A chaque saison du circuit mondial son arbitre français retenu par le panel de sélection des officiels de match de World Rugby. Après Alexandre Ruiz lors de la saison 2015-2016, c'est à Pierre Brousset que reviendra la responsabilité de tenir le sifflet tricolore lors de la saison 2016-2017.

Il a appris la nouvelle de sa sélection la veille de l'officialisation via un mail que lui a transmis Didier Mené, patron des arbitres français. « On en avait déjà parlé en amont, il avait été demandé que je fasse un tournoi, avoir une expérience avant d'être basculé sur le circuit », explique l'intéressé.

« On m'a proposé de faire le tournoi à 7 de Paris (en 2016, ndlr), sauf que j'étais pris professionnellement. Du coup on m'a basculé sur le championnat du monde universitaire de rugby à 7 où j'ai fait un tournoi d'essai. Ça s'est très bien passé. J'ai eu la chance de diriger la finale entre la Grande-Bretagne et l'Australie. A partir de là, les instances ont proposé ma candidature à World Rugby sur le Sevens. »

Appelé sur 4 tournois

Pour lui, cette saison sera donc une grande découverte. « J'avais fait une expérience à 7 il y a 6 ans au niveau territorial à Toulouse, puis une étape du championnat de France féminin à Brive. En termes de niveau, ça n'avait rien à voir », admet-il. « Là, c'est une grande satisfaction car en terme d'expérience qui va s'ouvrir à moi, c'est exceptionnel. »

Éducateur sportif dans un milieu adapté à Rieumes (Haute-Garonne) pour l'association AJH (l'association des jeunes handicapés), Pierre Brousset a été désigné sur quatre étapes des HSBC World Rugby Sevens Series : Las Vegas, Vancouver, Paris et Londres, à raison de trois matches en moyenne par journée de tournoi.

« J'essaie de m'arranger un maximum. Je fais un boulot qui me le permet grâce à des directeurs compréhensifs et qui me soutiennent. Après j'essaie de jongler, comme tout arbitre. Il y a des concessions à faire. Il faut l'anticiper », dit-il.

Découverte sur le tard

Plus jeune arbitre du Top 14 – à quelques semaines devant Thomas Charabas – Brousset n'était pas destiné à l'arbitrage dès le début de sa carrière. « Au départ, je ne m'intéressais même pas à l'arbitrage », rigole-t-il. « J'ai été joueur jusqu'à l'âge de 20 ans. J'ai eu l'occasion de passer l'examen d'arbitre un peu par hasard en discutant avec quelqu'un de l'arbitrage ; je me suis dit que ça pouvait être intéressant parfois de bien connaître la règle. Ça a commencé comme ça à l'âge de 17 ans.

« J'ai passé mon premier examen et après j'ai fait mes premiers matches. Deux ans après j'ai arrêté de jouer pour tenter l'aventure dans l'arbitrage à fond. On m'avait demandé de faire un choix pour pouvoir aller au plus haut niveau. Et là, c'est ma dixième saison. Ça passe vite.

« Mais j'ai quand même la chance d'avoir un parcours qui a été super vite ! J'ai fait deux ou trois ans au niveau territorial, une saison en Fédérale 3, deux en Fédérale 2, une en Fédérale 1, deux en Pro D2 et la première en Top 14. J'ai eu la chance au bon moment. »

Un bond sur la scène internationale

Comme beaucoup d'autres arbitres, Pierre comprend vite que l'arbitrage – plus que le jeu au Sporting-Club de Rieumes en Fédérale 3 – peut lui donner l'opportunité d'évoluer dans le haut niveau. Brousset a franchi les étapes une à une mais n'a jamais évolué encore sur la scène internationale, si ce n'est un Italie v Écosse en U20 lors du Tournoi 2016. Cette année, il va faire les deux : passer au 7 et au stade international en une seule fois.

« La marche est haute... surtout en termes d'adaptation », reconnaît-il. « Il va falloir être capable de passer du XV au 7 rapidement, d'être le plus précis possible dans les rencontres. Mais une fois que je suis sur le terrain et que le match a commencé, c'est du rugby, je fais ce que je sais faire. Il n'y a pas plus de pression par rapport à ça. Je vais bien travailler en amont, préparer les tournois. J'aurais hâte d'y être ! »