« Pour les Fidjiens, c'est le plus grand tournoi qui existe. J'ai sélectionné une équipe capable de remporter à la fois Hong Kong et les Jeux du Commonwealth. » Avant même les trois coups qui donnaient le coup d’envoi du tournoi, Gareth Baker avait planté le décor : les Fidji ne voulaient pas autre chose que la victoire. Et ses joueurs ont confirmé sur la pelouse.

Impériale durant tout le week-end, la sélection fidjienne a fait planer sa douce folie au-dessus du Hong Kong Stadium et son célèbre South Stand, une tribune de 10 000 places interdite aux mineurs et où il faut être déguisé pour entrer.Triple tenants du titre et vainqueurs de cinq des six dernières éditions, les Fidjiens sont dans leur jardin à Hong Kong et le Kenya, son adversaire en finale, n’a rien pu faire (24-12). Deuxième nation mondiale, les Fidji ont offert un récital que la combativité et la volonté des Kenyans n’ont pu endiguer.

« J’aimerais remercier mes coéquipiers pour l’incroyable prestation collective fournie, a confié Jerry Tuwai, désigné homme du match après la finale. Je veux aussi saluer le Kenya pour leur bon match. Comme vous avez pu le voir, venir ici est toujours un événement pour nous. Nous avons mis la meilleure équipe disponible. Nous respectons et honorons l’histoire que les Fidji ont avec le Hong Kong Sevens. »

Les Blitzboks, un avenir brillant

La seule équipe qui a tenu tête à Tuwai et les siens restera finalement l’Afrique du sud. Avec un squad remanié et de nombreux jeunes, les Blitzboks ont mis en grande difficulté les joueurs du Pacifique, permettant aux spectateurs d’assister au plus beau match depuis le début de la saison (26-24). « Je suis très fier des garçons, reconnaît Neil Powell, sélectionneur sud-africain. Ce fut une expérience formidable pour ces garçons de jouer sur une telle scène. Nous sommes déçus parce que nous avons eu des occasions contre les Fidji, mais il s’agit d’une équipe formidable. »

Vainqueur de la Nouvelle-Zélande lors de la petite finale (29-7), l’Afrique du sud peut voir l’avenir sereinement. « Nous allons récolter les fruits de ces rencontres la saison prochaine pour tous nos jeunes joueurs », prévoit Neil Powell. Avec le retour des cadres (Senatla, Afrika, Kok, Smith) et la montée en puissance de la nouvelle garde symbolisée par du Plessis, Gans et Davids, les Blitzboks pourraient bien être la seule formation à pouvoir dominer les Fidjiens dans leur jardin de Hong Kong.

Les Bleus se consolent avec le Challenge Trophy

Après une phase de poules décevante, l’équipe de France était certaine d’une chose : elle n’atteindrait pas son objectif initial, les quarts de finale. « Ca fait huit ans que la France n'a pas réussi un quart de Cup à Hong Kong, rappelait avant le tournoi Jean-Baptiste Gobelet qui a commenté la compétition sur les antennes de Canal+. Il faut pouvoir se mesurer aux grosses nations et pouvoir rivaliser. C'est ce qu'on veut voir de l'équipe de France : les voir accrocher les gros. »

Malheureusement, les Bleus ont enchaîné huit matchs sans victoire avant ce dimanche qui les a vus redresser la tête. Vainqueurs des Samoa (38-0), d’une jeune équipe australienne pleine de promesses (24-12) et du Canada (33-7), ils ont remporté le Challenge Trophy pour la troisième fois de la saison après Dubai et Las Vegas. Une maigre consolation pour les hommes de Jérôme Daret qui pourra tout de même se satisfaire de certaines prestations comme celles de Popelin (un essai et une passe décisive en finale du Challenge Trophy), Jean-Pascal Barraque ou encore Pierre Gilles Lakafia et ses cinq essais durant le tournoi. Des bases pour préparer les prochaines échéances et notamment le tournoi de Paris (9-10 juin) et la Coupe du monde de San Francisco en juillet prochain.