Une déception. « Mais pas un psycho-drame », nuance Didier Retière, directeur technique national à la fédération française de rugby (FFR). « C'est une équipe dans le doute qui trouve difficile de se sortir de cette démarche. Ils font une super première mi-temps. Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas vu l'équipe dans une si bonne dynamique. Il y avait une vraie solidarité sur le terrain. Et puis derrière, il y a eu des petites erreurs, des incompréhensions qui amènent à l'essai... »

Longtemps leader au score, l'équipe de France s'est arc-bouté à défendre pied à pied son avance qui se réduisait comme neige au soleil. A partir de la 44e minute, alors qu'ils étaient menés 23-9, les Springboks sont méthodiquement remontés au score : dix points en dix minutes pour revenir à quatre points des Français. Une trop maigre avance. Jusqu'à cet essai inscrit à la 84e minute par Bongi Mbonambi.

« Un test match dure plus de 80 minutes, c'est comme ça le rugby de haut niveau », rappelle Retière. « Or, on connait peu souvent ça dans le Top 14. Le Top 14 ne demande pas nécessairement les mêmes précisions. »

"Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas vu l'équipe dans une si bonne dynamique. Il y avait une vraie solidarité sur le terrain."

Didier Retière

Des points de satisfaction

En quête d'un match référence, le sélectionneur Jacques Brunel refuse pourtant de voir dans le début de la rencontre une première période de référence avec des statistiques prouvant la maîtrise des Français comme la touche et les plaquages. Oui mais voilà, la France s'est fait punir trois fois de suite par Handré Pollard qui affichait un 100% au pied.

« Je vais trouver d’autres endroits où nous avons donné des points trop facilement », avait-il réagi en conférence de presse d'après-match. « Ils ne sont quasiment jamais venus dans notre camp, il y a une seule mêlée, pénalité contre nous et ils reviennent à 6-6. Alors que nous avons mis beaucoup d’énergie pour marquer nos points. On ne peut pas rendre les choses aussi faciles... »

« C'est normal que Jacques ait cette exigence, d'autant qu'on ne manque pas d'occasions, mais de concrétisation. Ce n'est pas simplement quelques points d'avance que la France devrait avoir à ce moment-là, mais beaucoup plus », regrette Didier Retière.

Vite se remettre

« Mais il y avait quand même des points de satisfaction. On sent que la France n'est vraiment pas loin, qu'elle tient le bon bout. Mais ça s'est arrêté, comme contre l'Irlande (et un drop de Sexton à la toute fin du match dans le Tournoi 2018, ndlr). »

Malgré la blessure de Damian Penaud, forfait après un match encourageant, le XV de France doit vite se remobiliser pour affronter l'Argentine samedi 17 novembre à Lille et trouver les ressources pour se remettre le mental au beau fixe.

« Ce n'est pas très dur de se remettre de ces matches-là », positive Retière. « La dynamique est là, on sent qu'il y a cette dynamique d'équipe. Pas sûr d'ailleurs que ça aurait été plus facile de battre l'Argentine si la France avait déjà battu l'Afrique du Sud avant. Ils vont vite se remettre... » De cette défaite frustrante, la France pourrait en tirer encore plus de mordant.