Le coup de tonnerre était proche de tomber sur Le Cap. Jamais la Nouvelle-Zélande n’a été éliminée en phase de poules dans l’histoire des World Series. Mais les Black Sevens n’ont jamais été aussi proches du précipice. Il a fallu une dernière minute exceptionnelle face à l’Afrique du Sud pour que Molia et Koroi sortent leur équipe d’un sacré traquenard.

Placés dans un groupe relevé avec les sud-Africains qui évoluent devant leur public et des Samoans capables de toutes les surprises, les Black Sevens ont réussi leur entrée dans la compétition face au Zimbabwe (35-0). Mais cela s’est compliqué lorsqu’il a fallu se frotter à la dureté des Samoa. Dans un match de toute beauté qu’aucune équipe ne méritait de perdre, ce sont les coéquipiers d’un Motuga omniprésent qui ont arraché la victoire in extremis grâce à Mealoi après la sirène (17-21). Pour leur dernier match, les joueurs à la Fougère devaient donc obligatoirement battre les Blitzboks sur leur pelouse tout en espérant que les Samoans ne battent pas trop largement les Zimbabwéens.

Une fin de match d’exception

Avant d’entrer sur la pelouse, le « petit » succès samoan face au Zimbabwe (33-12) laissait de l’espoir aux coéquipiers de Knewstubb qui n’avaient besoin que d’une victoire pour atteindre les quarts de finale. Mais il fallait pour cela battre l’Afrique du Sud, chez elle. Au terme d’un match digne d’une finale de très haut niveau, les Blacks s’en sont sortis sans qu’on puisse savoir comment. Menés de 7 points à une minute du terme (14-21), ils devaient marquer à deux reprises pour passer. Le capitaine Molia a tout d’abord donné de l’espoir en marquant à 5 secondes de la sirène (21-21). Un nul ne suffisant pas, les joueurs à la Fougère se battent sur la remise en jeu et, après un numéro de Knewstubb, c’est Koroi qui se jette dans le corner gauche pour marquer l’essai de la gagne (26-21).

Si les Néo-Zélandais ont connu des difficultés, l’Espagne les a surmontées avec la manière. Dès leur entrée en matière, les coéquipiers de Pol Pla ont surpris tout le monde. Opposés aux Pumas argentins, ils ont mis un rythme infernal dans le sillage de Fontes pour corriger les Ciel et Blanc (12-35). S’ils ont souffert contre les Américains (38-17), les Ibères avaient fait le plus dur face aux sud-Américains. Ils ont fini le travail contre des Japonais qu’ils ont corrigé avec la manière en flirtant avec le record de points marqués dans cette première journée (52-0). Un jeu alerte, ouvert, incisif, l’Espagne semble avoir franchi un palier en ce début de saison et pourrait être la révélation de la saison.

L’équipe de France a relevé la tête

Dans cette première journée, une équipe a impressionné : les Fidji. Seulement cinquièmes à Dubai, les champions olympiques ont rapidement marqué ce tournoi de leur empreinte face à… l’équipe de France. Une victoire sous forme d’une démonstration (50-0) suivie d’un succès tout aussi flamboyant contre le Kenya (38-7) et une maîtrise totale face à l’Angleterre (19-21).

Corrigés par les Fidjiens, les Français ont été piqués dans leur orgueil. S’ils ont réagi mais n’ont pas réussi à tenir la distance face aux Anglais malgré un très bon Huyard (26-12), ils ont fini sur une bonne note contre le Kenya (19-12). Les coéquipiers de Paulin Riva ont montré, notamment en deuxième période, une belle aptitude dans la conservation du ballon et l’enchaînement des temps de jeu sans commettre de faute. Il faudra s’appuyer sur ces éléments pour bâtir de nouveaux succès lors du Challenge Trophy ce dimanche.