Cette génération-là a bien failli être dorée au terme des Jeux Olympiques de la Jeunesse 2018 à Buenos Aires.

Les filles, d'abord, qui jouaient contre la Nouvelle-Zélande la finale du tournoi féminin. A quatre minutes de la fin de la rencontre, les Françaises prennent le lead avec deux points d'avance suite à un essai de Lucy Hapulat à la 10e minute de jeu. Mais en face, les Néo-Zélandaises ne s'en laissent pas compter et c'est finalement Mahina Paul qui marque le troisième essai deux minutes plus tard, scellant la victoire 15-12.

Les garçons, ensuite, qui, après un début malheureux face à l'Argentine, voit la France remonter à cinq points en quatre minutes (doublé de Joachim Trouabal tranformé par Baaptiste Germain), à trois minutes de la rencontre. Mais là encore, l'Argentine a mieux su maîtriser le ballon pour l'emporter 24-14.

Au final, la France n'est pas passée loin de la médaille d'or et a dû se contenter d'un argent dignement mérité.

Frustration

« Oui les filles étaient déçues », admet Clémence Gueucier, l'entraîneur de l'équipe féminine. « On ne peut pas dire qu'on veut être championnes olympiques et se contenter de la deuxième place. Ca a été un peu dur à encaisser, mais plus tard, avec un peu plus de recul, elles étaient heureuses.

« C'était vraiment une belle finale et cette médaille d'or, les Néo-Zélandaises l'ont bien méritée. Elles ont très bien mené leur barque pendant tout le tournoi. Ce sont des joueuses de qualité avec un vrai fond de jeu. Les filles étaient déçues, mais c'est l'affaire des grandes rencontres. C'était vraiment une belle finale qui avait mal commencé avec deux essais encaissés. Puis les filles se sont comportées en équipe et ont saisi les occasions. Oui, on aurait pu gagner avec un peu plus de maîtrise, une meilleure gestion des ballons. Mais elles n'ont pas à rougir de ce qu'elles ont fait sur le tournoi ! »

« Il y a un brin de frustration évidemment car ce n'est pas passé à grand-chose chez les filles et c'était jouable chez les garçons », complète Christophe Reigt, le manager des équipes de France de rugby à 7, sur place pendant les deux tournois. « Il y avait toujours une opportunité de faire basculer le match, mais ça ne s'est pas fait. Qualifier les deux équipes était déjà très bien. »

Une question d'état d'esprit

Ce qui ressort de la prestation des deux équipes, c'est, au-delà du résultat très honorable et à saluer, l'état d'esprit qui a régné auprès des joueuses et des joueurs.

« Elles sont jeunes et grâce à leur état d'esprit, à leur abnégation, à leurs valeurs et une bonne base de travail, elles vont y arriver. Dès cette classe d'âge, elles se sont rendues compte qu'elles n'étaient pas loin. Désormais, on va pouvoir travailler avec des filles qui ont conscience qu'elles peuvent le faire », assure Clémence Gueucier.

« Cet esprit d'équipe, c'est la marque de fabrique que nous avons inculqué à ce groupe », poursuit Christophe Reigt. « Cet état d'esprit est un vrai travail de fond, un travail que l'on mène depuis plus d'un an pour aller chercher des podiums. Ca ne s'est pas fait comme ça. »

« Il y avait une forme de sérénité dans cette équipe, et de force aussi », ajoute Clémence, elle-même ancienne internationale à 7. « Elles ne sont pas rentrées dans l'émotion. Il y a eu presque une année de travail pour en arriver là.

« Le 7, c'est un sport extrême dans la mesure où il ne faut pas tergiverser, il n'y a pas de place pour l'à peu près. Nous avions axé notre discours sur la différence entre un groupe et une équipe. Et sur ce point, les états d'âme passent au second plan. Ce qu'elles ont privilégié, c'est le collectif ; c'est l'ensemble de l'équipe qui a oeuvré. »

Désormais, les équipes de France vont pouvoir terminer de manière plus apaisée leur aventure en Amérique centrale. Le vol retour est prévu le 19 octobre avec une arrivée à Paris le 20 au matin. Avant de repartir direct vers de nouvelles aventures.

L'équipe féminine :

BERTHOUMIEU Axelle, CHRISTIAENS Alycia, DAUMALLE Mélanie, ESCUDERO Charlotte, HAPULAT Lucy, MARAN Salomé, MULLER Alice, NOEL Lou, PLANTEFEVE Aurélie, PUECH Méline, ROUE Celia et SANZ Chloé.

L'équipe masculine :

BELLOT Dorian, DRIDI Erwan, DULON Martin, GERMAIN Baptiste, GUE Sacha, LOUVET Théo, MOEFANA Yoram, PEYSSON Yann, RANDLE Calum, TIBERGHIEN Cheikh, TROUABAL Joachim et VILI Tani.