Gaëlle Hermet n'avait pas été retenue dans le groupe France pour la Coupe du Monde de Rugby Féminin 2017 en Irlande. « Le fait de ne pas avoir été prise nous remet en question », confiait-elle à World Rugby il y a quelques mois. « Du coup, on veut travailler plus pour être sélectionnée pour les échéances futures. Depuis, j'ai travaillé plus pour pouvoir débuter la tournée d'automne en novembre. »

Et c'est là que le staff l'a propulsée capitaine, en remplacement de l'emblématique Gaëlle Mignot partie pour une autre aventure en Angleterre. « J'ai eu la chance de succéder à une très grande joueuse et très, très grande personne », racontait-elle à la veille du match du Tournoi contre l'Italie en mars 2018. « Elle est très présente et m'épaule énormément dans mon nouveau rôle. Nous avons beaucoup échangé à ce sujet. C'est vraiment une super opportunité et surtout de pouvoir échanger avec une joueuse comme ça qui a énormément de sélections en tant que capitaine. C'est très rassurant. Le fait de pouvoir échanger avec elle sur ce rôle-là permet de le prendre d'une façon plus positive et de l'aborder d'une manière beaucoup plus sereine. »

Un an après, l'enthousiasme de Gaëlle Hermet n'est pas retombé.

"Aujourd'hui, je prends énormément de plaisir avec ce rôle-là, mais c'est vrai que pour moi ça ne va pas sans un collectif."

Gaëlle Hermet

« J'ai vécu une saison riche en émotion avec l'annonce du capitanat, le Grand Chelem... », avoue-t-elle. « Au début, j'ai été beaucoup épaulée par des filles d'expérience avec un staff qui m'aide beaucoup dans ce nouveau rôle. Et aujourd'hui, j'ai pu prendre plus confiance en moi pour pouvoir mener à bien le collectif et essayer de répondre présent aux différents événements. Aujourd'hui, je prends énormément de plaisir avec ce rôle-là, mais c'est vrai que pour moi ça ne va pas sans un collectif. C'est essentiel que le groupe fonctionne très bien, qu'il y ait un bon état d'esprit, ce qui est d'ailleurs le cas, que le groupe soit épanoui dans cette discipline. »

Dans la shortlist de la meilleure joueuse de l'année

Assez vite, Gaëlle Hermet a réussi à imprimer sa marque sur le collectif qui le suit désormais les yeux fermés. « C'est complètement différent », assure Lenaïg Corson. « Avec Gaëlle Hermet j'ai pu jouer des tournois de Sevens à Hongkong, donc je la connaissais un peu avant. Et aujourd'hui c'est ma capitaine ; elle est jeune, c'est une nouvelle génération de capitaine avec un discours différent, mais les intentions sont les mêmes. 

« Gaëlle Mignot était là depuis des années ; elle était une capitaine emblématique. Elle avait des discours très forts, tu étais prête à aller à la guerre avec elle. Elle avait des discours qui te transcendaient vraiment. Là, c'est une nouvelle génération, c'est très bien aussi car il faut préparer la prochaine Coupe du Monde. »

"Là, c'est une nouvelle génération, c'est très bien aussi car il faut préparer la prochaine Coupe du Monde."

Lenaïg Corson

Gaëlle Hermet a su maîtriser sa fonction sur le terrain, en fonction des échéances qui se présentaient à elle. « Il faut essayer de rassurer et de mettre en confiance le groupe en fonction des échéances et des entraînements. Mais je ne suis pas la seule parce qu'il y a aussi des filles qui sont là pour avoir ce rôle et dire des choses importantes à un instant T », nuance celle qui vient d'être shortlistée parmi les cinq meilleures joueuses de l'Année 2018 avec, entre autres, Safi N'Diaye.

« Safi est quelqu'un qui est très rassurante dans un groupe du fait de son nombre de sélections très important et qui joue en équipe de France depuis plusieurs années... C'est vraiment une fille sur qui on peut s'appuyer, que ce soit moi ou les autres. Elle met beaucoup d'assurance dans un groupe », dit d'elle sa capitaine. 

Le prix de la meilleure joueuse de rugby de l'année sera décerné le 25 novembre à l'occasion des World Rugby Awards.