144 joueuses et joueurs de 11 nations issues des six régions de World Rugby se trouvent à Buenos Aires pour la troisième édition des Jeux Olympiques de la Jeunesse où le tournoi de rugby à 7 débutera samedi 13 octobre au Club Atletico San Isidro sede la Boya.

Six équipes masculines et six équipes féminines vont concourir pour l'or, l'argent et le bronze. Le rugby à 7 ne figure que pour la deuxième fois de l'histoire au programme des JOJ après Nanking en 2014 qui avait précédé un élan olympique aux JO de Rio en août 2016.

La France remet en jeu sa médaille d'or chez les hommes et est le seul pays à être représenté à la fois sur le tournoi masculin et féminin. L'Argentine va tenter de briller à domicile et de remporter au minimum la médaille d'argent comme en 2014. Chez les garçons, le Japon, les Samoa, l'Afrique du Sud et les USA complètent l'alignement.

Chez les filles, l'Australie ne sera pas à Buenos Aires pour défendre son titre olympique puisque la Nouvelle-Zélande lui a ravi le droit de représenter l'Océanie cette fois. Les baby Black Ferns Sevens joueront face au Canada, à la Colombie, à la France, au Kazakhstan et à la Tunisie. Les médailles seront attribuées en fonction du classement final des équipes lundi 15 octobre.

Les six sessions seront retransmises en direct sur le site internet de World Rugby et sur ses réseaux sociaux.

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Bien que chaque équipe ait ses propres objectifs pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse, ces JOJ sont une voie de développement importante pour les joueurs. Beaucoup d'entre eux ont suite représenté leur pays au plus haut niveau, ne serait-ce que sur le HSBC World Rugby Sevens Series. Parmi eux, l'Argentin Bautista Delguy qui est monté jusqu'au Rugby Championship. Mais aussi Dominique du Toit qui a remporté les Series 2018 avec l'Australie ou encore la Chinoise Yan Meiling qui a mené son équipe à la victoire au tournoi de qualification du circuit mondial, ce qui lui vaut d'avoir gagné sa place sur le World Series 2019.

Des étendards

Des joueurs brillants ont enchaîné Nanking en 2014 et Rio en 2016 dont Sacha Valleau (France), Amaia Erbina (Espagne), Richelle Stephens (USA), Hannah Darling et Charity Williams (Canada) qui ont ajouté une médaille de bronze olympique à leur médaille d'argent des JOJ.

Le capitaine de l'équipe des USA Alex Cleary a eu l'honneur d'être le porte-drapeau de sa délégation lors de la cérémonie d'ouverture. « Être là a été une grosse pression, mais j'étais tellement heureux », confie-t-il. « Pour le rugby américain, se retrouver ici est juste énorme. Nous sommes prêts à jouer contre les meilleurs au monde et à repartir avec une médaille. Jouer à Buenos Aires est la fin de nos aventures olympiques à ce niveau, mais le début d'autres pour les USA. »

Cinq des six équipes sélectionnées pour le tournoi olympique masculin font partie du noyau dur du HSBC World Rugby Sevens Series. L'Argentine a mis ces trois dernières années à profit pour identifier ses talents.

Lucas Borges, actuel coach de l'Argentine, ancien joueur avec les Pumas et ancien septiste, a trois joueurs ayant participé au Championnat du Monde des Moins de 20 ans cette année dans son équipe.

Des inspirations

« Nous avons bien planifié notre préparation et nous avons été bien accompagnés par l'équipe senior afin de nous donner du temps de jeu et de nous habituer au haut niveau », explique-t-il. « De jouer vers la fin des JOJ nous a permis d'avoir le temps de prendre nos marques dans le Village, de passer la période de curiosité, de bien appréhender la grandeur des Jeux et de nous recentrer. C'est sûr que les garçons sont nerveux, mais on a pu jauger les autres équipes aussi.

« On ne sait pas trop ce qui nous attend. Nous avons joué contre l'Afrique du Sud l'année dernière et on a vu la France dans le championnat européen. Notre plus grosse journée sera la deuxième lorsque nous jouerons ces deux équipes, mais il ne faudra pas sous-estimer les Samoa, le Japon et les USA. »

Du côté du Canada, la coach Sandra Fiorino n'a pas eu à chercher très loin son inspiration alors qu'elle peut compter sur son assistante à Buenos Aires, Kelly Russel, médaillée de bronze aux JO de Rio en 2016 et capitaine de l'équipe à XV du Canada qui s'est hissée en finale de la Coupe du Monde de Rugby Féminin en 2014 en France.

« Kelly leur sert de guide et les filles puisent leur inspiration en elle », reconnaît Sandra Fiorino. « Nous voulons performer dans l'esprit du rugby, bien jouer et rentrer à la maison avec une médaille. C'est ce à quoi les filles aspirent. Notre objectif est de connecter les membres de l'équipe et de bien jouer chaque fois que nous serons sur le terrain, de gagner en confiance.

« Les filles visent le podium et bien sûr vont jouer pour l'or. Mais tout peut arriver en 14 minutes. Notre but est d'aller jusqu'à l'un des deux matches pour une médaille. »

Une expérience irréelle

A Nanking en 2014, les Tunisiennes ont terminé 6e avec leur entraîneur Hedi Mohamed Ali. A Buenos Aires, elles espèrent faire bien mieux.

« On a travaillé sans relâche avec l'équipe pendant cinq mois et on a hâte d'y être »dit-il. « Nous savons que la Nouvelle-Zélande, la France et le Canada seront de grosses équipes et on ne sait pas grand-chose des autres. »

La Nouvelle-Zélande part favorite pour succéder aux Australiennes, d'autant que leur capitaine, Risaleaana Pouri-Lane, s'est entraînée avec les Blacks Ferns Sevens sous contrat. Elle est mûre pour jouer sur le World Series mais a dû se contenter du banc aux Jeux du Commonwealth sur la Gold Coast après avoir été appelée en renfort à la dernière minute.

« Disputer les Jeux Olympiques de la Jeunesse est une expérience irréelle dans une ambiance de folie et dans une grande ville », sourit Pouri-Lane qui va pouvoir compter sur le soutien de ses parents et de ses deux jeunes frères à La Boya.

« Nous voulons juste contrôler ce que nous pourrons contrôler et prendre les matches les uns après les autres, en profiter et prendre du plaisir. Je veux porter le maillot avec fierté et représenter ceux qui sont restés à la maison. Et rien que pour ça, nous donnerons le meilleur de nous-mêmes. »