OITA, le 17 octobre – Même si les statistiques sont largement en faveur du XV de la Rose, avec six victoires sur leurs six dernières confrontations contre les Wallabies – la dernière victoire australienne remonte à la Coupe du Monde 2015 –, Maro Itoje sait que le match contre les hommes de Michael Cheika sera une rencontre à quitte ou double, samedi à Oita, en quart de finale de la Coupe du Monde de Rugby 2019.

L’enjeu est donc de taille pour l’imposant deuxième ligne anglais (ici en photo avec trois joueurs argentins sur le paletot). Ce dont il a convenu en conférence de presse depuis l’hôtel de l’équipe à Beppu ce mercredi, insistant sur le fait qu’il s’agissait du match le plus important de sa carrière.

« C’est du rugby à quitte ou double maintenant. Il n’y aura pas de deuxième chance, pas de repêchage pour le perdant. Il s’agit de réaliser une performance », martèle-t-il avec presque autant de force que dans la mêlée.

« Ça rend les choses plus intéressantes. On ressent l’intensité du truc. C’est un scénario que je n’ai encore jamais vécu. C’est pour cela que je suis sans doute autant motivé »

Un palmarès déjà bien garni

Itoje a toujours été catalogué comme un joueur à part depuis ses débuts au centre de formation des Saracens. C’est là que fut mesurée pour la première fois son envergure, supérieure à tout ce que les recruteurs des Sarries avaient pu voir jusque là. L’Angleterre a donc pris soin de son petit prodige, en le confortant dans son choix de poursuivre une carrière de rugbyman. Un pari gagnant puisqu’Itoje a franchi chaque étape avec succès, jusqu’au challenge qui l’attend ce week-end.

Le Champion du monde junior 2014 a en effet su récompenser ceux qui lui ont accordé leur confiance. Couronné de plusieurs titres avec les Saracens (4 fois champions d’Angleterre, 3 fois champion d’Europe), il est le meilleur avant de sa génération en Angleterre et également l'une de clés de voûte de la sélection des Lions britanniques et irlandais.

Pour la petite histoire, son nom a même été adapté en chanson par les supporters des Lions qui ont suivi l'équipe dans sa série de victoires en Nouvelle-Zélande en 2017. Des louanges unanimes parmi les Britanniques, puisqu’en provenance d’Angleterre, mais aussi d’Écosse, d’Irlande et du pays de Galles.

Plus de responsabilités

Aujourd'hui, Itoje a un rôle prépondérant à jouer pour amener l’Angleterre, invaincue depuis quatre ans face à l’Australie, en demi-finale. Une responsabilité que le joueur de 24 ans est prêt à endosser depuis que ses entraîneurs l’ont aidé à éliminer toutes les faiblesses de son jeu.

« Émotionnellement, je n’ai jamais eu de difficultés à entrer dans un match, explique-t-il. Là où j’ai fait de gros progrès, c’est depuis que (le sélectionneur) Eddie Jones et (l’entraîneur des avants) Steve Borthwick m’ont appris à mieux me contrôler. Être capable de mieux garder le contrôle de moi-même quand je joue est sans doute ce qui m’a permis d'influer plus positivement sur la performance de l’équipe. »

« J’ai disputé beaucoup de matches à élimination directe ces cinq ou six dernières années. J'aime bien ces atmosphères. C’est toujours spécial, mais c’est le genre de matches qui nous plaît. »

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