L'équipe féminine de rugby à XV de Papouasie-Nouvelle-Guinée se prépare à disputer un test-match historique samedi 29 février contre le Tonga à Port Moresby, comptant pour la qualification à la Coupe du Monde de Rugby 2021.

Pour l'occasion, les « Palais », comme on les appelait avant, ont opté pour un nouveau nom à l'occasion de ce tout premier match international féminin qui sera joué en Papouasie-Nouvelle-Guinée : les Cassowaries, autrement dit « les Casoars » en Français, en référence à une espèce d'oiseaux particulière.

Tout un symbole lorsque l'on sait que le casoar – incapable de voler et que l'on trouve en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en Indonésie et en Australie - est considéré comme l'oiseau le plus dangereux du monde, capable d'achever son adversaire d'un seul coup de patte grâce à sa griffe de 12 centimètres dont il se sert comme d'un poignard.

L'entraîneur John Pangkatana espère que ces caractéristiques particulières donneront au moins des ailes à son équipe. « On a pensé que les Casoars était un nom bien adapté parce que c'est oiseau fort, puissant et qui ne craint personne », dit-il. « Ça peut servir à l'équipe et motiver les filles. Les Casoars ne vont pas se laisser marcher dessus ! »

Une victoire les enverrait en match de barrage contre les Samoa pour une place au repêchage de la Coupe du Monde de Rugby 2021 suite à la modification du processus de qualification résultant du forfait des Tonga, pour des raisons médicales, lors du Oceania Rugby Women’s Championship aux Fidji l'année dernière.

Pangkatana pense que battre les Tonga (28e), une équipe pourtant à 13 places de la Papouasie-Nouvelle-Guinée (41e) devant au classement mondial World Rugby, pourrait également procurer un bon coup de pouce au rugby féminin dans le pays.

Une belle opportunité pour la PNG

La Papouasie-Nouvelle-Guinée avait déjà témoigné un regain d'intérêt envers le Sevens alors que les équipes hommes et femmes s'étaient qualifiées pour la Coupe du Monde de Rugby à VII en 2018 à San Francisco.

A l'inverse, l'équipe féminine de rugby à XV n'a fait ses débuts qu'en 2016 et les Casoars n'ont pour l'instant accroché aucune victoire en cinq tests. En novembre dernier, l'équipe avait été battue par les Samoa, les Fidji B et les Black Ferns Développement lors du Oceania Rugby Women's Championship à Lautoka.

« Une victoire serait une belle opportunité pour la PNG ; ça remettrait tout en mouvement », assure John Pangkatana. « Je pense que l'impact serait national. Si nous gagnons ce match, le soutien de notre communauté serait immense. Ce sera très important pour nous de gagner à domicile parce qu'on essaie de développer le rugby féminin ici et d'attirer un maximum de supporters. »

Même si l'entraîneur a été dans l'impossibilité de faire appel aux joueuses parties sur le HSBC World Rugby Sevens Challenger Series pour le tournoi de Stellenbosch, en Afrique du Sud, les 28 et 29 mars, il pourra compter sur la présence de joueuses évoluant au Canada et en Australie.

Avec fierté et passion

L'occasion est pourtant trop belle puisque cette rencontre contre le Tonga sera le tout premier match international d'une équipe de rugby féminine à XV en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

« Ce sera dans un coin de leur tête », admet Pangkatana. « Nous voulons apporter un souffle de patriotisme sur ce match et de fierté de gagner devant nos familles et nos amis. Alors oui, c'est de la fierté et de la passion que je veux pour ce match. »

Même si, à en croire le coach, les Tonga ont « plus d'expérience », rien ne peut freiner ses rêves de qualification à une Coupe du Monde de Rugby.

« Si on gagne, on ira au repêchage. C'est ça que les filles veulent ! La plupart ont travaillé très dur au cours des deux dernières années et se sont préparées à cette rencontre. Nous avons la confiance, on veut progresser et on le fait chaque année », insiste John Pangkatana.