Il est toujours difficile de briller sur son territoire. La pression du public et du résultat peuvent anesthésier les plus courageux combattants. C’est ainsi que, par exemple, cette saison, aucune nation n’a remporté le tournoi qu’elle organisait. En élargissant l’échantillon, il faut remonter à la saison passée et au tournoi … des Etats-Unis pour voir une équipe triompher sur ses terres.

Privés du double meilleur joueur du monde Perry Baker, les Américains portent bien leur surnom, les Eagles. Tels des rapaces, ils ne laissent aucune chance à leur proie. Dès que celle-ci est affaiblie, elle voit son adversaire fondre sur elle pour en faire son repas du jour. Que cela soit par la puissance de Barrett, la vitesse d’Isles ou la vista de Hughes, c’est toute la panoplie du parfait rugbyman qui a été mise à profit pour remporter leur premier titre de la saison après quatre défaites en finale.

L’objectif d’une saison

Le meilleur symbole restera cette demi-finale gérée de main de maître face aux Néo-Zélandais. À une minute du terme, les Américains, à égalité (19-19) et en supériorité numérique, ont l’occasion de marquer un essai pour prendre l’avantage. Mais, au lieu d’aller derrière la ligne, ils préfèrent temporiser, jouer la montre, gagner du temps avant d’envoyer Carlin Isles s’offrir un triplé après la sirène pour un succès acquis sans laisser l’opportunité aux Black Sevens de s’offrir une dernière possession (19-24).

Opposés en finale à de surprenants Samoans, les Américains n’ont pas laissé passer l’occasion de faire un « back-to-back » à domicile (27-0) et de remporter leur premier tournoi de la saison après quatre échecs consécutifs en finale. « Si on ne pouvait en gagner qu'un, on aurait choisi celui-là. C'était une sensation tellement agréable la saison passée que nous voulions remonter sur la boîte. Je suis tellement fier », affirme le capitaine américain Madison Hughes, rapidement suivi par son coéquipier Ben Pinkelman. « C'est exactement ce que nous voulions, vivre ce moment. Nous l'avons connu la saison passée et nous ne voulions rien de plus que d'être de retour ici pour être avec nos supporters et tout donner sur le terrain. C'est génial ! Nous avons vécu avec pas mal de tristesse quatre finales cette saison mais, aujourd'hui, notre état d'esprit était différent. Lors de nos précédents rendez-vous, nous visions le top 4 mais, ici, on ne visait que la médaille d’or. »

Coup double pour les Etats-Unis, un week-end à oublier pour la France

Si la victoire à domicile a déjà de quoi ravir les coéquipiers de Madison Hughes, les Eagles font également une bonne affaire sur le plan comptable. En dominant la Nouvelle-Zélande en demi-finale, les locaux ont repris la tête du classement mondial. Avec 98 points, ils ont fait un mini-break avec leur plus proche poursuivant (la Nouvelle-Zélande, 93 points) alors que ce tournoi de Las Vegas marque la fin de la première moitié de la saison.

Pour l’équipe de France, ce tournoi de Las Vegas aura été un long chemin de croix. Si la première journée s’est plutôt bien passée (une victoire, une défaite), la suite a été plus compliquée. Un revers éliminatoire face aux Américains suivi d’une défaite surprenante contre les Chiliens ont propulsé les hommes de Jérôme Daret dans les profondeurs du classement dès samedi.

Opposés au Canada ce dimanche, les Tricolores n’ont pas réussi à relever la tête. En s’inclinant dans les grandes largeurs (28-12), les Français bouclent ce tournoi de Las Vegas à la dernière place. Un lourd revers après un tournoi de Sydney réussi (7eme) qui replonge l’équipe de France dans le doute. Une réaction est attendue dès samedi prochain non loin d’ici, à Vancouver. Douzième mondiale à la mi-saison avec 25 points, l’équipe de France ne semble pas pouvoir faire mieux que la saison passée (13eme avec 53 points).