La création de l'Americas Rugby Championship (ARC) au tournant de l'année était l'un des nombreux facteurs de développement dans l'année 2016 pour les nations du tier 2, ainsi que celles qui ont pour ambition de demeurer dans le Top 20 mondial.
L'ARC a été un élément important d'un programme de compétition qui a été amélioré afin de produire des matches de qualité qui ont vu des équipes telles que la Géorgie, le Brésil ou l'Uruguay embarquer pour des tournées historiques alors que la Roumanie, les Tonga et le Portugal ont terminé l'année sur de belles victoires.
« Cette année marquait une sorte de reconstruction, comme il arrive après une Coupe du Monde de Rugby », explique Mark Egan, responsable des compétitions et de la performance à World Rugby. « Si vous ne regardez que ce mois de novembre, nous avons eu 47 matches impliquant 28 pays. Et nous avons vu de bons matches. Les Tonga par exemple ont surpris l'Italie qui avait battu l'Afrique du Sud la semaine précédente.
« De nouvelles compétitions ont également été mises en place. L'Americas Rugby Championship a été lancé et a rencontré un beau succès. Même chose pour l'Americas Pacific Challenge. Tout cela a permis aux îles du Pacifique, aux USA, au Canada et à l'Uruguay de jouer à un niveau international. Ces compétitions leur donnent un haut niveau de compétition pendant les fenêtres internationales de juin et novembre où ils peuvent tester de nouveaux joueurs. Je pense que les entraîneurs pensent que ça les aide beaucoup. »
Au regard des pays qui veulent se faire une place dans le Top 20 mondial, les standards continuent de monter au puissance.
« Nous voyons des équipes comme le Brésil ou l'Allemagne bousculer les nations du tier 2. Nous permettons à ces deux équipes par exemple de toucher le haut niveau en investissant notre argent dans leur rugby », poursuit Egan. « Bien sûr nous nous sommes concentrés sur le Brésil avec les jeux Olympiques, mais on le voit maintenant comme un bon investissement sur le long terme. »
Egan estime que le but de tout cela est de permettre à au moins une équipe du tier 2 de se qualifier pour les quarts de finale d'une Coupe du Monde de Rugby, un objectif qu'avait d'ailleurs atteint le Japon lors de la RWC 2015.
« L'écart avec les nations du tier 1 s'est considérablement réduit au fil des trois derniers tournois », observe Mark Egan. « Maintenant, notre objectif principal est d'amener une de ces équipes du tier 2 à un quart de finale et créer des surprises dans les phases de poule. C'est vraiment ce vers quoi nous allons. »
Ce que les entraîneurs en pensent
Mark Anscombe (Canada) :
« Regardez les Tonga. Ils ont eu une bonne tournée et la Roumanie a eu trois bonnes semaines. Ces deux équipes ont eu trois victoires chacune sur trois ce qui est très bien pour elles. Le challenge, si on veut continuer de réduire l'écart qui nous sépare d'elles, est d'amener encore plus de garçons dans des compétitions professionnelles, soit en les faisant voyager, soit en créant de nouvelles compétitions. Ainsi, ils pourront s'entraîner au quotidien et jouer à un très haut niveau plus souvent. »
John McKee (Fidji) :
« La Géorgie a vraiment beaucoup progressé et le Japon est devenue une équipe encore plus compétitive qu'avant. C'est bien pour nous car nous avons l'habitude de jouer ces équipes régulièrement. C'est important pour nous aussi de disputer des matches très compétitifs pour nous aider à atteindre notre but qui est de nous qualifier pour les quarts de finale d'une Coupe du Monde de Rugby. »
Phil Davies (Namibie) :
« Je pense que le rugby se porte très bien. L'idée de mettre en place de nouvelles initiatives et de nouveaux enjeux pour aider les fédérations à progresser est excellente. Vous avez vu le 7 aux jeux Olympiques, c'était fantastique ! On a vu beaucoup d'attention sur la sécurité dans ces matches en termes de techniques de plaquage et de commotion. Les mêlées aussi ont été travaillées pour s'effondrer moins souvent. »
Nigel Melville (anciennement USA Rugby) :
« L'Americas Rugby Championship a été un vrai succès et il y a eu un bon buzz autour. C'était ce que nous espérions. Ca nous a donné l'occasion de jouer plus de matches, de voir des joueurs locaux et pour les entraîneurs de connaître encore mieux leurs effectifs. »