Le candidat Bernard Laporte l'avait promis ; devenu président de la fédération française de rugby (FFR), il va le mettre en œuvre. La FFR vient en effet de confirmer son plan 2018-2022 de développement du rugby féminin avec des ambitions hautes et claires.

Après plusieurs périodes de consultation, les équipes de la FFR ont dégagé plusieurs axes pour réformer en profondeur le rugby féminin qui vit actuellement un développement exponentiel dans l'hexagone.

La barre des 20 000 joueuses de rugby devrait être officiellement dépassée cette année suivant une courbe progressive qui évolue à la hausse depuis 2014, date de la Coupe du Monde de Rugby Féminin en France.

Le parcours du XV de France féminin n'est pas passé inaperçu ces derniers mois. Troisième de la Coupe du Monde de Rugby Féminin en Irlande en août 2017, la France a battu des records d'audience, dépassant les trois millions de téléspectateurs. Au terme du Tournoi des 6 Nations, la France a remporté le Grand Chelem et séduit chaque soir de match jusqu'à 800 000 téléspectateurs. Sanss compter les 17 400 supporters rassemblés au Stade des Alpes de Grenoble lors du Crunch : un record historique pour le Tournoi.

Profiter de la dynamique

Face à ces résultats, il fallait bâtir une réforme à la hauteur des ambitions. « En discutant avec les clubs, nous nous sommes rendus compte qu’ils avaient besoin de changements », explique Céline Bourillot, vice-présidente en charge du rugby féminin, sur le site de la FFR.

« Nous leur avons donc adresser un questionnaire pour connaître leurs envies. Nous avons tenu compte de leurs remarques pour faire en sorte de changer les choses et de profiter de la dynamique de nos équipes de France pour mettre en œuvre nos réformes. »

Les objectifs principaux de cette réforme sont :

  • Avoir une équipe de France forte et championne du monde à XV et championne olympique à 7
  • Profiter de la dynamique positive de développement du rugby féminin
  • Impacter culturellement le rugby féminin pour éviter de tomber dans les travers du rugby masculin
  • Mailler durablement le territoire, en s’appuyant sur des « locomotives régionales » et sur les futures académies
  • Structurer l’ensemble du rugby féminin dès le plus jeune âge
  • Adapter la pratique aux attentes des joueuses
  • Eviter la concentration des meilleures joueuses dans un ou deux clubs
  • Refonder l’ensemble de la filière haut niveau féminine (structures, joueuses, professionnalisation des encadrements, …)
  • Renforcer les liens avec le monde universitaire et les grandes écoles

Réorganisation des compétitions

Le changement de format doit permettre d’accroître l’attractivité du rugby féminin dans plus de territoires, de permettre à davantage de clubs (et donc de joueuses) de découvrir le haut niveau, de respecter l’objectif défini par la Direction Sportive de 14 à 17 matchs de clubs à XV pour les internationales, de renforcer le maillage du territoire autours de clubs à attractivité régionale et ainsi d’affirmer la volonté de la FFR d’éviter la concentration des meilleures joueuses dans un ou deux clubs.

Quatre niveaux de compétitions vont voir le jour avec la naissance de la 1ère division féminines, regroupement des 8 équipes évoluant en Top 8 pour la saison 2017-2018 et des 8 équipes qualifiées pour les ¼ de finale Elite 2 Armelle Auclair pour la saison 2017-2018.

Trois autres divisions seront également créées.

Le pratique à VII développement est remplacée par le rugby à X en séniors et en Moins de 18 ans afin de permettre une meilleure adaptation avant le passage au rugby à XV.