Le vendredi 9 novembre au Stade Mayol de Toulon, puis le samedi 17 novembre au Stade des Alpes de Grenoble, l'équipe de France Féminines affrontera la Nouvelle-Zélande, récente tombeuse des USA, 67-6.

« Après la Coupe du Monde, on a fait un bilan », raconte l'entraîneur de France Féminines, Samuel Cherouk. « On s'est dit que si on voulait être champions du monde il fallait jouer les meilleures nations, que c'est comme ça que l'on progresse. On a alors fait une demande à la Nouvelle-Zélande qui a répondu favorablement. » Tout simplement.
Sauf que, même s'il n'y a pas autant d'enjeux que lors d'un mondial, ces deux tests se présentent comme deux rendez-vous exceptionnels et le staff n'y va pas par quatre chemins pour galvaniser les filles. « C'est ce qu'on demande à chaque fille, qu'on se mette dans des conditions exemplaires. On ne peut pas faire moins que ça. Quand on remplit un stade de 18 000 personnes, on ne peut pas tricher avec ça. On ne peut pas tricher vis à vis du groupe, comme vis à vis de notre pays. Pour nous, on va jouer deux finales de Coupe du Monde », insiste Samuel Cherouk.

Rattraper un rendez-vous manqué en 2017

"On ne peut pas tricher vis à vis du groupe, comme vis à vis de notre pays. Pour nous, on va jouer deux finales de Coupe du Monde."

Samuel Cherouk

Pour les joueuses, notamment celles qui ont participé à la Coupe du Monde de Rugby féminin en 2017 en Irlande, il s'agit d'une chance de refaire l'histoire, comme le confie Lenaïg Corson...

« Nous sommes allées à la dernière Coupe du Monde pour gagner le titre et on estimait qu'on avait les armes pour, qu'on avait travaillé pour, qu'on avait une super ambiance de groupe et que dans le premier match qu'on fait on se sent bien », raconte-t-elle. « Sur tous les plans de jeu, on y était. Et on échoue en demi-finale contre l'Angleterre. Ca a été un moment difficile car nous aurions bien aimé une finale France – Nouvelle-Zélande. De fait, ça va être comme une finale de Coupe du Monde. Les coachs nous l'ont dit : ce sera deux finales de Coupe du Monde que l'on va pouvoir jouer. Ce seront des matches de très haut niveau. Il va y avoir un très gros duel. »

Dans son rôle de capitaine, Gaëlle Hermet doit jongler entre intensité de la rencontre et décompression pour ne pas passer à côté de cet événement. « Déjà, il va falloir prendre du plaisir car c'est avant tout un match de rugby et la base est de prendre du plaisir », rappelle-t-elle. « Il faut que l'on soit prêtes à cet événement. On sait très bien que l'on va affronter la meilleure nation du monde qui a remporté la Coupe du Monde en 2017. Il faut que l'on se prépare et physiquement et mentalement pour répondre à cet événement. Il faut que l'on soit concentrées et appliquées sur chaque entraînement, que l'on monte en exigence à chaque fois pour pouvoir être prêtes au moment voulu. »

Humbles et affamées

Au travail depuis la fin du mois d'octobre, elle assure que le groupe est très appliqué et déterminé dans sa tâche. « On travaille sur notre projet de jeu, sur notre état d'esprit d'être humbles et affamées sur nos entraînements, sur et en dehors du terrain », confirme la capitaine.

"On y va clairement pour leur faire mal, pour gagner et être redoutables nous aussi."

Lenaïg Corson

« Sur les deux matches contre les Australiennes, les Black Ferns ont fait deux très, très bons matches. On sait très bien que c'est une nation passionnée, très fière. Ça reste une excellente nation mondiale », observe l'entraîneur Samuel Cherouk qui garde un œil sur l'évolution professionnelle des Blacks Ferns dans les mois et années à venir. De plus en plus de contrats pro sont signés et de nouvelles compétitions internationales devraient voir le jour prochainement afin que, elles aussi, bénéficient de temps de jeu adaptés comme cela se passe dans l'hémisphère nord.

« C'est très bien si leurs conditions d'entraînement s'améliorent et si elles peuvent faire plus de compétitions. C'est très bien pour la compétitivité du rugby féminin », relève Lenaïg Corson. « On n'oublie pas qu'elles sont cinq fois championnes du monde et qu'elles ont un énorme palmarès. On les respectera comme tout autre équipe. Mais on y va clairement pour leur faire mal, pour gagner et être redoutables nous aussi. On n'y va pas la fleur au fusil, mais dans l'optique de ramener des points, de se faire plaisir et de proposer un beau rugby. Les deux équipes posent un jeu hyper alterné, hyper intéressant. Ça va vraiment être deux belles rencontres de rugby féminin. »