La surprise a été gardée jusqu'au bout par le sélectionneur de l'équipe nationale de France, Jacques Brunel. Mais Louis Picamoles, numéro 8 aux 79 sélections, a réussi à s'imposer dans le groupe France pour la Coupe du Monde de Rugby 2019 au Japon alors que son avenir était loin d'être assuré. Après les éditions 2011 et 2015, ce sera donc son troisième mondial.

« Picamoles a répondu aux interrogations. Il a montré ses qualités et qu'il était capable de répondre sur les grands matches », a déclaré Jacques Brunel en référence au dernier match de préparation du XV de France gagné 47-19 sur l'Italie.

Le sélectionneur n'a pas manqué de rappeler combien il lui avait été difficile de concocter, avec son staff, la composition de ce groupe qui compte 17 avants et 14 arrières.

« Ça a été compliqué car dès le début tout le monde s'est donné à fond. Certains joueurs avaient un petit avantage car on les connaissait et d'autres revenaient de blessure. Mais tout le monde était au même niveau au moment de faire les choix », a-t-il expliqué.

« Cyril Baille par exemple est arrivé en cours de préparation, a fait beaucoup d'effort pour revenir à niveau et a fait des entrées en match de qualité ; c'est là-dessus que la décision s'est faite », a-t-il poursuivi, arguant que les postes les plus difficiles à trancher avaient été la troisième-ligne.

L'absence remarquée de Lambey

Néanmoins, cette sélection montre un absent de choix, le deuxième-ligne Félix Lambey malgré ses bonnes prestations en match de préparation. « Il nous a semblé que Félix était un peu en retrait dans la préparation et un peu en retrait dans les matches », s'est justifié Jacques Brunel.

Félix Lambey figurait pourtant dans la liste des 31 partants théoriques, mais Brunel avait prévenu que les six réservistes pouvaient renverser la hiérarchie. Il a préféré retenir le troisième-ligne Charles Ollivon, suppléant, et donc partir avec un troisième-ligne de plus en raison de la polyvalence d’Arthur Iturria.

Miser sur la polyvalence

Car selon lui, la polyvalence des joueurs doit être un véritable atout. « Arthur Iturria joue seconde et troisième-ligne et lui comme toute la troisième-ligne a montré beaucoup d’allant pendant le préparation et les matches », a-t-il expliqué.

Autre exemple, Demba Bamba, le pilier champion du monde 2018 avec les Bleuets, retenu alors qu'il est encore en convalescence. « On savait qu'il serait apte le jour venu. Il a la particularité de jouer à droite et à gauche alors qu'aujourd'hui c'est assez rare et dans le cadre d'une Coupe du Monde, c'est très important. »

Même chose enfin avec les « demis ». « Disons que l'on part avec cinq demis dont trois demis de mêlée », a affirmé Brunel désireux d'« avoir le potentiel pour pallier à toutes les mésaventures qui pourraient nous arriver ».

Objectif : passer les poules

Le sélectionneur l'a dit et répété plusieurs fois, le premier objectif sera de sortir d'une Poule D très difficile avec l’Argentine, l’Angleterre, les États-Unis et les îles Tonga.

« On est dans une poule difficile. On ne nous accorde pas beaucoup de crédit. Notre challenge sera de sortir de cette poule. Mais l'histoire a montré que la France était capable d'aller au-delà et tutoyer des sommets », a-t-il dit. « On pense s'être préparés dans de bonnes conditions ; on va partir avec une bonne dose de confiance. »

Les Bleus s’envoleront samedi 7 septembre pour le Japon, soit deux semaines avant un premier match crucial contre l’Argentine le 21 septembre à Tokyo.

Le groupe France pour la Coupe du Monde de Rugby 2019 :

Avants : Jefferson Poirot (Bordeaux-Bègles), Cyril Baille (Toulouse), Guilhem Guirado (Montpellier/cap.), Camille Chat (Racing 92), Peato Mauvaka (Toulouse), Emerick Setiano (Toulon), Rabah Slimani (Clermont), Demba Bamba (Lyon), Sébastien Vahaamahina (Clermont), Bernard Le Roux (Racing 92), Paul Gabrillagues (Stade Français), Arthur Iturria (Clermont), Wenceslas Lauret (Racing 92), Yacouba Camara (Montpellier), Charles Ollivon (Toulon), Grégory Alldritt (La Rochelle), Louis Picamoles (Montpellier)

Arrières : Antoine Dupont (Toulouse), Baptiste Serin (Toulon), Maxime Machenaud (Racing 92), Romain Ntamack (Toulouse), Camille Lopez (Clermont), Wesley Fofana (Clermont), Gaël Fickou (Stade Français), Virimi Vakatawa (Racing 92), Sofiane Guitoune (Toulouse), Yoann Huget (Toulouse), Damian Penaud (Clermont), Alivereti Raka (Clermont), Thomas Ramos (Toulouse), Maxime Médard (Toulouse)