« Ce n'est pas le modèle masculin que l'on reproduit bêtement, mais un modèle adapté, spécifique à la condition féminine », assure Serge Simon, le vice-président de la Fédération Française de Rugby (FFR).

Depuis le mois de novembre 2017, 24 joueuses de rugby à XV ont signé un contrat fédéral à mi-temps qui va leur permettre de travailler dans de meilleures conditions et de se consacrer encore plus à l'équipe de France. En clair : 50% pour le rugby et 50% pour une activité professionnelle ou des études universitaires.

« Nous sommes passés dans un régime semi-professionnel », poursuit le vice-président. « C'est un projet que nous avons élaboré avec les filles et le staff. Les filles tiennent à un projet global avec une grande part centré sur un projet d'épanouissement personnel. Elles ont un projet de vie dont le rugby fait partie, mais qui n'est pas l'Alpha et l’Oméga. C'est un statut qui respecte tout ça. »

"Les filles ont un projet de vie dont le rugby fait partie, mais qui n'est pas l'Alpha et l’Oméga."

Serge Simon

Cette entrée dans une nouvelle ère s'ajoute à la signature de contrats dès septembre 2014 pour un total de 26 joueuses de rugby à 7 aujourd'hui. La France suit la tendance mondiale actuelle qui est la professionnalisation des joueuses de rugby comme c'est actuellement le cas en Nouvelle-Zélande, par exemple.

8% de joueuses en France

« Comme disait l'Australien Bill Pulvar, mon prédécesseur à la commission féminine à World Rugby, ce qui fait grandir le rugby aujourd'hui dans le monde, c'est la pratique féminine », insiste Serge Simon. « Sur les 9 millions de joueurs dans le monde, il y en a 25% qui sont des filles. En France, on en est à 8%. Le rugby féminin fait grandir le rugby dans sa pratique, dans sa visibilité, mais également dans son économie. Aujourd'hui, le rugby féminin français est un facteur de croissance X. C'est une force de propulsion extraordinaire. »

La preuve par les chiffres : on compte actuellement 21 000 licenciées aujourd'hui en France, soit une hausse de 86% depuis 2014.

L'équipe de France féminine à XV est actuellement sur une pente ascendante : troisième de la Coupe du Monde de Rugby Féminin en 2017 à Belfast, elle remporte le Grand Chelem lors du Tournoi des 6 Nations 2018 avant de signer une première victoire historique face à la Nouvelle-Zélande le 17 novembre 2018 à Grenoble.

Pour le Tournoi 2019, l'ambition est claire : défendre son titre et remporter un nouveau Grand Chelem. Pas une mince affaire avec deux matches à domicile (contre le Pays de Galles le 2 février et l’Écosse le 23 février) et trois à l'extérieur (contre l'Angleterre le 10 février, contre l'Irlande le 9 mars et contre l'Italie le 17 mars).

Les 24 joueuses sous contrats fédéraux :

Lise Arricastre, Cyrielle Banet, Camille Boudaud, Caroline Boujard, Pauline Bourdon, Emma Coudert, Annaëlle Deshaye, Coumba Diallo, Céline Férer, Audrey Forlani, Gaëlle Hermet, Clara Joyeux, Fiona Lecat, Romane Ménager, Marine Ménager, Safi N'Diaye, Elise Pignot, Yanna Rivoalen, Agathe Sochat, Milena Soloch, Caroline Thomas, Dhia Maïlys Traore, Laure Touye et Gabrielle Vernier.