Lorsque Veronica Schiavon et Silvia Gaudino ont participé à leur toute première Coupe du Monde de Rugby Féminin en 2002, elles étaient toutes jeunes sur la scène internationale. A présent, alors qu'approche le coup d'envoi de leur deuxième tournoi mondial – et le premier de l'Italie depuis 15 ans ! - elles affichent désormais 145 sélections à elles deux. Une stat incroyable lorsque l'on connaît le peu de tests auxquels l'Italie participe à chaque fois.

Avec 382 points en tests, la demi d'ouverture Veronica Schiavon est entrée dans les livres d'histoire du rugby féminin transalpin. La flanker et capitaine Silvia Gaudino fait également figure de taulier chez les arrières, mise à part l'année dernière où elle s'est mise en retrait pour élever son bébé, Leonardo. Néanmoins, quand on évoque avec elles les souvenirs qu'elles ont de leur expérience en Coupe du Monde, leur visage s'éclaire.

« Je me souviens avoir passé un superbe mois avec beaucoup d'amis », se rappelle Veronica Schiavon, la plus jeune des deux qui vient juste d'avoir 35 ans (alors que Gaudino en a 36). « J'étais supposée être remplaçante et puis finalement je me suis retrouvée dans le XV de départ sur tous les matches à l'aile. C'était comme un rêve, avoir cette possibilité de jouer sur le terrain avec les meilleures joueuses du monde. »

Silvia Gaudino se souvient aussi que cette édition 2002 de la Coupe du Monde de Rugby Féminin avait été inoubliable à plus d'un titre. « C'était ma première expérience internationale ; je n'avais joué qu'au niveau européen la saison d'avant », dit-elle. « La Coupe du Monde est tellement plus impressionnante. C'était une grande expérience et quelque chose que j'ai vécu intensément, comme un enfant qui vit un truc de nouveau pour la première fois ! Tout était incroyable. J'ai vécu deux semaines de moments inoubliables, à essayer d'apprendre tout ce que je pouvais des joueuses qui avaient plus d'expérience que moi. »

Une croissance exponentielle

Depuis le début de leur carrière internationale – elles ont tous les deux commencé en 2001 – le rugby féminin a gagné en popularité. Ainsi, à deux semaines du coup d'envoi de la compétition, tous les billets pour les matches de poule pour la WRWC 2017 sont déjà vendus.

« Le rugby féminin s'est développé de manière considérable en 15 ans », reconnaît Silvia Gaudino. « Le jeu est plus rapide, plus physique et il y a plus de joueuses. Le niveau amateur du rugby féminin en Italie se porte très bien. C'est bien ancré aujourd'hui qu'une fille puisse jouer au rugby, ce qui n'était pas le cas lorsque j'étais plus jeune. »

Gaudino n'a commencé à pratiquer qu'à 17 ans, après avoir tâté du volley et du patinage. Elle suit les traces de son frère et de son père et évolue dans le club de Monza avec qui elle a remporté le titre en 2014.

A l'inverse, Schiavon y joue depuis près de trente ans ! Pour elle, c'est dans ses gênes. A six ans, elle a hérité de la passion de sa mère qui a joué pour l'Italie (avec sa sœur Mafalda), et de son père Mario, qui était à la fois joueur et entraîneur. La sœur de Veronica, Valentina, a également plongé dans le rugby et comptabilise 35 sélections avec les Azzurre. Six fois championne d'Italie, elle est diplômée en Japonais et joue avec le club de Yokohama TKM.

« Elles ont été les têtes de gondole de l'équipe pendant longtemps », explique la coach Andrea Di Giandomenico. « Les avoir toutes les deux dans l'équipe est essentiel car on a besoin de leurs compétences, de leur expérience et de leur façon de gérer le groupe. »

Tout peut arriver

L'Italie a gagné sa place à la Coupe du Monde de Rugby Féminin 2017 grâce à ses bons résultats lors des 6 Nations féminines en 2015 et 2016. « L'équipe s'est beaucoup améliorée ces dernières saisons et nous avons obtenu de bons résultats », confirme la capitaine Gaudino. « Nous méritons notre place en Coupe du Monde, mais nous devons le prouver à chaque fois. »

Malgré une poule B qui s'annonce compliquée face à l'Angleterre, tenante du titre, à l'Espagne et aux USA, elle croit néanmoins que tout peut être possible. « Je crois que dans notre poule, tout peut arriver. Bien sûr nous connaissons très bien l'Angleterre car on la joue chaque année aux 6 Nations, mais face à l'Espagne et aux USA, qui sait… Nous n'avons joué ni l'une ni l'autre depuis un moment déjà. On attend et on verra bien ce qu'il en ressortira. »