World Rugby va encore plus loin dans son engagement envers la prévention des blessures en détaillant une démarche prônant la tolérance zéro dans les contacts avec la tête dans le rugby. Alors que le nombre de blessures n'est pas à la hausse, la fédération continue d'être proactive en développant des stratégies, basées sur des preuves solides, afin de réduire les risques de blessures pour tous les joueurs.

A la faveur d'un changement dans le réglement, World Rugby a redéfini les catégories de plaquage dangereux (illégal) et renforcé les sanctions en la matière pour les rendre cohérentes avec les nouvelles dispositions. Ceci va s'appliquer à tous les niveaux du jeu à partir du 3 janvier 2017 en mettant en place des sanctions minimales sur le terrain en cas de contact même accidentel avec la tête, redéfinissant par exemple une hauteur acceptable pour le plaquage. Cette redéfinition va s'accompagner d'un programme pédagogique global.

Cette démarche, approuvée par le Conseil de World Rugby après de nombreuses expertises, s'ajoute à de nouvelles sanctions disciplinaires et à une réévaluation du jeu dangereux par les officiels de match. Elle fournira un ensemble de mesures visant à modifier la culture de ce sport afin de s'assurer que la tête reste une zone à éviter impérativement.

« World Rugby continue à être proactif en ce qui concerne la santé des joueurs en mettant en place de nouvelles recommandations afin de s'assurer que les joueurs et les entraîneurs, à tous les niveaux, sont correctement sensibilisés, formés et protégés à propos des blessures à la tête dans ce sport de contact », a déclaré Bill Beaumont, le président de World Rugby. « Nous estimons que nous avons un rôle moteur à jouer en terme de développement et de mise en œuvre des meilleures pratiques. Cette étude reflète notre engagement à faire de la santé du joueur notre priorité première. Nous pensons que les précieuses données de cette étude entraîneront des changements dans les pratiques de jeu et d'entraînement. »

Selon le pilier irlandais Tadhg Furlong, « quand il s'agit de protéger la tête et le cou des joueurs, tout le monde est extrêmement prudent aujourd'hui. L'approche autour de la commotion a complètement changé et il n'est plus acceptable pour les joueurs de continuer à jouer s'il y a la moindre suspicion de commotion. Lorsque l'on parle de commotion dans le sport, le rugby est en première ligne. L'association internationale des joueurs de rugby (IRPA) soutient toute mesure qui protège notre santé et nous sommes d'accord avec ces initiatives qui vont aider à réduire le nombre de blessures à la tête et au cou à tous les niveaux du jeu. Le rugby est un sport physique et il y aura toujours un risque de blessure, même faible, associé à la pratique, mais il faut tout faire pour rendre ce sport le plus sûr possible. »

« Les résultats de cette importante étude vont alimenter une série d'articles scientifiques que nous souhaitons publier dans des revues spécialisées », a ajouté le Dr Martin Raftery, responsable de la division médicale à World Rugby. « Nous continuons à saluer toute recherche de qualité pour améliorer notre sport dans ce domaine. World Rugby est déterminé à jouer un rôle de premier plan sur cette problématique et continue à faire avancer des stratégies en matière de pédagogie, de prévention et de gestion pour protéger les joueurs à tous les niveaux du sport. »

A partir du 3 janvier, deux nouvelles catégories de plaquage dangereux impliqueront de fortes sanctions pour dissuader et éradiquer les plaquages hauts :

Plaquage imprudent

Un joueur est reconnu avoir eu un contact imprudent lors d'un plaquage, d'une tentative de plaquage ou lors d'une autre phase de jeu si, au contact, le joueur savait ou aurait dû savoir qu'il y aurait un risque de contact avec la tête d'un adversaire, mais a délibérément continué son action. Cette sanction s'applique même si le plaquage est effectué au-dessous de la ligne des épaules. Ce type de contact s'applique également en cas d'agrippement, de roulement ou de torsion autour de la zone de la tête et du cou même si le contact a commencé en-dessous de la ligne des épaules.

Sanction minimale : carton jaune

Sanction maximale : carton rouge

Plaquage accidentel

En cas de contact avec un autre joueur pendant un plaquage, une tentative de plaquage ou lors d'une autre phase de jeu, si le joueur entre en contact de manière accidentelle avec la tête d'un adversaire, soit directement, soit si le contact commence en-dessous de la ligne des épaules, le joueur peut toujours être sanctionné. Cela inclut également les situations dans lesquelles le porteur de ballon intervient dans un plaquage.

Sanction minimale : pénalité

VOIR LE MATÉRIEL PÉDAGOGIQUE ICI

Programme pédagogique global

  • World Rugby va accompagner cette initiative par une prise de conscience plus large et un programme de sensibilisation qui a pour objectif de :
  • renforcer la tolérance zéro en ce qui concerne les contacts avec la tête à tous les niveaux du rugby, en utilisant des conseils pratiques et du matériel pédagogique visuel
  • faire comprendre qu'un plaquage dangereux ne se définit pas nécessairement par la zone où il commence car il peut glisser vers le haut, vers un endroit autorisé pour entrer en contact avec la zone du cou et de la tête
  • faire comprendre que « se pencher à la taille » en plaquant est la meilleure position pour prévenir tout risque de blessure
  • promouvoir la meilleure technique possible pour protéger la tête – des conseils avisés seront diligentés par des entraîneurs professionnels de la défense afin d'identifier la meilleure technique de plaquage et la meilleure position pour stopper le porteur de ballon

World Rugby étudie également la possibilité de tester des plaquages bas pour les plus jeunes catégories de joueurs en 2017.

 ​Un programme élargi de recherche

Ce programme révolutionnaire est entièrement basé sur des données probantes. Ces interventions ont été développées par des experts du rugby à la suite d'un processus de recherche élargi qui a consisté à examiner les vidéos de plus de 600 incidents conduisant à des blessures à la tête (HIA) parmi 1 516 matches de haut niveau entre 2012 et 2015.

World Rugby s'est particulièrement intéressé aux facteurs circonstanciels pouvant contribuer à des blessures à la tête afin de permettre au groupe d'experts de la fédération internationale de rugby de déterminer si des modifications du règlement et d'autres interventions sont nécessaires.

L'étude a porté sur les blessures par plaquage et a examiné un certain nombre de conditions associées dont la caractérisation d'un jeu dangereux, ce qui s'est passé sur l'action précédente, la nature et l'angle du contact, la position des corps au point d'impact, la hauteur du plaquage, la relative rapidité au moment de l'impact, le nombre de plaqueurs impliqués, le type de plaquage ainsi que d'autres facteurs.

Les données confirment que 76% de l'ensemble des blessures à la tête surviennent lors de plaquage, que le risque de blessure pour le plaqueur est deux fois et demi plus important que pour le porteur de ballon et que le plaquage haut est un facteur aggravant.

Les principaux résultats

  • 611 blessures à la tête ont été constatées dans 1 516 matches de haut niveau
  • 76% des blessures à la tête surviennent lors de plaquage
  • 72% des blessures à la tête par plaquage concernent le plaqueur
  • la position du corps, la vitesse et la direction du plaquage sont des facteurs aggravants

Un groupe spécialisé dans la prévention des blessures composé d'experts, d'entraîneurs de haut niveau et de personnes expérimentées jouant ou arbitrant des matches a été chargé d'étudier ces données. Le groupe a ensuite soumis ses recommandations au groupe de révision des règlements de World Rugby ainsi qu'au département pédagogique.