« C'est incroyable... » Vasil Lobzhanidze lui-même n'en revient pas. Il a déjà disputé cinquante matches internationaux sous les couleurs de la Géorgie à seulement 23 ans et 11 jours, faisant de lui le plus jeune joueur dans l'histoire du rugby à atteindre ce niveau.

Le demi de mêlée a ravi ce record à George North au moment de jouer contre la Roumanie en ouverture du Rugby Europe Championship le 1er février dernier. Un record salué par une victoire des Lelos 41-13 au Dinamo Arena de Tbilissi.

Avant lui, d'autres grands noms du rugby avaient déjà prétendu être les plus jeunes joueurs parmi lesquels l'Italien Sergio Parisse et les champions du monde Joe Roff et Jonny Wilkinson.

« Lorsque tu fais partie du même club que ceux que tu regardais à la télé et qui t'ont donné l'envie de jouer au rugby, évidemment que c'est incroyable », sourit-il. « C'est une joie immense à chaque fois de porter les couleurs de la Géorgie et en particulier pour ma 50e sélection ; c'est une grande responsabilité aussi. »

Deux Coupes du Monde à la suite

La carrière internationale de Vasil Lobzhanidze a débuté en février 2015 par une victoire 64-8 sur l'Allemagne devant près de 3000 personnes à Heusenstamm. Sept mois plus tard, il jouait en Coupe du Monde de Rugby contre les Tonga et tous les regards étaient braqués sur lui. A Gloucester ce jour-là, il est en effet devenu le plus jeune joueur de rugby dans l'histoire du tournoi à seulement 18 ans et 340 jours.

« Pendant la RWC 2015, je n'ai pas réalisé ce qui m'arrivait », raconte-t-il. « je n'avais que 18 ans et tout autour de moi ça brillait. Beaucoup de choses ont changé depuis à la fois pour moi et pour l'équipe nationale. J'ai signé pour jouer pour Brive pendant quatre ans juste après la Coupe du Monde. »

Après un début difficile à l'étranger, Vasil Lobzhanidze a progressivement pris ses marques et espère que son expérience acquise en ProD2 lui sera bénéfique pour jouer avec les Lelos.

« Je n'ai pas eu beaucoup de temps de jeu pendant mes deux premières saisons à Brive. Je ne parlais pas bien le Français, ce qui est pourtant essentiel à mon poste. Mais maintenant, pour les deux dernières saisons, j'ai l'occasion de jouer beaucoup plus, je gagne en expérience que je mets à profit aussi pour l'équipe nationale », dit-il.

En 2015, la Géorgie avait terminé à la troisième place de sa poule, se qualifiant direct pour le Japon 2019 pour la toute première fois de son histoire. Mais Vasil Lobzhanidze admet que le tournoi au Japon a un peu calmé tout le monde.

Dans cette sorte de tournée d'adieu pour l'entraîneur Milton Haig, les matches contre l'Australie, le Pays de Galles et les Fidji se sont révélés plus compliqués qu'espéré. Seule une victoire contre l'Uruguay a pu être possible.

« Bon, c'est un peu difficile de parler de ce qu'on a fait au Japon... on n'a pas atteint notre but », concède-t-il.

Aller encore plus loin et plus haut

Appelé dans l'équipe nationale en ce moment, Vasil Lobzhanidze affirme que les Lelos ne veulent pas simplement remporter un troisième grand chelem en Rugby Europe Championship. Ils veulent le faire avec style. Et avec deux premières victoires convaincantes sur la Roumanie (41-13) et l'Espagne (23-10), ils en sont déjà à 12 victoires consécutives dans ce championnat.

« Nous avons joué un bon rugby, précisément celui qu'on voulait pratiquer pendant la Coupe du Monde de Rugby », explique Vasil. « Contre la Roumanie, ça a été le meilleur de nos deux matches. Contre l'Espagne, on a eu une belle première mi-temps, mais on s'est un peu relâché en seconde période et on a eu du mal à garder le rythme. On a dû défendre encore plus et on a encaissé pas mal de pénalités.

« Notre objectif n'est pas uniquement de gagner le championnat avec un grand chelem, mais de le faire après avoir montrer le meilleur de ce que l'on peut faire sur un terrain. »

Aller toujours plus loin, plus haut et en étant meilleur, c'est ce qui motive Vasil Lobzhanidze qui se place d'ores et déjà dans la perspective d'une troisième Coupe du Monde de Rugby qui cette fois sera en France. Et là, il espère qu'il sera « au mieux de ma performance. J'aurais 26-27 ans à ce moment-là. » Et pas loin des 100 sélections !