Le centre anglais Piers Francis a été auditionné le 29 septembre par une commission indépendante après avoir été cité pour jeu déloyal contraire à la Règle 9.13 (plaquage haut dangereux) le 26 septembre lors du match de la Coupe du Monde de Rugby 2019 Angleterre – États-Unis.

La commission indépendante était présidée par l’avocat Nigel Hampton (NZL) et formée de l’ancien sélectionneur de l’Écosse Frank Hadden (SCO) et de l’ancien joueur international John Langford (AUS).

Le joueur a admis avoir commis un geste de jeu déloyal mais sans considérer qu’il était passible d’un carton rouge.  Après avoir examiné l’incident sous tous les angles et en tenant compte des éléments soumis par le joueur et ses représentants, la commission a conclu que le geste en question aurait dû lui valoir un carton jaune sur le terrain.  Étant donné qu’une faute doit être passible au minimum d’un carton rouge pour justifier une citation disciplinaire, la commission a décidé de ne pas retenir cette citation. Le joueur est par conséquent libre de rejouer immédiatement.

La commission a motivé sa décision en s'appuyant sur le Cadre des sanctions en cas de plaquage haut (CSPH).  Le joueur a reconnu qu’il s'agissait d’un plaquage haut entré en contact avec la tête du joueur adverse en possession du ballon.  Il a également reconnu que ce geste présentait un niveau de danger élevé.  Le CSPH précise que les sanctions sont applicables à partir du moment où la faute concernée est passible au minimum d’un carton rouge.  La commission a ensuite considéré l’existence éventuelle de circonstances atténuantes susceptibles de justifier une diminution de la sanction.

La commission a conclu à l’existence de circonstances atténuantes substantielles et suffisantes :

  • la hauteur à laquelle se situait la tête du joueur américain a changé juste avant le contact. Le facteur décisif étant le caractère dégagé ou non du champ de vision du Joueur au moment du plaquage, c’est uniquement au moment de ce changement soudain de position du joueur plaqué qu’il est possible de prendre ce facteur en compte. Étant donné que ce champ de vision était alors limité, il s'agit d’une circonstance atténuante ;
  • lors du plaquage, le Joueur a essayé d'éviter la tête de l'adversaire en tentant réellement de faire bouger son centre de gravité et de changer de position ;
  • le contact initial s’est fait avec la tête du Joueur sur l’épaule gauche du porteur du ballon (un contact initial qui a absorbé une grande partie du choc). C’est ensuite que l'épaule gauche du Joueur a glissé vers le haut pour entrer en contact indirect et mineur avec la tête du porteur du ballon, sans entraîner de blessure apparente.

Compte tenu de ces circonstances atténuantes et des probabilités en jeu dans ce plaquage, la commission a conclu que la sanction appropriée sur le terrain était un carton jaune. La citation n'a donc pas été retenue.

La décision écrite abrégée est disponible ici. Lorsqu'elle sera rendue disponible, la décision écrite complète sera accessible ici.