Le talonneur du Canada Ray Barkill a gagné sa 55e sélection lors de la victoire 65-19 de son équipe sur le Kenya dimanche 11 novembre lors de la première journée du tournoi de repêchage à Marseille pour la Coupe du Monde de Rugby 2019. Il était d'ailleurs le joueur le plus âgé aligné sur la pelouse du stade Delort ce week-end-là.

A 38 ans, il a aidé son équipe à se rapprocher un peu plus de la qualification alors qu'il reste encore deux matches à disputer. Pour l'heure, le Canada est en tête du classement à cinq points de l'Allemagne, le prochain adversaire à Marseille samedi 17 novembre.

Barkwill était déjà de l'aventure en Angleterre où le Canada est sorti invaincu de ses deux matches de préparation et lorsque le Canada a marqué l'essai bonus contre le Kenya. « Nous avions nos plans établis déjà depuis plusieurs mois et maintenant nous devons nous y tenir », dit-il.

« En un moins nous nous sommes construits ensemble, nous avons remporté quelques victoires et nous avons les capacités pour repousser l'adversaire. Il y a beaucoup de choses qui nous ont donné satisfaction, mais il reste encore beaucoup de travail à faire pour être sûr d'avoir le même résultat contre l'Allemagne. »

Le Kenya a perturbé le Canada en première période, mais les Canucks ont réussi à se dégager avant la pause, notamment grâce au prolifique DTH van der Merwe, auteur d'un triplé lors de la rencontre.

Les Allemands quant à eux ont été victimes des assauts de l'ailier de Hongkong Salom Yiu Kam Shing lors de leur premier match au repêchage et vont devoir être vigilants une fois de plus lorsqu'ils se retrouveront face à DTH van der Merwe et Barkwill.

Difficiles à arrêter

« J'ai fait mon boulot du mieux que j'ai pu, que ce soit en mêlée, à la touche, au déblayage... les gars à côté font bien leur boulot aussi et ça permet à Van der Merwe de marquer », acquiesce Ray Barkwill.

« Parfois, c'est un effort collectif calculé, mais parfois ça vient de nulle part. Il a cette capacité ; il est probablement l'un de nos meilleurs joueurs de classe mondiale. C'est la raison pour laquelle il est une vraie référence pour notre équipe et pourquoi il réussit si bien au niveau international. »

En face, la menace de l'Allemagne sera non seulement dans le collectif qui a décroché la victoire sur Hongkong, mais aussi dans Kurt Haupt, auteur d'un essai qui a marqué les esprits.

« J'ai pu voir les temps forts du match et c'est quelqu'un qui fonce dans les rucks et qui déblaie quelques gars qui ne sont pas aussi physiques que lui. Il voulait y aller et il a réussi. C'est ce que vous demandez à vos avants. Du 1 au 8, l'Allemagne a des solides porteurs de ballon », remarque Barkwill.

« Ils aiment avancer et contrarier l'adversaire, gagner la ligne d'avantage le plus vite possible. Ils sont bons en mêlée et en ballon porté. Hongkong n'a pas eu d'occasions de ne pas beaucoup marquer en première période, mais à la fin ils ont été victimes de la densité physique de l'Allemagne. Dès qu'on a vu comme les Allemands ont battu Hongkong, dès le dimanche soir on s'est projeté très vite sur notre prochain match. »

Il n'est pas prêt à raccrocher

Si le Canada parvient à se qualifier pour le Japon en 2019, Barkwill aura 39 ans et deviendra le deuxième joueur le plus âgé de l'histoire du tournoi derrière la légende du rugby uruguayen Diego Ormaechea.

Pourtant, il admet qu'après la décevante Coupe du Monde de Rugby 2015 en Angleterre, il était prêt à tout arrêter.

« Après la Coupe du Monde de Rugby 2015, je ne savais pas ce que le rugby allait encore m'apporter », dit-il alors qu'il avait débuté sur le tard, à 32 ans, contre les Samoa. « Mais quand les entraîneurs m'ont demandé si je voulais toujours faire partie de la sélection, j'ai dit : bien sûr ! »

« Tant que je prends plaisir à jouer au rugby, qui est fait de hauts et de bas, et que je me sens toujours capable de jouer physiquement et mentalement, je voudrais toujours en faire partie. Je n'ai pas envie d'abandonner.

« Les entraîneurs ne m'ont jamais renvoyé mon âge au visage comme un élément qui pourrait les inquiéter. Ils m'ont soutenu et m'ont toujours dit que tant que je serais le meilleur gars à sélectionner dans l'équipe, il y aura une place pour moi et que mon âge ne sera pas un problème. »

Le tournoi de repêchage de la RWC 2019 sera retransmis en direct sur le site rugbyworldcup.com, cliquer ici pour savoir où voir le match à Marseille.