Les USA Women's Eagles s'apprêtent à disputer leurs deux prochains tests contre le Canada. Deux rendez-vous qui s'inscrivent pleinement dans leur préparation pour la Coupe du Monde de Rugby 2021.

A quelques jours d'intervalle, les deux équipes – classées 4e et 5e mondiales - se feront face sur le terrain de Chula Vista à San Diego les 20 et 24 novembre. Ces deux rencontres internationales vont permettre aux Eagles de se mesurer à leurs voisines, mais surtout de bien finir la première phase de préparation en vue du tournoi mondial en Nouvelle-Zélande, dans deux ans maintenant.

Au terme de ces deux matches, les USA auront disputé en treize mois autant de tests qu'en trois ans entre les deux précédentes Coupes du Monde de Rugby 2014 et 2017.

Établir un calendrier pertinent

Cette préparation souligne l'engagement de la fédération d'investir dans et de développer le rugby féminin à XV. Les huit derniers mois ont été consacrés à établir un calendrier complet « En route pour 2021 ». Désormais, tout est prêt pour avancer rapidement, selon la directrice de la haute performance féminine, Emilie Bydwell.

« Nous y sommes et la fédération peut être fière de tout le travail effectué », dit-elle. « Le fait que la fédération se soit vraiment investie dans le programme féminin à XV nous a donné la possibilité d'embaucher un entraîneur à temps complet et d'assurer les ressources nécessaires pour avoir un solide programme de préparation annuel.

« Ce planning a été un des objectifs remplis pour 2019. Il ne s'agissait pas seulement de disputer plus de tests, mais aussi d'organiser les fenêtres internationales en fonction du championnat national afin de nous permettre d’optimiser davantage les compétitions nationales, le développement des joueuses (par le biais de la Premier League féminine et des compétitions collégiales) et de mieux anticiper un planning international. »

Construire pendant les deux prochaines années

Arrivé en juillet 2018, Rob Cain est le tout premier entraîneur à plein temps de l'équipe féminine de rugby à XV des États-Unis. Son boulot des seize derniers mois a été de monter un groupe et un plan pour être compétitif en vue de la Coupe du Monde de Rugby 2021 en Nouvelle-Zélande.

L'objectif affiché par la fédération est une place en demi-finale minimum, tout comme ça avait été le cas pour la première fois depuis vingt ans en 2017 en Irlande. Et le calendrier établi devrait permettre aux filles et au staff d'arriver à leurs fins.

Elle-même ancienne Women's Eagle, Emilie Bydwell se souvient d'un temps où les filles n'avaient absolument aucune idée de quand elles pourraient disputer un match international. A l'inverse, désormais les choses sont claires et, grâce à une réorganisation régionale, les joueuses bénéficient en plus de 20 à 30 heures de travail en commun avec le staff en dehors des entraînements collectifs.

« Nous avons passé les 16 derniers mois à organiser notre groupe de joueuses et voir comment on pouvait le rendre efficient en adéquation avec un calendrier qui prenne en compte leurs entraînements, leur développement et leurs performances », explique la directrice de la haute performance féminine.

« Il nous a fallu identifier les joueuses qui pouvaient rester avec nous après la campagne de 2017, les nouvelles sur qui nous pourrons compter pour 2021, celles qui vont être à cheval sur le programme à 7 et intégrer tout le monde dans notre préparation.

« Avec l'arrivée de Rob, il a fallu faire en sorte que tout fonctionne au mieux, si bien que ces deux matches à venir sont pour nous le meilleur moyen de valider toute cette stratégie de la première partie de notre préparation pour 2021.

Les États-Unis ont mis fin à une série de trois défaites successives contre le Canada lors du dernier Women’s Rugby Super Series à Chula Vista en juillet. Désormais, les deux rivales voisines en sont à 19 victoires chacune.

Renverser l'ordre mondial

Rob Cain a sélectionné sept joueuses non-capées dans son groupe de 27 pour les deux tests de novembre, tandis qu'une autre débutante potentielle, Darina Roe, est l'une des deux réservistes.

Emilie Bydwell s'attend à ce que novembre soit la dernière grande opportunité à intégrer un bon nombre de joueuses non-capées avant la Coupe du Monde. « Nous sommes très clairs sur ce point », insiste-t-elle. « Après les tests de l'automne dernier, du Super Series et des tests de novembre, nous aurons notre groupe quasi défini.

« Mais, bien sûr, il s’agit d’un sport de haut niveau et nous savons que les lignes peuvent encore bouger. Nous n'allons pas attendre que la Coupe du Monde commence pour gagner des matches et pour essayer de renverser l'ordre mondial.

« Nous devons gagner des matches avant de nous rendre à la Coupe du Monde pour être dans une position où les joueuses ont confiance dans notre plan et en leurs propres capacités. Les 10 matches qui vont précéder notre entrée sur le terrain pour notre premier match de Coupe du Monde seront le moment où, selon nos prévisions, notre plan commencera à produire ses résultats. »

Photos : Travis Prior