C'était le choc que tout le monde attendait : la première finale historique du premier tournoi féminin de Rugby à 7 aux Jeux Olympiques de Rio. Espérée depuis 2009 – date de l'inscription du Rugby à 7 au programme olympique – et préparée par toutes les équipes depuis quatre ans. Et pour la disputer, les deux meilleures équipes au monde : l'Australie, championne des World Series 2015-2016 et la Nouvelle-Zélande, deuxième du circuit mondial et championne du monde 2013.

Un choc qui paraît, au final, relativement évident mais qui s'est construit au cours de trois journées de compétition.

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C'est la Nouvelle-Zélande qui ouvre le score par Kayla McAlister qui réussit ce qu'Huriana Manuel avait échoué à faire quelques temps plus tôt, balayée en touche par l'Australienne Shannon Parry. La réplique australienne ne tarde pas avec Emma Tonegato qui, après une première tentative infructueuse - plaquée à quelques mètres de la ligne après une longue course – réussit à accéder à l'en-but. Un exploit qu'elle pourra savourer sur le banc, laissant sa place à Ellia Green.

C'est alors que sur une action, Portia Woodman commet l'irréparable qui coûtera cher à l'équipe, un en-avant volontaire qui l'envoie deux minutes au frigo. Juste le temps pour l'Australie de profiter de l'effet de surprise et de prendre cinq points d'avance (10-5). A 6 contre 7, les Néo-Zélandaises tentent d'avancer et mettent la pression sur le camp adverse à l'image de Sarah Goss qui rafute à bout de bras en restant sur ses appuis. Mais les Australiennes récupèrent finalement la balle et après un temps de jeu sous pression, c'est Ellia Green qui marque.

A 4 minutes de la fin de la rencontre, Charlotte Caslick creuse un peu plus l'écart en s'engouffrant dans un trou de souris qui s'est formé à un mètre de la ligne. La transformation est assurée (24-5). Les coéquipières de Portia Woodman ont du mal à se reconcentrer.

Finalement Kayla McAlyster signe un doublé à une minute de la fin. Transformation vite tapée. Pas de temps à perdre pour remonter. Mais l'écart est trop grand, le score est scellé, 24-17. Les Australiennes entrent dans l'histoire en devenant les premières joueuses de Rugby à 7 à être sacrées championnes olympiques. Les Néo-Zélandaises repartent avec l'argent.

Le Canada en bronze

La pression était maximale également sur les deux équipes qui se disputaient la médaille de bronze : le Canada et la Grande-Bretagne. La Canadienne Karen Paquin ouvre le score, puis Alice Richardson lui rend la pareille une minute plus tard. A la 4e minute, Ghisaine Landry profite d'un intervalle pour s'engouffrer et aplatir derrière les poteaux, facilitant la transformation. Mais juste avant la pause, un carton jaune pénalise les Britanniques qui, déconcertées, ne peuvent freiner Bianca Farella qui file à l'essai à l'autre extrémité du terrain. Il ne faudra que quelques secondes à Kelly Russel pour marquer le 4e essai canadien juste avant la pause. Comme pour sa demi-finale contre la Nouvelle-Zélande, il semble que la Team GB passe à côté de cette nouvelle rencontre.

A la reprise, les Britanniques arrêtent l'hémorragie. Joyce pique un sprint et marque en coin à cinq minutes de la fin. Deux minutes plus tard, les Canadiennes reprennent de l'avance grâce à Landry qui signe un doublé. Il reste trois minutes avec 23 points d'écart, 33-10. Trop grand, trop tard. Le Canada remporte la médaille de bronze.

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Après avoir battu l'Espagne pour la deuxième fois du tournoi 24-12 pour son premier match de la journée (avec notamment un triplé de Lina Guérin), l'équipe de France avait rendez-vous avec l'équipe de Grande-Bretagne pour tenter d'accéder à la 5e place du tournoi, équivalent de la Plate sur le circuit mondial.

Double déception

« Ce n'est pas tout à fait fini après la grosse déception d'hier (le quart de finale perdu face au Canada, ndlr) car on s'attendait à aller plus loin, tout simplement », confiait Camille Grassineau, juste avant le coup d'envoi. « C'est plutôt difficile, mais on s'est donné comme objectif de gagner la 5e place pour se remonter le moral et pour remercier tous les gens qui nous suivent. On va faire tout ce qu'il faut aujourd'hui. Ce qui est sûr c'est qu'on ne lâchera rien. Notre surnom c'est "les enragées" et il faut que l'on garde cette image. C'est ce qui fait la force de notre équipe. Il faut absolument que l'on termine sur une bonne note pour que ce ne soit pas totalement un échec. »

Face aux Françaises, l'équipe des USA avait à cœur de poursuivre sur sa victoire face aux Fidji (12-7). La première période était délicate à gérer avec un seul essai marqué, par Camille Grassineau. Mais au retour de la pause, les Américaines imposent leur rythme par un essai de Kelter, puis un autre de la flèche Jessica Javelet, puis de Joanne Faavesi pour enfoncer encore plus le clou, 5-19.

Les Américaines jubilent, les Françaises ne peuvent cacher leurs larmes. Tant de travail et de passion anéantis sur la pelouse du Deodoro Stadium.... Une double déception qui gâche la fête en Amérique du Sud pour cet événement historique.

Pour la 7e place, un match très difficile attendait les Espagnoles malgré un score (21-0) qui ne montre pas la vraie valeur des Fidjiennes. Il aura fallu l'adresse de Garcia et d'Erbina en première période, puis d'Echebarria à quelques minutes de la fin de la rencontre pour marquer les trois essais espagnols. Les filles terminent donc 7e du tournoi olympique.

Le Brésil sur le circuit mondial

Le match pour la 9e place revêtait une valeur particulière car il devait départager qui du Japon ou du Brésil pourrait accéder au circuit mondial la saison prochaine. Un bonus qui n'était pas sans déplaire aux milliers de spectateurs massés dans le Deodoro Stadium.

Malgré un bon début des Japonaises avec Yume Okuroda, les Brésiliennes ont suivi l'inspiration de Beatriz Futuro Muhlbauer et ont enchaîné les essais pour arriver à un 33-5 en fin de rencontre. Double objectif atteint pour les filles que l'on retrouvera donc l'année prochaine sur les World Series.

1re victoire pour le Kenya

La troisième journée avait débuté avec le match pour la 11e place entre la Colombie et le Kenya. C'est les Colombiennes qui ouvrirent le score, jusqu'à mener à la pause grâce à Sharon Acevedo qui a marqué le tout premier essai de son équipe aux Jeux Olympiques de Rio. Mais les Lionnes se sont vite rebellées pour reprendre le score grâce notamment à Irene Otieno, Janet Okelo et Celestine Masinde  qui ont permis au Kenya de remporter sa toute première victoire aux JO.