Lorsque les photos de la victoire de l'Angleterre 21-9 sur le Canada en finale de la Coupe du Monde de Rugby féminin en 2014 ont fait la Une de quatre journaux nationaux, on se disait qu'il y aurait un avant et un après. Pas seulement pour le rugby féminin dans le pays, mais aussi pour les joueuses impliquées dans cette compétition.

Comparée quelques fois à Jonny Wilkinson - une comparaison qui faisait référence, dans ses premières années, à sa position au moment de buter, à l'intensité dans son regard lorsqu'elle est prête à taper et à ses racines plantées dans le nord-est du pays – la capitaine et demi d'ouverture d'Angleterre Katy Mclean, championne du monde en 2014, s'est imposée comme une vedette lors de la Coupe du Monde en France.

Les messages de félicitations ont afflué d'un peu partout et notamment du Prince Harry, de Downing Street ou encore de Wilkinson lui-même.

Un rêve qui se réalise

« C'était vraiment un rêve qui se réalisait », explique-t-elle aujourd'hui. « Ca me redonne le sourire rien que d'y penser. Le temps est passé tellement vite ; j'ai l'impression que c'était hier ! Beaucoup de gens ont travaillé tellement dur pour que l'on arrive à ce résultat en France. »

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[HIGHLIGHTS] England 21-9 in WRWC 2014 final
England beat Canada 21-9 in the final of the Women's Rugby World Cup in Paris.

La victoire sur le Canada au Stade Jean-Bouin à Paris a suivi une grosse performance contre l'Irlande en demi-finale (40-7) et a mis fin à une disette de plusieurs années, dont la finale perdue en 2010 contre la Nouvelle-Zélande, à laquelle Mclean avait justement participé.

« Je pense que nous étions bien mieux préparées cette fois, que ce soit en ce qui concerne l'encadrement ou les joueuses », confie-t-elle. « Nous avons mieux su gérer la pression, les aléas, pour réussir à garder le contrôle. Nous avons également corrigé toutes les petites choses qui n'allaient pas et dont nous étions conscientes.

« Nous avons bénéficié d'un bon équilibre entre l'expérience des unes et la fougue des autres. Toutes nos discussions portaient sur comment changer les choses cette fois-là. Et tout le monde était impliqué. Il faut dire aussi que la victoire sur l'Irlande nous a donné beaucoup de confiance ; on a eu notre pic de forme au bon moment. Nous étions convaincues que l'on pouvait gagner cette fois. »

Après 16 jours de compétition, Mclean considère que l'issue a été profitable au rugby féminin en général, et pas seulement en Angleterre. « Jee pense que ça a vraiment rendu ce jeu encore plus grand », confirme-t-elle. « Les matches étaient tous de très grande qualité et certains étaient très serrés : l'Irlande a battu la Nouvelle-Zélande (14-17 en phase de poule, ndlr) et le Canada a sorti la France en demi-finale (16-18, ndlr). Ca montre que le rugby féminin a beaucoup évolué depuis 2010 et pas uniquement en Angleterre. »

Une expérience inoubliable

Ancienne enseignante de primaire, Mclean a fait partie des 20 premières joueuses à signer un contrat semi-pro en Angleterre à la suite de la Coupe du Monde en France. Elle a également fait partie, avec d'autres coéquipières, de l'équipe de Grande-Bretagne qui a échoué au pied du podium olympique à Rio 2016, en terminant à la 4e place.

« C'est assurément une expérience que je n'oublierais jamais », insiste Katy Mclean. « Tout le groupe a travaillé très dur pour trouver sa place au sein de l'équipe. Et ne décrocher que la quatrième place a été un crève-coeur, surtout qu'on a échoué à rien. Les jeux Olympiques sont une compétition vraiment à part et se dire que je faisais partie de la toute première équipe de rugby à 7 est quelque chose dont je me souviendrais toujours avec fierté.

« Je pense que le rugby féminin se porte bien. Les jeux Olympiques contribuent à cette notoriété. L'Australie méritait amplement de repartir avec l'or. »

"Yes, that's the plan, a lot of the girls will hopefully transition back into the 15s game to prepare for 2017. The rugby calendar is so exciting now you don't really get time to have a quiet year."

WRWC 2014 winning captain Katy Mclean

Vitrine idéale

Avec la Coupe du Monde de Rugby féminin 2017 qui arrive un an après le succès des jeux Olympiques, Mclean est persuadée que le timing est parfait pour le rugby féminin et que l'Irlande, en tant que pays d'accueil, va aller encore plus loin dans le succès que la Coupe avait rencontré en France.

« C'est bien d'avoir un bon tournoi de rugby à XV l'année suivant les jeux Olympiques. C'est crucial de continuer à développer le sport et de se baser sur des moments aussi importants où les meilleures équipes au monde jouent entre elles dans des compétitions majeures », estime-t-elle.

« L'Irlande va très bien organiser tout ça ; c'est un pays de passionnés, qui aime le rugby et qui possède une équipe capable de grandes choses devant son public. Je suis sûre que ça va être un superbe tournoi qui va s'inscrire dans la lignée de ce qu'ont fait Londres et la France. »

Maintenant que les jeux Olympiques sont passés, Katy Mclean, 30 ans, va pleinement se consacrer au XV et travailler en vue de sa troisième Coupe du Monde de Rugby féminin.

« Oui, c'est le plan », acquiesce-t-elle. « Pas mal de filles espèrent basculer dans le XV comme moi et se préparer pour 2017. Le calendrier en ce moment est excitant ; je ne pense pas que ça va être une année calme. »

Pour l'heure, l'Angleterre, le Canada, la France, l'Irlande, la Nouvelle-Zélande, les USA, l'Australie, le pays de Galles et l'Italie sont qualifiés pour la Coupe du Monde de Rugby féminin en 2017 qui se déroulera du 9 au 26 août. Trois places restent encore à prendre d'ici la fin de l'année.