Deux matches et deux défaites : 31-16 contre la Namibie le 29 août et 50-12 contre le Japon le 2 septembre. Une chose est sûre : le Canada n'a plus aucune chance de soulever le World Rugby U20 Trophy qui se joue actuellement à Montevideo, Uruguay.

« Ce n'est pas ce qu'on voulait faire », concède William Percillier, ailier ou demi de mêlée du Canada. « Nous sommes un peu déçus avec les résultats, mais je pense que c'est important de prendre un peu de recul pour voir ce qui ne va pas, ce qu'il faut changer. On va prendre le tournoi match par match, voir ce qu'il faut faire contre le Chili pour espérer revenir avec une victoire. »

Le Français d'origine – il est né il y a 18 ans à Bordeaux – est arrivé chez les U20 du Canada en faisant montre de ses talents. « Il y avait un camp d'entraînement et je n'étais pas au courant », raconte-t-il alors qu'il sort du repas du midi avec son équipe. « Parce qu'il avait besoin de demi de mêlée, notre entraîneur Jeff Williams m'a proposé de venir car je me trouvais à ce moment-là à côté de là où se tenait le stage. Je pense avoir fait des choses qui l'ont impressionné car deux semaines plus tard il m'a demandé si je voulais venir jouer contre les USA pour nous qualifier pour le Trophy. Je pense que ça s'est bien passé. Je ne m'y attendais pas. Tout s'est passé plutôt vite. »

Les 13 et 16 juin, le Canada joue face aux USA et leur ravit le droit de disputer le World Rugby U20 Trophy en Uruguay. Percillier est dans le squad. Tout comme il l'est avec les U17 lors du Rugby Europe Men's U18 European Championships du côté de Quimper, en avril dernier. Une fois encore, le Canada bat les USA, cette fois lors de la finale pour la 7e place. William, qui a commencé à jouer au rugby dix ans plus tôt, est dans les bons coups. Titulaire avec les U17, il est remplaçant chez les U20, mais il tient sa place.

"Titulaire à l'aile ou à la mêlée avec les U17, il est remplaçant deux mois plus tard chez les U20, mais il tient sa place."

« Cette année, on avait une bonne équipe mais qui manquait un peu d'expérience. Et contre des équipes comme le Japon ou la Namibie, ils peuvent nous punir. Avant les matches nous avions confiance, on pensait qu'on pouvait mieux faire. Mais la conjonction du temps (des pluies torrentielles, ndlr) et des petites erreurs ici et là nous ont fait mal », reconnaît-il. « C'est impossible d'aller dans un tournoi comme ça sans préparation, même uniquement avec deux matches de préparation. Même les deux matches de qualification ce n'est pas assez. C'est l'expérience de jouer dans de tels tournois qui peut aider. »

A quelques semaines de reprendre ses études à Vancouver, là où il habite aujourd'hui, à l'Université de la Colombie-Britannique, William Percillier – fils d'un marchand de vin – n'abandonne pour autant pas son rêve qui est de rejoindre un jour l'équipe senior. Celle-ci jouera sa qualification pour la Coupe du Monde de Rugby 2019 au Japon contre l'Uruguay en janvier 2018. Et lorsqu'on lui demande s'il a une chance d'y jouer un rôle, il avoue, avec toute son honnêteté :

« Je pense que je suis encore un peu jeune et que j'ai beaucoup de travail à faire. Mais quand on voit ce qu'on a fait l'année dernière avec les U17 et maintenant que je suis U20, je ne sais pas ce que réserve l'avenir. Mais je sais déjà que j'ai toujours beaucoup de travail à faire. Si on m'offre un rôle, bien sûr que je prendrais l'opportunité ! Mais pour l'instant, j'ai encore beaucoup de travail. Je ne m'attends pas trop à être appelé dans l'équipe comme ça. »