La Suède se prépare à faire son grand retour sur la scène internationale à XV ce week-end avec un premier match contre la Finlande à Myllypuro, dans la banlieue-est d'Helsinki.

Ce sera le premier match de l'équipe depuis une rencontre amicale contre les Pays-Bas en 2014 en mémoire du manager de l'équipe, Patrice Johansson, aujourd'hui disparu.

Cette rencontre marquait également le trentième anniversaire du premier test de la Suède contre les mêmes adversaires. Mais depuis, l'engouement et la priorité se sont pourtant orientés vers le 7.

Désormais, sous l'impulsion de l'entraîneur Jonas Ahl, la Suède est déterminée à reprendre sa place parmi l'élite mondiale et à se qualifier pour la prochaine édition de la Coupe du Monde de Rugby Féminin en 2021.

« Nous pensons que nous avons une bonne chance de nous qualifier », explique Jonas Ahl. « Nous avons beaucoup de joueuses qui viennent du 7, nous avons de meilleurs skills et nous sommes mieux entraînés qu'avant. Lorsque l'on voit ce qu'a produit la Coupe du Monde de Rugby Féminin cette année, on constate qu'il y a eu de grands matches et je pense que nous sommes capables de performer à ce niveau. »

Passerelles

Malgré son inactivité sur la scène internationale, la Suède est actuellement classée au 18e rang mondial. Elle fera face à la Finlande, 45e, ce qui lui confère un certain avantage.

« Nous avons un squad assez jeune et j'en suis fier parce que nous avons beaucoup de talents. Nous avons beaucoup de joueuses qui viennent d'horizons différents, du hand, de l'athlétisme, de la gymnastique et d'autres sports », ajoute l'entraîneur.

« Je pense que nous allons gagner (contre la Finlande, ndlr), mais le plus important est que nous produisions un style de rugby moderne et de voir comment les nouvelles joueuses réagissent à un test, en jouant pour leur pays, et voir comment elles se comportent sur le terrain.

« Par tradition, la force de la Suède réside habituellement dans son pack parce que beaucoup de clubs ont choisi de mettre l'accent sur le jeu des avants. Mais c'est en train d'évoluer vers un jeu de mouvement, plus ouvert, notamment grâce à l'influence du 7. Une chose reste cependant : les équipes de Suède sont toutes solidaires. »

Influence anglaise

Fidèle serviteur du rugby féminin suédois depuis une vingtaine d'années, Jonas Ahl a fait appel depuis quelques mois à un cerveau anglais pour l'aider dans sa tâche, en la personne de l'ancien entraîneur victorieux de l'Angleterre, Gary Street.

Même l'ancien coach des U20 féminines de la RFU Kevin Moggridge est monté à bord en tant que consultant des avants pour le match contre la Finlande, ainsi qu'un match prévu contre la police britannique le 19 novembre.

« Kevin a vraiment beaucoup d'expérience et explique très bien les choses », constate Jonas Ahl. « Il est très moderne dans son approche, il pose des questions aux joueuses et les encourage à trouver elles-mêmes la solution. C'est un type très sympa, très abordable et toujours souriant. »

Egalité

Bien que le public ait été privé de voir des matches de leur propre équipe nationale, la télévision a l'habitude de diffuser le Tournoi des 6 Nations Féminin et a également diffusé des rencontres de la Coupe du Monde de Rugby Féminin 2017.

« Nous avons encore du chemin à faire, mais ça commence à prendre. Il y a plein de jeunes filles dans de nouveaux clubs qui veulent jouer », s'enthousiasme le coach national. « C'est vraiment important car un pan important de la société suédoise est basé sur l'égalité et nous voulons vraiment mettre en valeur cette atmosphère positive autour du rugby féminin. Chaque club en Suède possède une section féminine en plus des hommes, que ce soit à XV ou à 7. »