLachlan, qui a officié lors de la défaite du pays de Galles face à l'Angleterre le mois dernier, espère faire partie du panel des arbitres pour le tournoi mondial qui se jouera en Nouvelle-Zélande.

Le match qui avait lieu au Twickenham Stoop devant un nombre record de supporters pour un match de rugby féminin, était le premier d'Amber dans le Tournoi des Six Nations et a marqué la fin d'une année mémorable pour cette habitante de Melbourne.

En mai 2019, Amber était du voyage à Stellenbosch, en Afrique du Sud, pour participer à la première High Performance Academy pour les femmes. Quelques semaines plus tard, elle arbitrait son premier test entre Hongkong et les Samoa aux Fidji, puis avant la fin de l'année Afrique du Sud v Écosse et USA v Canada.

Amber McLachlan est toujours en apprentissage et son match au Twickenham Stoop n'était que son deuxième avec l'arbitre vidéo. Mais après sept années de travail acharné, la native de Nouvelle-Zélande est déterminée à saisir sa chance d'officier à la maison pour la prochaine Coupe du Monde de Rugby.

« La Coupe du Monde est clairement mon objectif ; un objectif réaliste pour moi », assure-t-elle à World Rugby.

Élevée en regardant jouer les All Blacks

Une éventuelle sélection représenterait pour elle une belle opportunité de revenir au pays. Née à Canterbury, elle a migré à Lauriston, en Nouvelles-Galles-du-Sud, à l'âge de huit ans lorsque son père a repris un élevage de moutons à Grong Grong.

Ses premiers souvenirs de rugby remontent à cette période face à l'écran de télévision pour regarder les exploits des All Blacks à la Coupe du Monde de Rugby 1995.

Évidemment la finale en Afrique du Sud n'est pas un bon souvenir pour la Nouvelle-Zélande, mais deux ans plus tard, Amber et sa famille faisaient partie des 90 119 spectateurs au Melbourne Cricket Ground pour voir Carlos Spencer et les All Blacks ravir la Bledisloe Cup 33-18.

« Ma mère avait eu des billets pour nous », se rappelle-t-elle. « C'était des places debout, mais on pouvait voir tout ce qu'il se passait sur un petit écran. Mon père me soulevait pour que j'arrive à voir quelque chose. »

C'est sans doute à ce moment-là que Amber a eu le déclic. Un signe qui ne trompe pas : elle décorait ses cahiers avec des photos des deux équipes. 

Amber a également joué au hockey en Nouvelle-Zélande et au netball en Australie. Malgré tout, le rugby est le sport qui a toujours eu ses faveurs même s'il ne lui a pas été possible de jouer avant ses 15 ans.

« Je n'étais pas vraiment intéressée par le netball. D'ailleurs, c'était le cas d'autres filles de mon âge à ce moment-là. On voulait juste jouer au rugby. C'est pour ça que dès qu'on a eu 15 ans, on n'a pas hésité ! », se souvient-elle.

Comment elle est arrivée à l'arbitrage

Une tournée en Angleterre est intervenue l'année suivante et lorsque Amber a déménagé à Melbourne pour aller en fac, la première chose qu'elle a faite a été de s'inscrire à un club de rugby. Elle a joué pendant un temps pour le Power House RUFC et pour le Victoria dans le championnat australien. C'est d'ailleurs dans ce club qu'elle a rencontré celui qui est devenu son mari.

C'est à la suite d'une blessure qu'elle s'est décidée à se tourner vers l'arbitrage. Et au début, c'était juste histoire de passer un peu plus de temps sur le terrain.

« J'étais toujours impliquée dans le club et j'ai simplement répondu à l'appel qu'ils cherchaient des arbitres. En fait, je n'y avais jamais vraiment pensé. Mais je savais qu'avec ma blessure c'était mort pour un an et que je ne pouvais plus courir comme avant. Alors même si je n'avais pas l'intention d'arbitrer, pour moi c'était juste une opportunité de garder le contact avec le rugby. J'ai commencé à arbitrer le matin, puis à rejouer l'après-midi, mais après un moment j'ai arrêté de jouer complètement », explique-t-elle.

La révélation a eu lieu la dernière année où elle a joué. Elle avait alors le choix entre dépenser un millier de dollars australien pour aller jouer dans le championnat national ou bien être rémunérée pour être arbitre assistante dans ce même championnat. Elle a choisi la deuxième option.

Amber McLachlan reconnaît que les premières années ont été difficiles – particulièrement entre 2014 et 2016 – mais sa foi dans le rugby l'a aidé à passer outre.

En 2018, quelques semaines après son mariage, elle rechaussait les crampons pour arbitrer un match à Melbourne pour le National Rugby Championship. Et depuis, elle n'a plus arrêté.