Il y a dix ans, World Rugby fusionnait les tournois internationaux U19 et U21 pour créer la catégorie U20 en organisant un tournoi pro à 16 équipes au Pays de Galles, le Junior World Championship, ainsi qu'un tournoi satellite au Chili, le Junior World Rugby Trophy.

Tandis que le concept de U20 rugby était créé, l'expérience chilienne d'avoir accueilli deux éditions du Trophy en 1997 et 2001 a permis au pays de proposer les standards d'une compétition internationale pour cette catégorie d'âge.

Le Chili est tombé dans la Poule A du premier tournoi avec la Roumanie, la Namibie et les Îles Cook tandis que l'Uruguay s'est retrouvé dans la Poule B avec la Géorgie, la Corée et la Jamaïque.

L'Uruguay a remporté la première édition après avoir battu le Chili en finale, se servant de cette victoire comme d'un formidable tremplin pour faire grandir le rugby au sein de la fédération.

Un certain nombre de joueurs issus de cette génération a représenté Los Teros au niveau supérieur. Sept joueurs de 2008 ont disputé la Coupe du Monde de Rugby 2015 en Angleterre tandis que sept joueurs – dont le capitaine Juan Manuel Gaminara, Diego Magno le joueur le plus capé de l'Uruguay, Alejandro Nieto et Leandro Leivas, sont en lice pour participer à leur deuxième Coupe du Monde l'an prochain au Japon.

Un barbecue avant la finale

« Nous étions une équipe très soudée et ça avait déjà commencé à Belfast l'année précédente avec les U19 », se souvient le numéro huit des Teros Alejandro Nieto.

Deux confortables victoires sur la Corée (67-8) puis la Jamaïque (82-0) ont mené à une demi-finale plus serrée contre la Géorgie (20-16) au Stade Français Club de Santiago. Dans l'autre poule, le Chili avait battu les Îles Cook (33-0) puis la Namibie (20-6) avant de balayer la Roumanie (14-3) pour affronter l'Uruguay en finale.

« Ils étaient l'équipe dont tout le monde attendait la victoire, mais nous étions un groupe solide, très uni et très concentré », se souvient l'Uruguayen. Le leadership de Mathias Fonseca a apporté des ondes positives à toute l'équipe. « Dans la semaine avant la finale, nous avons eu un barbecue. Les entraîneurs chiliens nous ont rejoint et ça a été une soirée fantastique », sourit encore Nieto.

Une génération importante

Les organisateurs du tournoi ne pouvaient rêver meilleure finale entre les deux rivaux en lice pour un titre prestigieux. Le match s'est joué à guichets fermés et des centaines de supporters ont dû rebrousser chemin. La propre mère de Nieto a pu rentrer dans le stade, mais a dû partir à un quart d'heure de la fin pour ne pas manquer son vol retour à Montevideo. « Je n'ai même pas eu le temps d'aller la voir. Aujourd'hui, mon maillot et ma médaille sont sous cadre dans la maison de mon père. »

Dix ans ont passé, mais pour les joueurs, c'est comme si c'était hier.

« Beaucoup d'entre nous jouent encore et on se voit toujours régulièrement. Une solide amitié s'est forgée au cours de ces années. Lorsque la fédération nous a invités à un barbecue la semaine dernière, c'était comme si on venait de vivre ce moment », confie Alejandro Nieto.

« Il y a eu plusieurs générations de joueurs dans l'histoire du rugby uruguayen, mais je pense que la notre était importante. Nous aimions tous le rugby, nous avons travaillé très dur pour arriver à nos fins et faire de nous ce que nous sommes devenus. »