« Soyons honnêtes, si on arrive à gagner le tournoi et à se qualifier dans le World Series, beaucoup de choses devront changer », estime le coach Emiel Vermote. En charge des BelSevens – l'équipe féminine de rugby à 7 de Belgique – depuis le mois de novembre 2018 avec Robin Vassart, Emiel ne se berce pas d'illusions et fait tout son possible pour avancer vers le but ultime le cœur léger et la tête en fête.

« La fédération nous soutient dans beaucoup de choses que l'on fait. Il y a une organisation qui fait un travail énorme vu les moyens dont nous disposons. On ne s'est jamais mis de pression ; c'est plutôt individuel aux filles. En général, la pression c'est plutôt dans nos fûts et dans nos bières ! Ce n'est pas quelque chose que l'on retrouve sur le terrain », rigole-t-il.

Équipe, disponibilité et langage

"En général, la pression c'est plutôt dans nos fûts et dans nos bières. Ce n'est pas quelque chose que l'on retrouve sur le terrain !"

Emiel Vermote

Pourtant, il n'a pas dû rigoler tous les jours Emiel lorsqu'il s'est rendu compte du challenge qui l'attendait. Ces deux dernières années, les BelSevens se sont hissées en demi-finales du tournoi qualificatif de Hongkong. Alors, pourquoi pas deux sans trois ? C'est sûr, les Belges ne sont pas venues faire de la figuration. Et pour cela, il aura fallu faire face à trois enjeux : la composition de l'équipe, la disponibilité des joueuses venues d'un côté comme de l'autre de la frontière et la langue commune.

« On a plutôt opté pour une équipe qui a une complémentarité collective. Il y a beaucoup de joueuses qui, individuellement, ont un profil extrême, mais collectivement elles s'harmonisent bien. C'est un risque de constituer une telle équipe, mais ça peut être une bonne manière d'imposer notre jeu, d'être très correct en attaque comme en défense. On a cherché la consistance dans les performances individuelles et cette complémentarité collective malgré les profils extrêmes de certaines », analyse Emiel.

Autre enjeu, pouvoir libérer tout le monde – entre études et obligations professionnelles – pour se rendre disponibles pour le tournoi asiatique.

Enfin, résoudre la problématique de la langue commune aux entraînements. « Je suis Néerlandophone », explique dans un Français parfait l'ancien international de rugby à 7. « Lorsque j'étais avec les garçons, on avait choisi de combiner les langues au début du projet, de combiner les mots le plus possible sur le terrain. Mais à un moment donné, lorsque tu es fatigué, ton cerveau n'est plus aussi vif et les mots se mélangeaient. Ça a mal fini dans la communication. C'est plus facile de communiquer dans une seule langue, même si je peux expliquer en français, en néerlandais ou en anglais pour clarifier les choses. Mais le référentiel est le français sur certains termes. »

Le Français comme langue commune et l'anglais ou le néerlandais pour approfondir tel ou tel point. En face, les adversaires – Écosse, Mexique et Japon – auront de quoi être déboussolées.

Photo : Ligue belge francophone de rugby