Le capitaine du XV de France Guilhem Guirado est du genre optimiste, du genre à voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Une nécessité quand on mène la 8e nation du monde au classement World Rugby. Il appréhende de cette manière cette tournée de novembre où la France affrontera successivement l'Afrique du Sud, l'Argentine et les Fidji.

Ce qui le rend si confiant, ce n'est pas tant la tournée de la France en Nouvelle-Zélande en juin – trois défaites en trois matches à laquelle il n'a d'ailleurs pas participé – mais le Tournoi des 6 Nations 2018 où la France avait terminé à la 'e place avec un bilan contrasté entre ses résultats et ce qu'elle avait montré.

"C'est encourageant car quand on est décrié et sous pression et qu'on arrive à faire ce qu'on a fait dans le Tournoi, le groupe n'a jamais lâché..."

Guilhem Guirado

« C'est encourageant car quand on est décrié et sous pression et qu'on arrive à faire ce qu'on a fait dans le Tournoi, le groupe n'a jamais lâché. Il y a eu une révolte, le groupe a changé. Tout n'a pas été parfait, mais on a montré que le groupe avait du caractère », rappelle-t-il, avouant avoir été frustré de ne perdre que de deux points contre l'Irlande (13-15) en ouverture (suite à un drop de Johnny Sexton), puis 32-26 contre l'Ecosse avant de se refaire 34-17 face à l'Italie, puis 22-16 contre l'Angleterre avant de céder d'un point (14-13) contre le Pays de Galles. Soit deux victoires et trois défaites.

Ça ne tient pas à grand-chose

« Il faut évidemment des victoires pour donner un peu plus de confiance. Lorsque les victoires vont s'enchaîner, ça va donner plus de confiance et de liberté à tous les joueurs », rappelle le demi de mêlée Sébastien Bézy. « Il y a une petite pression avant chaque match de se dire que si on ne gagne pas ce sera plus compliqué. Mais quand on regarde les résultats, généralement ça ne se joue pas à grand-chose. On n'est pas loin. Pendant le Tournoi on avait une belle équipe de France. Si pendant cette tournée on fait de bons matches et on arrive à avoir des victoires, ça va nous donner un moral positif. »

« Le souci est qu'on ne score pas assez quand on arrive dans la zone de marque », reconnaît le demi d'ouverture Camille Lopez. « Je vais essayer d'apporter ce que je peux, mais je ne ferais rien tout seul. Ce n'est pas moi qui vais faire changer l'équipe de France sur ce point là. Je pense que si chacun respecte son boulot on pourra être dangereux et efficace. Il faudra être patient dans ces zones-là. Que ce soit par le pied ou par la main, il faudra sortir de ces zones avec des points. »

Aller à l'essentiel

"Quand tu as un groupe que tu n'as pas souvent, il faut aller à l'essentiel et au plus simple. On va essayer de faire des choses simples, mais les réussir à chaque fois..."

Du fait du calendrier, c'est à chaque fois un casse-tête pour le XV de France que de bâtir un collectif solide en quelques semaines seulement. Le staff et les joueurs en ont conscience et la méthode du sélectionneur Jacques Brunel semble plus aérée sur ce point que celle de son prédécesseur à ce poste, Guy Novès. Désormais, finis les tactiques et schémas de jeu compliqués à mettre en place. C'est le retour à la simplicité et à un certain instinct propre aux joueurs.

« Dans la globalité, sur un système offensif et défensif, il y a beaucoup de similitudes avec les clubs ; on recherche tous un peu les mêmes choses, en fait », détaille Camille Lopez. « Je m'y retrouve assez facilement et il faut que ça sorte naturellement. Quand tu as un groupe que tu n'as pas souvent, il faut aller à l'essentiel et au plus simple. On va essayer de faire des choses simples, mais les réussir à chaque fois. La priorité va être là. Car si on commence à inventer des choses, ça sera impossible en deux semaines contre les Sud-Africains qui sortent d'un Rugby Championship où ils ont été super efficaces et performants. Il faut rester sur quelque chose de simple et bien le faire. »