Le Canada s'est qualifié pour la Coupe du Monde de Rugby 2019 en remportant le tournoi de repêchage à Marseille. Le Canada jouera dans la Poule B avec la Nouvelle-zélande, l'Afrique du Sud, l'Italie et la Namibie.

A la 17e minute de la rencontre, le suspens était déjà terminé. Précisément lorsque le talonneur du Canada Ray Barkwill a plongé dans l'en-but de Hongkong après avoir pillonné la défense adverse pendant de longues minutes sous une pluie battante, avant que Gordon McRorie ne transforme (0-7). Il ne fallait que trois points minimum pour que le Canada se qualifie pour la Coupe du Monde de Rugby 2019 au Japon. Jamais alors les Canucks n'avaient manqué le rendez-vous mondial. Ce ne sera pas encore pour cette fois, même si la qualification a été difficile...

La route avait commencé à l'été 2017

Le premier acte de la qualification remonte à l'été 2017 pour un barrage face aux USA. A Hamilton, lors de la première rencontre, les deux équipes étaient à égalité 28 partout. Mais à San Diego sept jours plus tard, les Américains ont atomisé les Canucks 52-16, ce qui a envoyé le Canada en play-off de Amérique 2 qui a été gagné par l'Uruguay, décrochant son billet pour la Poule C au Japon.

Les hommes de Kingsley Jones avaient cédé neuf points lors du premier match à domicile et malgré une belle performance à Montevideo, ils n'ont pu l'emporter, laissant Los Teros leur ravir la place avec un seul petit point d'écart.

Ça paraissait pourtant bien parti pour le Canada après 25 minutes de jeu et des essais de DTH van der Merwe et Taylor Paris pour mener 15-0. Mais l'Uruguay a pris le contrôle de la seconde période. Le deuxième essai de Van der Merwe à la fin était une maigre consolation pour cette grande déception.

Seule issue possible : le repêchage à Marseille face au Kenya (65-19), à l'Allemagne (29-10) puis à Hongkong pour la dernière journée.

Hongkong n'a rien lâché

Hongkong a été loin d'être ridicule au stade Delort de Marseille, montrant un valeureux visage en défense pendant les premières 17 minutes de la rencontre et dominant le quart d'heure suivant jusqu'à inscrire une pénalité (3-7). Mais une mauvaise relance dans la foulée leur a coûté un essai en contre par DTH van der Merwe, superbe d'opportunisme, transformé par McRorie (3-14). Juste avant la pause, le même McRorie reçoit un carton pour jeu déloyal (un en-avant délibéré), ternissant un peu la belle première période canadienne. Après neuf phases de jeu à quelques centimètres de la ligne, Hongkong se fait pénaliser et file au vestiaire. Pourtant, pendant les quarante premières minutes, Hongkong a campé littéralement dans le camp canadien (71%) et gardé la possesion du ballon (75%). Mais le Canada est restée l'équipe la plus réaliste.

En début de seconde période, le bain de boue se poursuit, mais Hongkong ne peut profiter de son avantage numérique malgré toute l'énergie déployée ; un en-avant à cinq mètres leur brise les ailes. Mais à la 51e, l'effort des Hongkongais finit par payer avec un Conor Hartley lancé vers le coin droit. Les trois défenseurs canadiens ne peuvent empêcher l'ailier d'aplatir ce premier essai transformé (10-14). McRorie pénalise ensuite Hongkong par deux fois (10-20). A dix minutes de la fin de la rencontre, c'est l'heure du doublé pour l'ailier rouge, DTH van der Merwe, qui échappe à quatre plaquages avant de rejoindre la terre promise. Avec la transformation de McRorie depuis la ligne de touche, les billets pour le Japon sont réservés et les valises prêtes à partir (10-27).

L'Allemagne termine deuxième

Plus tôt, l'Allemagne avait battu le Kenya 43-6 et termine deuxième du tournoi de repêchage après deux victoires au total (un 26-9 contre Hongkong lors de la première journée).

« La première période était immense », a déclaré le capitaine de l'Allemagne, Michael Poppmeier. « On a choisi de commencer à jouer contre le vent pour nous donner plus de pression et je crois que nous avons bien abordé la seconde période. On savait pertinemment que tout se jouerait dans la seconde période. Après avoir perdu contre le Canada, on s'est dit qu'il ne serait plus possible de se qualifier pour la Coupe du Monde de Rugby, mais on a voulu tenter la deuxième place du tournoi. Et c'est exactement ce qu'on a fait. On a travaillé dur et on a tout fait pour avoir le bonus. Nous pouvons être très fiers de ce que nous avons accompli. C'est dur de se remobiliser pour un match sans enjeu, mais ça reste un match international et les gars se sont donnés à fond. »