Il va bien falloir s'en remettre de cette dixième place au classement du Sydney Sevens qui a fait dévisser l'équipe de France à 7 de trois places dans le classement général après quatre tournois. Pourtant l'étape parisienne se rapproche à grands pas – moins de 100 jours – et les occasions vont devenir rares de performer pour remonter et donc mettre toutes les chances de son côté pour briller lors de l'étape française.

En attendant, il faut assimiler, apprendre, assumer et s'améliorer. Mais avec le forfait de Terry Bouhraoua quasiment la veille du tournoi, puis les absences remarquées de Manoel Dall'Igna et Sacha Valleau laissés au repos le deuxième jour, la France n'a pas été à la noce.

« Ça a permis à Jean-Pascal Barraque de prendre toute sa dimension et d'être un vrai leader de jeu, ce qu'il a assumé », souligne Nicolas Dupin de Beyssat, commentateur du rugby à 7 pour le groupe Canal et qui a commenté le tournoi de Sydney 22h durant en deux jours de direct. « C'est un joueur qui marche beaucoup au mental et peut-être s'était-il mis trop de pression sur le tournoi de Dubaï qu'il avait raté. Mais depuis, ça fait trois tournois de suite qu'il est top et qu'il assure. »

Faire jouer les nouveaux

Avec l'absence de trois joueurs de poids, il a fallu trouver d'autres schémas de jeu, d'autres tactiques et surtout faire jouer les nouveaux en se basant sur de fidèles tels Jérémy Aicardi, qui a terminé en tête du DHL Impact Player la première journée et termine le tournoi juste derrière le Russe German Davydov.

Parmi les nouveaux, Pierre-Louis Barassi et Bastien Berenguel. Le premier a 18 ans et évolue pour le Lou (Top 14). C'est à Wellington qu'il a vécu sa première sélection sur le circuit mondial, même s'il a joué avec France Développement à Singapour et Dubaï en 2016. Le second, 23 ans tout juste à la veille de partir en Nouvelle-Zélande, est au Stade Montois (Pro D2) et a obtenu sa première cap sur le circuit à Wellington.

Si leur ambition avant de partir en tournée dans l'Océanie était d'avoir du temps de jeu, ils n'ont pas été déçus sur l'étape australienne. « Il y a eu beaucoup de temps de jeu pour les deux jeunes encore inexpérimentés et pas tout à fait au niveau. Mais en même temps, sur l'avenir ce sera payant. Le but est de les amener à ce niveau-là. C'est pour ça que je n'ai pas envie d'être trop dur car ça va dans le bon sens. Ils ont vu l'étendue du travail », rappelle Dupin de Beyssat.

Dans le détail : « Berenguel a fait de très bonnes choses. Avec Barassi ils démarrent leurs actions qui vont dans le bon sens, qui sont positives, ils comprennent le rugby à 7 à ce niveau-là, mais ils tentent la passe impossible, ils contrôlent mal la balle et après on prend un contre contre les Gallois. Toute proportion gardée, ça me rappelle l'an passé à Vancouver la dernière action de Théo Millet face au Canada. »

Apprentissage difficile, mais nécessaire pour avancer encore plus loin. Néanmoins, l'avenir n'est pas plombé pour autant. « Ils ont montré qu'ils étaient capables de jouer vite, de faire de bons choix, qu'ils finissaient peut-être mal leurs actions, mais ils l'ont visualisé. Ils ont très peu d'expérience et très peu d'entraînement avec l'équipe. On ne peut pas leur reprocher d'oser. Si c'est un appel d'air, c'est tout bénèf », croit savoir Nicolas Dupin de Beyssat.