Il aura fallu attendre la 83e minute de l'ultime match de poule entre l'Angleterre et l'Australie pour déterminer quelle sera la dernière équipe à se qualifier pour les demi-finales du Championnat du Monde des Moins de 20 ans 2017 en Géorgie.
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Plus tôt dans la journée, l'Afrique du Sud avait confirmé sa place en battant l'Argentine par 11 essais. On savait également – depuis la fin de la deuxième journée – que la Nouvelle-Zélande serait assurée d'être en demi-finale. Mais un grand flou entourait les deux dernières équipes : l'Angleterre (déjà tête de poule), l'Australie ou la France ? En terminant deuxième de sa poule après avoir battu la Géorgie 54-0, la France mettait une option. Restait le dernier match dont le score n'a pas arrêté de changer, tantôt en faveur de l'Australie, tantôt en faveur de l'Angleterre.
Jusqu'à la 78e minute et cette faute de l'Australien Johnson-Holmes suite à un plaquage dangereux qui permit à l'Angleterre de décrocher sa troisième victoire en trois matches du tournoi et à l'Australie de nourrir de profonds regrets.
La France se qualifie donc en tant que meilleure deuxième de poule.
Poule A : Pays de Galles 54 – 20 Samoa
Le Pays de Galles a quitté les phases de poule par une large victoire de sept essais sur les Samoa lors du premier match de cette troisième journée du Championnat du Monde des Moins de 20 ans à l'Avchala Stadium de Tbilissi. L'enjeu pour les Gallois était d'éviter une éventuelle relégation en Trophy la saison prochaine en se maintenant au niveau Championnat du Monde.
Ce sont les Samoa qui offrent le meilleur départ, mais peinent à marquer malgré une belle opportunité à la deuxième minute par Hunter Paisami. Mais quelques minutes plus tard, l'arrière Ricky Pauli Ene réussit à passer deux pénalités consécutives. Alors que les Samoans se recréent une nouvelle opportunité, les Gallois parviennent à gagner la balle et Jared Rosser se lance dans une course de 50 mètres pour aplatir un essai transformé par le demi d'ouverture Ben Jones. Le deuxième-ligne des Samoa Julius Togafau manque à son tour de marquer un essai, mais est rattrapé par les Gallois qui, avant la pause, ont déjà aplati quatre fois (28-6).
A la 49e le cinquième essai arrive, en fait le deuxième de Lewis-Hughes. C'est alors qu'Alexander Pohal, auteur d'un doublé face à l'Australie, parvient à réitérer l'exploit d'un essai après avoir battu deux défenseurs, juste avant l'heure de jeu. Dix minutes plus tard, les Samoa marquent encore par le pilier remplaçant Setu Enoka (33-20). Les Samoa ne pourront aller au-delà, les Gallois devant aplatir trois essais de plus, dont un sur la sirène.
Poule A : Angleterre 20 – 19 Australie
On pensait l'Angleterre invincible depuis le début du Championnat après avoir survolé son match d'ouverture contre les Samoa (74-17) puis avoir vaincu le Pays de Galles (34-22). Les champions du monde en titre avaient fait passer le message : il faudrait leur marcher dessus pour leur arracher la coupe des crampons. Mais de son côté, l'Australie aussi avait rempli un sans faute en battant successivement le Pays de Galles (24-17 ; d'accord dans les ultimes instants du jeu) et les Samoa (33-26).
Mais l'Australie n'avait réussi à battre l'Angleterre qu'une seule fois dans l'histoire du Championnat du Monde des Moins de 20 ans, en demi-finale de l'édition 2010 en Argentine. Les Australiens étaient déterminés à remporter une deuxième victoire en six rencontres, ouvrant le score à la deuxième minute grâce à une pénalité du demi de mêlée Harrison Goddard.
Theo Brophy Clews répond six minutes plus tard, mais l'Australie en remet une couche dans la foulée en multipliant les phases jusqu'à aplatir dans l'en-but adverse par Sione Tuipulotu. Une transformation et une autre pénalité de Goddard donnent de l'air aux Australiens. Après 22 minutes, l'Angleterre est toujours sous pression, étant menée 16-3. Se ressaisissant, les Anglais sonnent la charge et c'est le meilleur marqueur d'essai anglais Gabriel Ibitoye qui aplatit, malgré le plaquage d'Henry Hutchison. Malins réussit à réduire le score à la pause (16-10).
A la 51e, l'Angleterre repasse devant au score grâce à un essai de Street transformé par Max Malins. L'écart qui sépare les deux équipes n'est plus que d'un point, en faveur cette fois de l'Angleterre. Ce faible écart a la possibilité d'être réduit à néant une première fois par Nucifora qui manque une pénalité. Il réussira à en passer une autre à la 72e, redonnant l'avantage à l'Australie (17-19). Le chrono met plus de pression sur les Anglais, favoris pour cette rencontre, mais dont la première place de la poule n'est pas menacée. A deux minutes du temps réglementaire, l'arbitre délivre un carton à l'encontre de Johnson-Holmes pour plaquage dangereux. L'Australie est ramenée à 14 joueurs. Max Malins poursuit son 100% au pied et permet à l'Angleterre de repasser devant (20-19). Il ne reste plus qu'une minute de jeu. Malgré l'envie et une dernière action, l'Australie ne peut rattraper la faute. Elle est contrainte de laisser sa place à l'équipe de France en demi-finale.
Poule B : Ecosse 17 – 16 Italie
Robbie Nairn a tenté de faire oublier une mauvaise action (il a laissé échapper la balle alors qu'il filait à l'essai) en inscrivant un essai et en en empêchant un autre pour permettre à l'Ecosse de s'asseoir à la deuxième place de la poule dans cette victoire âprement défendue face à une équipe d'Italie prête à en découdre. Deuxième victoire de suite pour les Écossais, deuxième défaite de rang pour l'Italie, mais d'un point seulement. De l'avis de tous, l'Italie a mis sa meilleure équipe sur le terrain et l'Ecosse a dû batailler dur pour maintenir son avantage fragile au tableau d'affichage.
Avec 80% de possession de balle et autant en présence dans le camp adverse, il ne fallait pas longtemps pour que l'Ecosse marque en première période. Mais très vite les Italiens ont du répondant avec Marco Zanon qui prend le large et arrive à intercepter la passe de Charly Trussardi. En retour, l'Ecosse remet les pendules à l'heure grâce à Luke Crosbie au sortir d'un ruck. A la pause, le score est de 12-10 en faveur des Ecossais.
A la reprise, l'Ecosse a du mal à retrouver du rythme. L'Italie domine et punit par deux pénalités de Rizzi permettant aux Azzurrini de passer devant au score (16-12). Mais quelques minutes plus tard, Tom Dodd arrive à aplatir alors qu'il est couvert de joueurs pour redonner l'avantage à son équipe. A 70 minutes de la fin de la rencontre, l'Italie a une ultime occasion de s'imposer, mais les Azzurrini font le choix de la touche. Matt Fagerson parvient à s'en emparer, mais le ballon finit en ballon mort. Le coup de sifflet final retentit à la grande déception de l'Italie.
Poule B : Nouvelle-Zélande 69 – 3 Irlande
Caleb Clarke et Will Jordan ont chacun réalisé un triplé pour la Nouvelle-Zélande qui n'a laissé absolument aucune chance à une équipe d'Irlande sans répondant. Défensivement, les Baby Blacks n'ont trop rien à se reprocher avec le pilier Alex Fidow et le flanker Tom Christie qui ont effectué le plus de plaquages alors que les assauts irlandais se heurtaient systématiquement à un mur noir.
L'enjeu était moindre pour la Nouvelle-Zélande qui s'était déjà qualifiée au bout de deux victoires bonifiées en matches de poule (contre l'Ecosse et l'Italie) pour les demi-finales. Mais une nouvelle victoire leur permettait d'être sûr à 1 000% d'y aller. Inutile de dire que cette leçon infligée aux Irlandais a balayé la précédente rencontre entre les deux équipes lors du Championnat du Monde 2016 à Manchester où l'Irlande avait battu les Néo-Zélandais.
Cette fois, le point bonus a été acquis à la 23e minute de jeu. « Nous sommes vraiment contents d'avoir réalisé une telle performance surtout après ce qui s'était passé l'année dernière », a confié le capitaine de la Nouvelle-Zélande, Luke Jacobson. « Ça a été dur et long à avaler, mais aujourd'hui notre défense a été très bonne et nous n'avons encaissé aucun essai. Maintenant, nous devons nous concentrer sur notre prochain gros match. »
« C'est vrai que c'était une super performance de la part de la Nouvelle-Zélande et ils méritent leur victoire », a concédé Peter Malone, le coach de l'Irlande. « On n'a pas su exister. On pensait qu'on aurait pu essayer de les embêter avec notre vitesse de jeu, mais on n'a pas pu. Nous sommes déçus car on espérait que le score serait plus serré. La semaine prochaine nous aurons un gros match, quelque soit notre adversaire. Nos résultats ont été décevants, mais le groupe est solide, physiquement et mentalement. »
Poule C : Argentine 14 – 72 Afrique du Sud
L'Afrique du Sud aussi a produit une masterclass en rugby d'attaque, confirmant leur première place de la poule C synonyme de demi-finale. Les Baby Boks signent leur plus grande victoire sur les Pumitas dans l'histoire du championnat. L'Argentine avait battu par deux fois l'Afrique du Sud avant de terminer à la troisième place du championnat de Manchester l'année dernière, mais la page a été définitivement réécrite cette année à Tbilissi.
A dix minutes, les Sud-Africains menaient déjà 12-0 avec deux essais inscrits en quatre minutes. Néanmoins, les Argentins ont pu revenir un peu au score grâce un essai de Felix Luna validé par la vidéo. Ramenés à 14 joueurs pour dix minutes (carton pour l'ailier Wandisile Simelane), les Baby Boks en ont quand même profité pour scorer. L'Argentine a pu revenir à cinq points de l'Afrique du Sud à la demi-heure de jeu grâce au capitaine Tomas Malanos marquant en coin et à Tomas Albornoz qui réussit à transformer (19-14). Mais nul ne sut qu'à ce moment les Argentins n'iraient pas plus loin.
L'Afrique du Sud a ensuite déroulé son jeu, inscrivant un total de onze essais dans la rencontre. « Nous avons considéré ce match comme un quart de finale et les joueurs ont répondu à nos attentes ; tout le crédit doit leur revenir », a commenté l'entraîneur de l'Afrique du Sud, Chean Roux. « Je pense qu'ils ont livré une grosse performance, mais ce n'est pas terminé. Nous avons déjà commencé à préparer notre prochain match. Les joueurs ont travaillé très dur, mais ça ne servira à rien si nous ne gagnons pas le prochain duel. »
« Nous n'avons pas pu nous dégager de nos erreurs », a reconnu le capitaine de l'Argentine, Tomas Malanos. « A chaque faute, on leur a donné des points et on n'a pas pu s'en sortir. Le point de non-retour a été au début de la seconde période lorsqu'ils ont engrangé des points et qu'on n'a pas pu les rattraper. »
Poule C : France 54 – 0 Géorgie
A la 12e minute de jeu, la France menait déjà 21-0 à la faveur de trois essais inscrits dans les premiers instants de la rencontre. Il n'aura fallu que deux minutes à Baptiste Couilloud pour trouver le chemin de l'en-but, trois de plus au pilier Ugo Boniface pour inscrire son deuxième essai de la compétition et encore six de plus pour permettre au talonneur Peato Mauvaka d'aplatir à son tour. En l'absence de Romain Ntamack, forfait sur blessure, Jalibert n'a pas tremblé et a transformé les trois réalisations.
Les Géorgiens ont ensuite concentré leurs attaques dans les 22 tricolores, poussés par de bruyants supporters. Pendant près de vingt minutes, les Baby Lelos vont multiplier les phases de jeu, mais les Français résistent. Avec patience et méthode, les Géorgiens ne lâchent rien et les Français ne craquent pas. Imprécis, les Français ne peuvent relancer le jeu en leur faveur jusqu'à la 36e minute et cette action de Matthieu Jalibert - joliment servi dans le dos par l'arrière Romain Cros - qui transformera sans souci son propre essai. A la pause, les Bleuets affichent déjà les quatre essais du bonus offensif qu'ils étaient venus chercher. L'absence de points géorgiens ne récompense pas les efforts des hôtes.
A la 48e, le cinquième essai intervient suite à un superbe offload de Mauvaka, qui fixe la défense à deux mètres de l'en-but, mais a le temps de transmettre à Nathan Decron qui plonge littéralement sur le côté gauche. La transformation de Jalibert ne passe pas. Cinq minutes plus tard, la cocotte française se met en route. Et comme pour l'essai de Mauvaka en première période, elle est dévastatrice. Selevasio Tolofua n'a plus qu'à s'effondrer dans l'en-but géorgien et Jalibert à passer la transformation (40-0). A la 58e, l'heure semble être venue pour les Baby Lelos, forcant le passage et remontant la ligne, mais un en-avant provoqué par Tolofua empêche Svimonishvili de marquer. Passée l'heure de jeu, ce fut au tour d'Alexandre Roumat d'emmener avec lui plusieurs défenseurs après avoir reçu la balle sur une relance. Mais bien que plaqué à quelques centimètres de l'en-but, ses longs bras peuvent marquer (47-0).
La dernière action sera une pénalité infligée aux Géorgiens sur la sirène. Les Français décident de tenter l'essai pour porter le nombre total à huit. Et c'est finalement Baptiste Pesenti qui marque à la 82e un essai qu'Arrate transforme sans difficulté. Le score est sans appel – 54-0 – et la France termine deuxième de sa poule derrière l'Afrique du Sud.