C'est en juillet 2016 que le rugby féminin anglais a vécu un tournant. C'est à ce moment que la puissante Rugby Football Union a décrété que ses meilleures joueuses du XV seraient en contrat à temps plein, suivant ainsi l'exemple tracé par les septistes.

Peu de sportifs de haut niveau envisagent de passer pro alors qu'ils arrivent à la moitié de leur trentième décennie, mais cette opportunité n'a pas rebuté Rochelle Clark, la joueuse la plus capée d'Angleterre.

« Ça va me faire une sacrée différence car je ne me suis entraînée que deux ou trois fois pour me remettre. Avant, j'allais entraîner, faire du coaching personnalisé. Maintenant, je vais vraiment pouvoir m'y mettre à fond », explique la joueuse de 35 ans aux 117 sélections.

Le triomphe de l'Angleterre en 2014 | Souvenirs de la Coupe du Monde de Rugby Féminin
L'arrière des Red Roses Danielle Waterman se rappelle son meilleur souvenir de la Coupe du Monde de Rugby Féminin dans la finale contre le Canada en 2014.

Clive Woodward avait l'habitude de dire que faire cent choses 1% de mieux permettrait à l'Angleterre de devenir championne du monde. Ce fut vrai en 2003 et Clark suit la même logique aujourd'hui. « Je pense qu'avoir un contrat pro va apporter ce pour-cent de plus qui va nous donner ce petit plus dont nous aurons besoin cette année », dit-elle.

« Les matches sont de plus en plus serrés aujourd'hui et ne se gagnent plus que par un essai d'écart la plupart du temps. Ce sont ces faibles écarts qui vont faire la différence demain. Avec un peu de chance, en travaillant de manière encore plus rigoureuse, ça va nous aider à aller au moins jusqu'en finale et à défendre notre titre. »

Présence apaisante

Cela fait maintenant 14 ans que Clark joue internationale. Elle était déjà dans le groupe anglais qui a battu le Canada pour remporter la Coupe du Monde de Rugby Féminin en 2014 en France.

Avec cette passion qui la porte depuis qu'elle a revêtu pour la première fois le maillot de l'équipe nationale en 2003, la joueuse de Worcester espère bien être de la partie pour l'édition 2017 à Dublin et Belfast. « Je pense que je peux apporter un peu d'apaisement et d'aide aux plus jeunes qui n'ont pas vécu ça avant, en leur expliquant comment ça se passe, à quoi s'attendre, comment gérer la pression », confie-t-elle.

Versée dans la Poule B avec les USA, l'Italie et l'Espagne, l'Angleterre compte bien monter jusqu'en demi-finale de la WRWC2017. Pourtant, Clark est la première à savoir que remporter cinq victoires consécutives n'est pas chose aisée, d'autant moins que les autres équipes auront à cœur de faire chuter les championnes.

« Je pense que nous avons le potentiel pour le faire et que nous devons juste en avoir toutes conscience. Ça va demander à tous des efforts incroyables sur les huit prochains mois », confie-t-elle. « Nous devons grandir ensemble et développer notre rugby. Je pense que nous avons tous les outils pour et, on croise les doigts, on devrait y arriver. »