Avec une couverture médiatique dominée par le cricket, l'athlétisme et les sports américains, il a fallu faire preuve d'une grande persuasion pour convaincre la principale émission sportive à la TV de traiter le rugby pendant une heure d'antenne et de couvrir ce sport sur l'île de Trinité-et-Tobago.

Mais Maria Thomas n'est pas une personne ordinaire. Elle vit pleinement de sa passion et gare à celui qui l'ignorerait.
Depuis qu'elle a renoué avec ses racines carabéennes après ses études à l'université, la Canadienne d'origine est devenue une grande joueuse de rugby sur Trinité-et-Tobago. Elle a continué à maintenir la souveraineté de l'équipe à la fois au 7 et au 10 tout en étant secrétaire de la fédération nationale de rugby.

La trentenaire est toujours dans une condition physique exceptionnelle et son enthousiasme pour son sport de prédilection n'est pas près de retomber. Elle date sa rencontre avec le rugby à ses 18 ans où elle a joué flanker à l'université dans l'ouest de l'Ontario.

Le rugby au cœur de sa vie

« Le rugby a joué une part essentielle et constante dans ma vie d'adulte », explique-t-elle à World Rugby. « J'ai déménagé, j'ai changé d'emploi, j'ai créé une entreprise, mais le rugby a toujours été là. 

« En club, en équipe nationale ou maintenant comme secrétaire, mon implication dans le rugby a influencé mes choix et a donné un sens à ma vie. Encore plus que jouer au rugby, les gens que j'ai pu rencontrer grâce au rugby ont joué un grand rôle dans ma vie.

« Il y a un côté communauté dans le rugby. Vous pouvez aller dans le monde entier et lorsque vous rencontrez des joueurs de rugby ils vous accueillent et prennent soin de vous. »

Maria Thomas aimerait que cette famille grandisse encore plus sur son île de Trinité-et-Tobago. D'où son engagement plein et entier au sein de la fédération pour notamment développer le rugby féminin. Et grâce à cette bourse de développement du leadership féminin octroyée par World Rugby, elle entend mener à bien son objectif.

« Je jongle toujours entre jouer et être administratrice », admet-elle. « Le plus gros défi auquel je fais face, c'est l'inexpérience. Je me suis lancée la tête la première et pleine d'idées, mais sans trop savoir comment on pouvait les mettre en œuvre.

« Je considère que toutes les leçons sont bonnes à prendre et que chacune va m'aider à mon développement en tant qu'administratrice et me rappeler l'importance de l'administration sur tous les aspects du sport.

« Avec cette bourse de développement du leadership féminin, j'ai vu l'opportunité de donner encore plus à la communauté. Lorsque j'ai apparis la nouvelle, je suis restée sans voix. J'ai lu et relu l'e-mail et j'ai refusé d'y croire jusqu'à l'annonce officielle. »

Une plus grande couverture médiatique du rugby féminin

Dès que Maria Thomas est arrivée à Trinité-et-Tobago, elle a fait tout ce qu'elle a pu pour être intégrée dans le monde sportif, même si ça l'obligeait à s'entraîner avec des hommes du fait du peu d'équipes féminines sur le territoire. Mais Maria assure que le paysage est actuellement en train de changer.

« Sur nos 14 clubs, cinq ont une équipe féminine et avec l'accent que l'on met sur le développement de la jeunesse, ce nombre va bientôt augmenter », dit-elle. « Nous jouons au 7, au 10 et au Beach Rugby.

« Je suis toujours surprise lorsque les gens disent qu'ils ne savaient pas qu'il y avait du rugby féminin ici, mais je rencontre de moins en moins de personnes qui me le disent maintenant, surtout depuis que nous avons une meilleure couverture médiatique sur les chaînes telles que ACTN, CNC, TV6, ainsi que sur les réseaux sociaux. »

Maria Thomas n'est pas du genre à restée les bras croisés et fourmille de projets, notamment à destination des écoles.

« J'ai hâte d'apprendre comment mettre en place des projets de manière efficace afin de gonfler le nombre de joueuses de rugby », dit-elle. « Je crois que les valeurs du rugby le distinguent des autres sports et à travers ça, l'inclusion est possible. »