Affronter l’Afrique du Sud n’est jamais une sinécure. Les défier lors d’une finale encore moins. Agressifs, puissants, les Blitzboks ont l’habitude d’étouffer leurs adversaires jusqu’à ce qu’ils cèdent. Pourtant, à Sydney, ils ont été pris à leur propre jeu. Dès la première mêlée fermée, l’Australie a montré qu’elle serait un adversaire coriace qui vendrait chèrement sa peau. Solides, unis, les Aussies ont mis une mi-temps pour prendre la mesure des coéquipiers de Senatla avant de les dégouter définitivement en deuxième période. Résultat, un score à sens-unique et une victoire historique (29-0). Car c’est tout simplement un doublé qu’a réalisé le rugby australien avec la victoire de l’équipe féminine un peu plus tôt dans la journée. Un succès flamboyant qui souligne l’émergence d’une nouvelle génération venue de l’Etat-continent, symbolisée par Ben O’Donnell (22 ans), meilleur joueur du tournoi, ou encore Anderson (20 ans), auteur du retour défensif qui a fait basculer la rencontre en la faveur des Australiens.

"Gagner de cette façon me laisse sans voix, confie-t-il après la rencontre. L’Afrique du sud est une équipe de classe mondiale, la valeur étalon de notre sport. La plus belle chose qu’on peut faire après un tournoi c’est de se retourner et se satisfaire du travail accompli."

Lachlan Anderson, Australia

Des Bleus en demi-teinte

Si les Australiens peuvent se sentir fiers du travail accompli, il est plus difficile de cerner la prestation de l’équipe de France. Eliminés de façon précoce et reversés dans le Challenge Trophy, les Bleus devaient affronter des adversaires largement à leur portée. Après s’être débarrassés de l’Espagne (21-7), ils ont pris le meilleur sur la Russie (22-0) avant de dominer le Pays de Galles pour la deuxième fois du week-end (29-12). Des victoires qui permettent aux Tricolores de terminer au neuvième rang du tournoi et de remporter le Challenge Trophy. Une maigre récompense pour une équipe qui visait les quarts de finale mais tombée dès la phase de poules. Néanmoins, Jérôme Darret a trouvé des éléments positifs dans ces résultats.

"L’état d’esprit a été très bon, a-t-il expliqué après la victoire face aux Gallois. Nous avons su engranger quatre succès, ce qui est mieux qu’à Dubai et au Cap. Il y a donc une certaine progression."

Jérôme Darret, France coach

 

 

 

 

Des progrès notables, notamment du côté de Tavite Veredamu. Le pilier a fini parmi les meilleurs marqueurs d’essais du tournoi avec 6 réalisations (dont 5 lors des deux matchs face au Pays de Galles). Il est suivi de près par un revenant, Steeve Barry, auteur de 5 essais. Absent du groupe France depuis les Jeux Olympiques 2016, le Rochelais apporte son punch à une équipe qui a besoin d’expérience pour espérer viser plus haut dès le week-end prochain à Hamilton.