OITA, le 16 octobre – Samedi, à Oita, l’Angleterre et l’Australie se rencontreront pour une place dans le dernier carré de cette Coupe du Monde de Rugby 2019. Sûrement le match le plus attendu de ces quarts de finale puisque c’est le seul qui oppose deux équipes déjà sacrées championnes du monde (1991 et 1999 pour l’Australie, 2003 pour l’Angleterre).
Une rencontre à la saveur particulière entre deux équipes qui se sont déjà affrontées à six reprises sur la plus grande scène internationale. Bilan jusqu’à présent : 3 victoires partout. Chacun retourne dans son coin à l’amorce du septième round.
Confrontations en général entre les deux nations ? Impossible là aussi de les départager. En 110 ans d’histoire et 50 rencontres, l’Australie en a gagné 25, l’Angleterre… 24 pour un seul match nul.
Tour d’horizon de cinq matches qui ont marqué les esprits et écrit la légende du rugby.
Angleterre 6-12 Australie
1991, Finale de la Coupe du Monde, Twickenham
Deuxième finale de Coupe du Monde de l’histoire et deuxième affrontement nord-sud (après France - Nouvelle-Zélande en 1987). Raillés pour leur jeu stéréotypé, basé uniquement sur la puissance des avants, les Anglais décident de changer leur fusil d’épaule pour cette finale en envoyant les ballons aux larges.
Paradoxalement, c’est grâce à leurs avants que les Wallabies ont inscrit le seul essai du match. Sur une relance de ses propres 22 mètres, Tim Horan a obtenu une touche à cinq mètres de l’en-but anglais. Derrière une bonne prise de balle, c’est le pilier Tony Daly qui plonge derrière la ligne sous les yeux de Derek Bevan, l’arbitre de la rencontre.
Les Anglais ont tout donné pour revenir mais sont tombés sur la solide défense australienne, avec un peu de vice également à l’image de cet en-avant volontaire de Campese pour empêcher Rory Underwood d’aplatir en coin. Le tournant d’une finale qui aura été la deuxième la moins prolifique de l’histoire (derrière France – Nouvelle-Zélande 2011).
Australie 22-25 Angleterre
1995 Quart de finale de la Coupe du Monde, Le Cap
L’Australie battue par l’Angleterre sur un drop… Une histoire étrangement familière… En 1995, quelques années avant Sir Wilkinson, c’est Rob Andrew qui était le héros du Royaume.
Son drop – estimé à plus de 45 mètres – a fendu le ciel du Cap pour déchirer les espoirs australiens après 82 minutes et 35 secondes de jeu. L’Australie a bien eu une dernière occasion avec une remise en jeu à faire mais le mal était fait.
L’Angleterre menait à la pause grâce notamment à un essai en contre de Tony Underwood (13-6). Mais les Wallabies ont recollé (13-13) avant un mano a mano jusqu’aux dernières minutes. Andrew – côté anglais – et Lynagh pour l’Australie ont passé trois pénalités chacun avant le drop décisif de l’ouvreur britannique.
Australie 17-20 Angleterre
2003 Finale de la Coupe du Monde, Sydney
Le plus grand moment de l’histoire du rugby anglais. Après le drop de Rob Andrew, la lame est passée deux fois sur la joue australienne à huit ans d’intervalle. Ce soir-là, Sir Jonny Wilkinson est devenu une icône nationale grâce à la pureté de son pied droit (lui, le gaucher).
Après prolongation, les Anglais tirent un trait sur douze années d’attente après la finale perdue contre les Wallabies dans leur antre de Twickenham. Jusque-là, seul un essai de Jason Robinson pour le XV de la Rose et un autre de Lote Tuqiri pour le camp d’en face avaient éclairé une rencontre serrée de bout en bout (14-14 au terme du temps réglementaire, 17-17 après la première prolongation). Mais ça, c’était avant la passe de Matt Dawson pour l’ouvreur, qui a passé un seul de ses quatre drops tentés ce soir-là. Mais quel drop !
Australie 10-12 Angleterre
2007 Quart de finale de la Coupe du Monde, Marseille
Tenante du titre, l’Angleterre est dans les cordes dès la phase de poules avec une cuisante défaite face à l’Afrique du Sud (36-0). Une humiliation sur la pelouse du Stade de France qui a envoyé le XV de la Rose sur la route des Wallabies en quarts de finale. Les Australiens ont impressionné jusque-là avec des victoires autoritaires face au pays de Galles (20-32) et aux Fidji (55-12).
Mais « la montagne humaine » Andrew Sheridan en avait décidé autrement. Désigné Joueur du match de ce quart de finale, le pilier a malaxé le pack australien, permettant à Wilkinson d’obtenir des pénalités pour capitaliser (4/7 face aux perches pour l’ouvreur).
« C’était notre pire match de la compétition, a confié le sélectionneur des Wallabies John Connolly. On a été pris en mêlée et l’Angleterre a maîtrisé les zones de rucks. »
Angleterre 13-33 Australie
2015 Match de poules de la Coupe du Monde, Twickenham
Jouer à Twickenham n’est décidément pas un gage de réussite pour les Anglais face aux Australiens. Après le camouflet vécu en finale en 1991, c’est un nouveau revers dévastateur pour le XV de la Rose. Pour la première fois de l’histoire, un pays organisateur est éliminé dès la phase de poules.
Dominés en mêlée fermée, surpassés par le rythme des Wallabies, les coéquipiers de Chris Robshaw sont sortis par la petite porte. Comme souvent dans les rencontres entre les deux équipes, le bourreau porte le n°10. Auteur de deux essais et 28 points au total, Bernard Foley a récité toute la gamme face à des Anglais débordés de toutes parts. Si les Anglais étaient encore dans le match à 10 minutes du terme (13-20), le carton jaune adressé à Owen Farrell pour un plaquage sans ballon et l'essai de Matt Giteau ont scellé le sort de la rencontre et envoyé l’Angleterre vers quatre années de purgatoire. Jusqu’à ce samedi…
RNS cj/sg/rl/bo/fl/sc