L’enquête s’est ouverte sur un constat. Trois légendes, trois des plus grandes nations du circuit mondial sont tombées tour à tour sur la pelouse de Vancouver. Le tout en moins d’une heure. À 13h21, l’Australie veut enterrer les espoirs de qualification de l’équipe de France. Mais, une vingtaine de minutes plus tard, le couperet tombe et le scalp australien avec. Les Bleus s’imposent avec une défense retrouvée et des ballons bien conservés (17-21).
Une victoire qui n’aurait pu être qu’un épiphénomène si, moins de trente minutes plus tard, la Nouvelle-Zélande, deuxième mondiale, n’avait pas cédé à la folie espagnole. En tête la majeure partie de la rencontre, les Leones ont vu tout s’effondrer à une minute du terme lorsque Dickson a mis les Blacks devant (24-21). Tout s’est donc déroulé dans la dernière minute… Une information à noter en rouge dans le bloc-notes dédié à l’enquête, tout comme le nom du responsable de ce changement de situation, Pol Pla, le nouveau recordman d’essais avec la sélection espagnole. Servi dans le couloir des 15 mètres après un bon travail initial de ses coéquipiers, l’Espagnol fonce vers l’en-but alors que le banc explose de joie pour ce qui restera l’une des images de l’année (24-26).

Des exploits et des idées

L’Australie à terre, la Nouvelle-Zélande battue, une troisième victime allait bientôt les rejoindre. Et pas n’importe laquelle. Alors que la foule avait le temps d’un instant revêtu son maillot espagnol pour récupérer les oreilles et les cornes des Blacks, elle a rapidement repris ses couleurs traditionnelles pour supporter son équipe. Des Canadiens qui ont donc surpris les champions olympiques fidjiens grâce à Harry Jones en fin de match (19-26).
Il est aux alentours de 14h30 à Vancouver et le circuit vient de vivre un triple tremblement de terre. Des surprises qui ont donné des idées à toutes les autres formations encore en course mais qui n’ont pas été suivies d’effet. Les Gallois et les Chiliens, opposés à l’Afrique du Sud et aux Etats-Unis, ont eux aussi mis en grande difficulté leurs adversaires. Mais leurs effectifs sont moins profonds et la fin de match a été fatale aux deux nations qui n’ont pu transformer cette heure de folie en une journée totalement incroyable.

L’équipe de France fait oublier Las Vegas

Depuis 2016 (10eme), l’équipe de France n’a jamais pu faire mieux que 15eme lors du tournoi du Canada. Elle n’avait pas remporté de match l’an passé. Elle a donc fait mieux cette saison en dominant l’Australie durant l’heure de folie (17-21). Une rencontre qui a permis de voir les progrès du groupe. Très joueurs en ouverture face à la Nouvelle-Zélande, les Français ont été punis sur chaque perte de balle. Quelques chiffres traduisaient cette impression. En première période, les Bleus avaient effectué 27 passes (contre 2 aux All Blacks), 6 offloads (contre 2 également) mais ont perdu 3 ballons qui ont permis aux coéquipiers de Regan Ware d’inscrire trois essais.
Le score final, lourd, n’aura finalement aucune conséquence puisque tout s’est joué lors du dernier match face à l’Espagne. Le vainqueur est qualifié, le perdant éliminé. Une sélection espagnole qui réussit plutôt aux Tricolores puisqu’en 19 matchs, l’équipe de France comptait 16 victoires pour 2 défaites et 1 match nul. Il faudra désormais parler de 17 victoires en 20 matchs avec ce succès de Bleus conquérants défensivement à l’image d’un Parez infranchissable et sublimés par le punch d’un Siega en jambes et un Barraque dont la vista est rare sur le circuit (10-26).
En quart de finale, l’équipe de France affrontera les Samoa qui ont confirmé leur finale du tournoi de Las Vegas. Les Bleus ne partiront pas favoris mais si un nouveau vent de folie vient frapper Vancouver, on ne s’en plaindra pas. L’enquête suit son cours mais sa résolution pourrait attendre une petite journée supplémentaire pour nous offrir un tournoi toujours plus fou et exceptionnel.