Les meilleurs entraîneurs de la défense ont joint leurs forces avec World Rugby afin de revoir les techniques de plaquage pour réduire le risque de blessures au rugby.

Soulignant l'engagement des fédérations dans le domaine prioritaire de la prévention des risques de blessure, cette réunion a été une première au cours de laquelle les entraîneurs ont collaboré ensemble.

Le groupe de spécialistes s'est notamment basé sur des vidéos montrant les scénarios de traumatismes crâniens les plus fréquents. Le groupe a également étudié les caractéristiques techniques d'un plaquage susceptible d'entraîner une blessure, ainsi que les caractéristiques qui doivent conduire à protéger la tête.

Ce qui en est ressorti :

  • les facteurs conduisant à une technique de plaquage médiocre sont : un jeu de jambe tardif, la hauteur du plaquage de la part des joueurs les plus grands, maanquer d'espace lors d'un plaquage, l'indécision du plaqueur et la priorité accordée à la vitesse plutôt qu'à la technique
  • les facteurs conduisant à une bonne technique du plaquage sont : la tête bien placée, les jambes bien en place sur leurs appuis, les dents serrées, une approche légèrement décalée du plaquage

Le groupe a également pris en compte les exercices ainsi que les modules de formation pouvant renforcer une bonne technique mis en avant par le groupe de révision des règles de World Rugby.

« La prévention des blessures est une priorité dans le sport et je souhaite remercier les fédérations pour leur entière et complète collaboration à cette problématique », a déclaré Bill Beaumont, le président de World Rugby. « La connaissance sur les techniques de plaquage, ainsi que les facteurs susceptibles de réduire les blessures, sont importantes.

« Nous allons maintenant nous inspirer de tout cela pour développer un programme de formation technique qui repose sur des bases solides, comme par exemple les ajustements sur la hauteur du plaquage apporté cette année, afin de renforcer la protection des joueurs à tous les niveaux. »

Un atelier a constitué la deuxième partie de ce programme stratégique en termes de prévention des risques de blessure. Celui-ci s'est notamment basé sur une étude menée par World Rugby entre 2013 et 2015 portant sur plus de 600 cas d'évaluation de traumatismes crâniens (HIA). Les résultats ont montré que :

  • 464 des 611 cas (soit 76%) sont intervenus lors d'un plaquage
  • 335 des HIA (72%) ont été subies par le plaqueur
  • 464 vidéos de plaquage ont été étudiées – mettant en lumière 11 pratiques différentes
  • 3 160 plaquages (sur 20 matches) n'ayant pas entraîné de blessures ont été utilisés comme témoins pour comparaison

Les résultats de la recherche ont été examinés par un groupe pluridisciplinaire de prévention des risques de blessure incluant des joueurs, des entraîneurs, des arbitres, des représentants de l'administration et des scientifiques, notamment Eddie Jones, Paul O'Connell, Nigel Owens et Sophie Spence.

Le travail de ce groupe a conduit à la mise en œuvre de la première phase de programmes en 2017 qui ont déjà servi :

  • renforcement de la tolérance zéro en cas de choc à la tête, sur et hors du terrain, avec un éventail de mesures disciplinaires
  • abaissement de la hauteur acceptable lors d'un plaquage, depuis janvier 2015

Le groupe a identifié d'autres domaines d'intérêt, y compris la technique de plaquage et la protection lors de l'impact, ce qui a conduit à la mise en place d'un atelier spécifique sur ce sujet.

 

Les participants à la réunion : Bill Beaumont (président de World Rugby); Jacques Nienaber (Afrique du Sud); Shaun Edwards (Pays de Galles); Nathan Grey (Australie); Omar Hassanein (IRPA); Scott Johnson (Ecosse); Andy Farrell (Irlande) Paul Gustard (Angleterre) Pablo Bouza (Argentine); Gerard Bastide (France); Mark Harrington; Martin Raftery; Ross Tucker (World Rugby).