La nouvelle a déclenché une vague d'hommages sur les réseaux sociaux ce vendredi 14 septembre. Au terme d'une carrière incroyable, la Canadienne Julianne Zussman a annoncé vouloir mettre fin à sa carrière de joueuse internationale pour relever un nouveau défi : devenir officiel de match.

Originaire d'Ottawa et aujourd'hui habitante de Victoria, en Colombie-Britannique, elle aura disputé 44 tests sous le maillot à la fleur d'érable au cours de 11 saisons depuis cette première en 2007 contre l'Ecosse.

L'arrière, pouvant aussi évoluer aussi bien à l'ouverture qu'à l'aile, a en tout marqué 18 essais. Elle a participé à trois Coupes du Monde de Rugby Féminin – dont la dernière en 2017 en Irlande - et a réussi à se qualifier en finale en battant la France en demi-finale 18-16 sur ses terres devant 17 000 spectateurs à Jean-Bouin avant de s'incliner quatre jours plus tard devant l'Angleterre 21-9 et de décrocher l'argent. D'ailleurs, elle a fait partie de la dream team de ce tournoi mondial.

Très tôt accrochée par le rugby

Julianne raconte avoir été « accrochée » par le rugby dès son premier entraînement alors que son frère lui avait proposé de le suivre. « C’était une combinaison de tout ce que j’aimais des autres sports et j’ai trouvé cette discipline palpitante et remplie de défis, notamment de devoir prendre des décisions efficaces dans un environnement à vitesse élevée », a-t-elle raconté sur le site de Rugby Canada.

« Mes coéquipières m’ont inspirée et motivée tout au long de ma carrière et je leur dois beaucoup en ce sens d’avoir persévéré quand les temps étaient plus durs. Je désire aussi remercier ma famille. Il n’y a rien de mieux qu’une accolade d’une personne chère après un match et ils ont toujours été là quand ça comptait, même si c’était à l’autre bout du monde. »

"Je peux sentir l’énergie de la prochaine génération de joueuses et c’est leur temps. Elles vont être une force."

Julianne Zussman

Parmi les moments forts de sa carrière, Julianne garde en mémoire la Super Série de 2016 où l'équipe du Canada est restée invaincue contre l'Angleterre, la France et les USA. Mais au moment de rattaquer une nouvelle saison, la joueuse admet vouloir passer à autre chose, alors que la relève commence à arriver en force derrière.

« Je sens que c’est le bon moment de passer à autre chose », dit-elle. « J’étais prête à démarrer une autre saison, mais mon cœur n’y était plus. Je peux sentir l’énergie de la prochaine génération de joueuses et c’est leur temps. Elles vont être une force. »

Confiance en la relève

« Le bassin de joueuses n’a jamais été aussi fort au Canada. Il y a plus de femmes qui ramassent des ballons de rugby et qui ont accès à des programmes et des entraîneurs pour développer leurs aptitudes à un plus jeune âge. La qualité des athlètes et des entraîneurs est là. Je suis enthousiaste de voir l’identité que la prochaine génération de joueuses bâtira pour le rugby canadien.

« Pour la suite, il devra y avoir une meilleure structure de compétition au Canada, autant chez nous qu’à l’étranger. Si nous désirons rivaliser avec des équipes comme l’Angleterre et la Nouvelle-Zélande, soit les meilleures équipes au monde. Cela signifie un plus grand nombre de matchs de qualité et dans une structure que les joueuses peuvent se payer. Il y a des personnes qui prennent ce défi au sérieux et avec toute la réflexion et la passion dans ce pays, je sais que nous pouvons faire mieux. »

Pour autant, Julianne ne compte pas rester très éloignée des terrains dans le sens où elle a hâte de relever un nouveau défi en se consacrant à l'arbitrage notamment. « Je suis à la recherche de quelque chose qui offre autant de défis que ma carrière sportive. J’ai accepté des postes d’entraîneurs et d’arbitres, je travaille au sein de l’équipe de haute performance d’Athlétisme Canada. Je désire redonner à ma communauté en habilitant les jeunes, particulièrement les femmes pour qu’elles se sentent fortes », assure-t-elle.