MIYAZAKI, le 16 septembre - Maro Itoje n’a pas eu besoin de séance vidéo pour en prendre conscience : la dimension physique de leur adversaire tonguien sera une vraie menace pour les Anglais ce dimanche à Sapporo, à l’occasion de leur entrée en scène dans la Coupe du Monde de Rugby 2019.

Depuis qu’il est professionnel, Itoje partage le vestiaire des Saracens avec Billy et Mako Vunipola. Or les deux frères ont beau porter le maillot du XV de la Rose, la culture tonguienne n’en irrigue pas moins leurs veines. C’est ainsi qu’il y a encore quelques mois à peine, ils se sont envolés pour le petit royaume du Pacifique à l'occasion du mariage de Billy : l’ensemble des habitants des villages de papa et maman Vunipola étaient conviés à cette grande cérémonie, où les invités ont pu déguster des cochons préparés selon la méthode traditionnelle.

Cet attachement très fort à la terre tonguienne et à son peuple, un peuple d’amoureux du rugby, est bien compris de tous les membres de l’équipe anglaise.

« Nous avons avec nous deux joueurs qui portent en eux l’héritage tonguien, et il ne nous en faut pas plus pour comprendre la densité physique énorme que le Tonga va mettre dans la rencontre de dimanche. Quel que soit le numéro, ils sont tous extrêmement rugueux et athlétiques. Nous allons devoir évoluer à notre meilleur niveau », prévient Itoje.

« Pour avoir vu Billy et Mako dans leurs œuvres, je peux vous dire que si on est trop passifs, on se fera punir. Les Tonguiens sont une nation de rugby, vous pouvez être sûrs qu’ils vont répondre présents. C’est un gros test qui nous attend, nous n’avons pas l’intention de le prendre à la légère. Je pense qu’à mesure qu’on va se rapprocher du match, Billy et Mako vont nous briefer sur le Tonga et ses joueurs. »

Déjà un statut d’idole

Itoje, qui a fait un discours en japonais lors de la cérémonie de bienvenue de son équipe lundi soir, est une véritable idole des supporters. Il faut dire que son palmarès parle pour lui. Retenu pour les trois tests de la Tournée des Lions britanniques et irlandais en Nouvelle-Zélande en 2017, tournée soldée par un nul plus qu’honorable, il a aussi remporté à plusieurs reprises le championnat d’Angleterre et la Champions Cup avec les Saracens. 

Pour ce qui est de la Coupe du Monde, ce seront en revanche ses grands débuts : « Depuis que je porte le maillot de l’Angleterre, on ne me parle que de 2019. L’émotion a commencé à monter au moment où j’ai mis le pied dans l’avion. Et en arrivant à Tokyo, j’ai compris que le rêve était enfin devenu réalité. La Coupe du Monde est l’une des rares choses auxquelles je n’ai pas encore goûté dans le rugby. À titre individuel, je suis forcément enthousiaste, il me tarde de vivre ça de l’intérieur et de connaître cette ambiance particulière. »

« Depuis notre arrivée à Miyazaki, il n’y a pas eu une seule journée semblable à la précédente. Tout est différent, les gens, le mode de vie, j’absorbe des tonnes d’impressions nouvelles. »

Concernant la préparation, il ajoute : « L’ambiance dans le groupe est bonne, c’est la première fois que nous passons autant de temps ensemble. Tout s’est mis en place petit à petit, nous avons gagné en cohésion. »

Steve Borthwick, l’entraîneur des avants, a confirmé que Mako Vunipola et Jack Nowell sont toujours indisponibles. En revanche, le troisième ligne Mark Wilson, l’ailier Joe Cokanasiga et le centre Henry Slade sont sur la bonne voie et pourraient quitter l’infirmerie à temps pour le match contre les Tonga.

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